Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

30 octobre 2005

Bloc Note


Voici sous forme de bloc-note quelques réflexions sur les sujets de la semaine écoulée que j'aurais aimé développer davantage si le temps ne m'avait pas fait défaut:
Les deux nuits d'émeute de Clichy-sous-bois montrent à quel point nous dansons sur un volcan. "Jusqu'ici tout va bien", disait le héros de "La Haine", le (meilleur) film de Kassovitz. Jusqu'à quand? Deux gosses prennent peur devant un contrôle d'identité. Avaient-ils fait une connerie ou seulement peur des conséquences s'ils étaient embarqués? Ils croient se mettre à l'abri en escaladant le mur d'enceinte d'un transformateur EDF. Connerie fatale cette fois.
Le sociologue Sebastian Roché a expliqué dans un de ses livres que les flics sont considérés comme une bande ennemie dans les banlieues. Ils inspirent de le crainte et de la haine. On ne perçoit plus l'utilité civique ou sociale de leur boulot, pas plus que celles des médecins, pompiers, chauffeurs de bus. D'où les tirs à balles réelles, les propos insensés du genre "ici c'est la guerre, c'est Bagdad." Il y a quelques années les mêmes jouaient l'intifada en brûlant des synagogues. Seuls leurs cibles ont changé. "Pour eux, les flics c'est Sharon sur l'esplanade des mosquées", me confie un ami, journaliste qui habite lui-même le "9-3"
On comprend la douleur des familles et des amis des deux jeunes victimes. Mais manifester contre quoi? La Police? Elle n'a semble-t-il pas grand chose à se reprocher sur ce coup là, même si, à force elle s'est laissée prendre au jeu de la guerre des bandes. EDF salaud? Ce n'est pas plus sérieux non plus. Pourtant les habitants de ces cités ghettos se sentent abandonnés par l'Etat. Et ils ont de quoi être en colère. Une colère exploitée par "la racaille" soucieuse de préserver ses petits trafics florissants. Les milliards de la politique de la ville n'ont servi à rien. Ce qu'on aurait été en droit d'exiger c'est que le système éducatif ait pu préparer les jeunes à trouver un emploi. Au lieu de ça les profs influencés par l'esprit soixante-huitard ont préféré les maintenir dans le bain de leur "culture d'origine", et leur "droit à la différence".
Au lieu de cela les profs apprennent aux enfants à devenir de bons anti-américains, et que le terrorisme est "l'arme des faibles", comme le démontre Barbara Lefèvre dans son enquête terrifiante sur les manuels scolaires ("Elèves sous influence" Audibert-Doc en Stock, je reviendrai sur ce livre dans une prochaine note.)
Une suite d'erreurs politiques fatales qui se perpétue avec la proposition récurrente du droit de vote aux élections locales pour les étrangers extra-communautaires. Une mesure que personne, d'ailleurs, ne demande en banlieue. Les jeunes Français ne sont même pas inscrits sur les listes électorales! A quoi cela sert-il de vouloir octroyer ce que les gens ne demandent pas lorsqu'on est incapable de leur apporter l'égalité des chances? Quand va-t-on arrêter de ce servir de cet échec de tous les gouvernements depuis au moins 30 ans à des fins électoralistes? N'est-ce-pas M. Sarkozy?

J'entends l'argument de destruction massive avancé par Brice Hortefeux, première gachette de Sarkozy: "Est-il normal que le père de Zidane ne vote pas?" Oh là,! Ce n'est même plus Zizou qui est sacré, c'est toute sa famille! Et dans ce cas pourquoi lui octroyer seulement le droit de vote aux élections locales? Qu'est-ce qu'on attend pour lui donner la légion d'honneur et à sa mère aussi, parité oblige, pour les féliciter d'avoir enfanté et élevé un tel prodige national? Hortefeux s'est-il seulement rendu compte qu'il utilisait là un raisonnement pétainiste? Je ne crois pas. En République le mérite est individuel. Tout le reste (la gratitude envers ses parents notamment) relève de l'intime. M. Zidane père a-t-il seulement demandé le droit de vote? Il a bien trop de dignité pour ça. Et Zidane, est-il seulement inscrit sur une liste électorale? A l'ambassade de France à Madrid? Ça mériterait d'être vérifié.

Les incohérences de l'Etat actionnaire. Un papier intéressant du Monde. En effet à quoi bon ouvrir le capital d'une entreprise si c'est pour lui mettre ensuite des bâtons dans les roues. Surtout si, en fin de compte, on finit par lui accorder une hausse de tarif maquillée. On perd alors sur tous les tableaux. Les actionnaires sont mécontents (l'action a perdu 3% et du coup la privatisation d'EDF semble moins reluisante) et les usagers aussi, qui ne tarderont pas à se rendre compte qu'on les a grugé. Côté socialistes, ce n'est guère mieux. Entendre Fabius et Jospin dénoncer ce qu'ils avaient prévu d'organiser eux-mêmes il y a quelques années est absolument confondant. Fabius veut renationaliser EDF? Renationaliser une entreprise détenue à 85% par l'Etat! Je me demande dans quel état le PS va sortir de cette surenchère gauchiste, qu'il prétend pourtant éviter.

"Le monde sans le sionisme", "Israël doit être rayé de la carte". Elan de solidarité mondial avec Israël face aux outrances iraniennes. L'antisémitisme des Gardiens de la Révolution ne fait plus de doute. Que de chemin parcouru en deux ans! Depuis ce fameux sondage de l'Union Européenne qui plaçait Israël en tête des "fauteurs de guerre" (Et l'Iran, 12ème...). Est-ce seulement le retrait de Gaza qui explique que plus personne ne songe à expliquer que Téhéran (Et accessoirement le Hezbollah et sa chaîne de télévision financée par l'Iran) est seulement coupable "d'antisionisme" ou "d'anti-israélisme".

19 octobre 2005

Archéologie socialiste







Le choc des motions, hier soir à la "Mutu" (retransmis intégralement sur Public Sénat) était passionnant. Au fond, peu de choses ont changé au PS depuis le congrès de Rennes (1990) et l'éclatement de la famille mitterrandiste. En archéologue, on peut même retrouver les strates du congrès de Metz (1979). Aujourd'hui, le NPS occupe, en gros, le créneau que tenait à l'époque le CERES de Jean-Pierre Chevènement. Un mélange d'authenticité socialiste revendiquée et de surrenchère sociale tous azimuts. Fabius incarne, lui, l'héritage mitterrandien, pur jus. Ce n'est pas pour rien qu'un Charasse se trouve encore à ses côtés. Seul le courant Utopia (rien que le nom fait secte new age) fait figure de nouveauté, mais comme un hybride écolosocialiste qui ne dépareillerait pas en sous-courant des Verts.
La prise de contrôle par la gauche, au congrès du Mans, se dessine. Comme à Metz. Les jospino-strausskhaniens (une stratification récente), alliés à la deuxième gauche rocardienne (moins l'épine sociale-libérale de Bockel) seront-ils minoritaires? C'est l'enjeu du congrès du Mans.
En écoutant les discours, et en lisant les textes des motions (y compris celui de Hollande), on constate que les socialistes, lorsqu'il sont dans l'opposition et surtout en phase de préparation de congrès, ont toujours autant de mal à avancer des propositions de réformes originales. A part l'idée de la TVA sociale qu'ils n'osent pas "vendre" de manière trop agressive (sauf Bockel), leurs propositions se résument à l'abrogation des réformes de la droite. Au panier donc la réforme des retraites, de la sécu, du code du travail, de l'impôt sur le revenu etc...Oui, mais, à la place, on fait quoi pour éviter le naufrage des finances publiques? On augmente les impôts à l'infini? Ce n'est pas très sérieux. Là dessus, seul Bockel voit juste, mais sa voix est inaudible par la "base", prise de convulsion au seul mot "libéral", surtout accolé à celui de socialisme. Il est temps, en effet, que les socialistes français se rendent compte qu'ils ne vivent pas sûr une autre planète. En Europe, il sont les derniers à refuser le réalisme de l'économie de marché. La distinction jospinienne entre "économie de marché" et "société de marché", la première étant seule réputée acceptable, a fait long feu. Le PS est donc condamné a tenir un discours impossible à traduire en actes, s'il revient en responsabilité. Comme dirait Montebourg, il est devenu "une machine à trahir". Le parti de la "réforme" est condamné à n'être que celui de la conservation des "acquis sociaux" et des avantages corporatistes.
Et celà n'a rien d'étonnant car, si le PS rechigne à devenir social-démocrate, c'est que, en France, la droite n'est pas vraiment...de droite. Du moins, elle ne l'est pas encore. Celle qui est au pouvoir avec De Villepin et Chirac se montre, en matière économique, souvent plus à gauche que Blair et même que Schroeder! Tant que cela durera il n'y aura pas d'espace, en France, pour un PS ouvertement, fièrement, social-démocrate.
Sarkozy essaie bien de se distinguer par un programme beaucoup plus libéral, c'est à dire plus à droite. Mais s'il est élu ou gouvernera-t-il? La classe politique française est décidement un objet à part.

14 octobre 2005

Pétrole contre nourriture (suite)


Sur les derniers développements du volet français de "Pétrole contre nourriture", je ne peux faire mieux que de renvoyer à l'excellent "Politique arabe de la France". Je ne sais pas qui se cache derrière ce blog de très haute qualité, ni pourquoi son auteur, visiblement très bien informé, ressent le besoin de préserver son identité. Peu importe.
Nous sommes quelques uns à avoir relevé les ambiguïtés de cette affaire. En tout cas, comme le souligne "PAF", les journaux français se décident à lui accorder enfin l'importance qu'elle mérite (Une de Libé, puis du Monde). Les déclarations de Boidevaix devant le juge valent quasiment aveu et sont une reconnaissance d'un système de corruption dans lequel l'intéressé a trempé. Pour son compte personnel? Ou pour celui de ses protecteurs politiques? Premier mystère. En tout cas Boidevaix n'avait pas renoncé à jouer les utilités auprès de son administration d'origine. Le Quai était-il au courant des relations d'affaire de son ex-secrétaire général? Se servait-il encore de Boidevaix comme d'un honorable correspondant "free lance"? Le juge a encore du travail...
Mérimée, lui, a reçu moins d'allocations et pendant moins longtemps que Boidevaix et il semble qu'il était approché en raison de sa proximité avec Kofi Anan, dont il était le conseiller depuis 1999. Mais il reste une incertitude sur la date effective de son départ à la retraite: 1998, comme l'affirme le Monde- et dans cas Dominique de Villepin a eu raison de dire, ce matin, sur Europe 1, qu'à l'époque des faits incriminés (2001), il était retiré- ou bien fin 2001, décembre exactement, date de son 65 ème anniversaire?,Mérimée se serait alors encore trouvé, au moins administrativement, rattaché au Quai d'Orsay, ce qui serait évidement plus gênant pour la France. PAF nous promet de se renseigner sur ce point.
Autre mystère: la date à laquelle Mérimée a effectivement cessé de conseiller Kofi Anan. La journaliste américaine Claudia Rosett a relevé que le site internet de l'ONU a longtemps mentionné le nom de Mérimée au nombre des conseillers du secrétaire général, avant de le supprimer brutalement lorsque le scandale a éclaté. Interrogé par Rosett une source administrative de l'ONU a expliqué qu'il s'agissait d'un "oubli" et que Mérimée ne travaillait plus à l'ONU depuis longtemps...
PS: Comment trouvez-vous la nouvelle mise en forme? On se sent tout de suite au XXI ème siècle non?

10 octobre 2005

Je reprends

Reprenant le travail ce matin, il me reste en tête quelques brêves qui ne sont pas toutes à l'honneur de ce beau métier de journaliste. Je reprends, donc:
Les journalistes de Capital (M6) protestent contre la censure d'un reportage sur la Logan (voiture "low cost" lancée par Renault dans les pays de l'Est, mais vous allez voir que les salariés précaires de nos cités vont l'adorer). Un gros importateur de la Logan, a qui on demandait si Renault perd des parts de marchés avec ce modèle avait répondu "oui, je crois." Le directeur de l'info de M6, Jean-François Bureau a le culot d'affirmer que cette intervention relève d'un "choix éditorial" et non de la censure. Il fallait oser. Dans le même temps, il a quand même dit la triste vérité à ses journalistes: Renault est un très très gros annonceur de la chaîne. Alors, pas folle, la guêpe. Les journalistes de Capital croyaient travailler pour un magazine d'investigation économique. Ils se trompaient lourdement. Ils préparaient en fait, eux aussi, les cerveaux pour la pub. Or le terrain de Capital étant le même que celui de la Pub (les marques, les réussites, bref le "Kapital"), en cas de glissade, ça ne pardonne pas.
-Dieudonné envoie ses fantassins de la "nation noire" envahir le plateau de Fogiel (France 3), estimant que l'animateur devrait être relevé de ses fonctions. En effet, Fogiel vient d'être condamné pour un SMS bidon, passé dans une émission sur Dieudonné et que le tribunal a trouvé raciste: "Dieudonné, cela te faisait rire si on faisait des sketches sur les odeurs des blacks?"
Ce message n'a rien de raciste, à mon humble avis. Il aurait pu être envoyé par un téléspectateur. L'ennui c'est que son auteur était un collaborateur de l'émission. Ces procédés (faux messages, appels d'auditeurs bidons, voir faux témoins) sont très souvent employés dans les émissions de divertissement qui traitent malheureusement des sujets trop polémiques pour les JT, donc réputés insuffisament "fédérateurs" (?) Total, un phénomène politique tel que Dieudonné n'est pas traité avec le minimum de rigueur journalistique nécessaire. L'arroseur (Fogiel) se retrouve arrosé et Dieudonné peut à nouveau passer pour une victime. Manque de rigueur ou manque de liberté (vis à vis des annonceurs), tels sont les maux dont souffre le traitement de l'actualité à la télévision.

09 octobre 2005

Goulag, vers l'oubli?

"Si nous ne faisons pas plus d'efforts pour nous rappeler l'histoire de l'autre moitié du continent européen, l'histoire de l'autre régime totalitaire du XXème siècle, c'est nous en occident qui finirons par ne pas comprendre notre passé, nous qui ne saurons comment notre monde est devenu ce qu'il est."
Ceci est tiré de l'épilogue du livre d'Anne Applebaum "Goulag, une histoire" (Grasset). Tout a peut-être été dit et écrit sur les crimes du communisme, mais avons fait correctement le même "effort de mémoire" que pour les crimes du nazisme? Pas sûr. Sinon les partis qui se réclament encore, en France, du marxisme-léninisme ne recueilleraient pas environ 17% des intentions de vote en France, selon les derniers sondages. Sinon le PCF ne se féliciterait pas d'accueillir 7000 nouveaux adhérents depuis janvier dernier. Sinon, notre Président de la République n'aurait pas traité comme il l'a fait les Polonais, au moment ou ceux-ci étaient candidats à l'entrée dans l'UE et, pour autant ne partageaient pas les mêmes vues que Paris sur la guerre en Irak. Un jeune de 20 ans sait parfaitement à quoi s'en tenir dès qu'il s'agit du nazisme. Mais sait-il que 28 millions d'êtres humains, koulaks, polonais, tchèques et autres membres d'autres minorités nationales, opposants et dissidents, parfois rien de tout cela, furent déportés ou Goulag entre 1917 et 1992? Et qu'entre 14 et 20 millions n'en sont jamais revenus? Car c'est l'un des apports de cette journaliste américaine de rappeler que les camps de concentration ne sont pas le seul fait du stalinisme mais sont au contraire aussi vieux que la révolution bolchevique elle-même et que le dernier d'entre eux n'a fermé qu'avec la chute de l'URSS. En matière d'Histoire et de mémoire, somme-nous devenus hémiplégiques?

PS: sur l'usage abusif du terme "goulag", au sujet de Guantanamo (par Amnesty International), Anne Applebaum a écrit un article intéressant intitulé "l'Amnésie d'Amnesty".

04 octobre 2005

Cure de télé et lectures

Etant contraint à m'économiser je passe le plus clair de mes journées allongé. Mon corps est occupé à cicatriser mon fémur et cela me coûte énormément en énergie. La marche, avec béquilles, ne pose, elle pas trop de problème. Mais cent mètres me font l'effet d'un jogging!
J'ai donc passé beaucoup de temps à dormir, mais aussi à lire et un peu plus que d'habitude à regarder la télé. Parmi les nouveautés de la rentrée, j''ai trouvé Elise Lucet très convaincante dans le difficile exercice du 13 H. Elle est sans doute la meilleure présentatrice du moment. LCI, en revanche ne cesse de m'affliger. Field n'a plus rien gardé de ce qui faisait sa pétulance à l'époque de 7 sur 7. Sa partition est empruntée et en dehors de l'excellent "politiquement show" le 18/20 est un désert. Les interview sont trop longues et déconnectées de l'info. LCI ennuie et I télé est encore un peu loin, mais le coup est jouable si Canal se décide à mettre un peu de moyens et relève le niveau professionnel.
Denisot, que je n'avais pas vu depuis longtemps essaie de renouer avec la "music live" de la grande époque NPA. Mais là encore tout est vraiment au ras de pâquerettes. Finalement je ne suis pas si mal sur Public Sénat. Enfin, quand j'y suis. Je compte bien reprendre dès lundi, d'ailleurs.
Côté lectures, Houellebecq m'a un peu agacé. Son truc ronronne. On voit bien l'intuition de la fin de l'humanité mais je le trouve trop noir, trop pessimiste. Il ne reste que les scènes de cul pas trop mal écrites d'ailleurs, mais à la fin vous êtes plutôt soulagé que ça se termine. bref il n'y a pas ce déchirement que l'on ressent en quittant un grand roman. (
La possibilité d'une île, Fayard)
J'ai été passionné, en revanche, par "
Le Fils du Serpent" de mon confrère du "Nouvel Obs" Airy Routier (Albin Michel). La vie et la mort du banquier Edouard Stern, enfant terrible de la finance et enfant martyr qui a trouvé la mort des mains de sa maîtresse dominatrice. Une fille assez moyenne mais qui avait révélé son moi intime. Routier laisse entendre que la dame n'a pas agi sur un coup de folie passionnelle mais qu'elle aurait exécuté un contrat lancé par un des nombreux ennemi de Stern. Sa mort pourrait être lié à l'affaire Rhodia, dont Thierry Breton fut administrateur. Stern qui avait perdu des dizaines de millions d'euros dans la combine avait juré la perte des responsables. Quel polar!
Côté politique, hommage à Denis Jeambar qui dit ses 4 vérités à Chirac dans un court essai: "
Accusé Chirac Levez-vous!" (Seuil). Impitoyable mais juste. Je n'en retirerais pas une virgule. Comment la France a-t-elle pu en arriver là, à voter deux fois pour un homme qui, écrit Jeambar, a fait passer sa passion du pouvoir avant celle de la France et à dévoyé une grande intelligence. Le mystère Chirac, s'étonne-t-il, c'est que la fonction suprême ne l'a jamais grandi.