Le tacle du ministre de la défense Hervé Morin contre l'avion Rafale a causé la stupeur chez Dassault. Dans "Argent Public" nous avions, dès 1999 souligné la folie de cette aventure, à coup de subventions publiques, en remarquant déjà qu'aucun pays ne voulait nous acheter cet appareil ultra-sophistiqué, quand de l'autre côté nos partenaires européens mettaient au point ensemble l'Eurofighter dont l'Arabie saoudite vient de commander 72 unités. On voit ce qui reste aujourd'hui de cet entêtement dans l'orgueil national et le rêve de grandeur: L'Etat français lui-même s'apprête à réduire ses propres commandes, faute de moyens. Pour qu'un ministre tire ainsi sur un tel symbole national (les emplois etc..), c'est que nous n'avons plus guère de choix. Il n'y a là rien de réjouissant, mais j'ai ressenti une sorte de satisfaction rétrospective. A l'époque, la réaction de Charles Edelstenne, le patron de Dassault avait été des plus violente. Pas sur le plateau de l'émission, ou je lui avais posé des questions précises appuyées sur notre enquête, mais en coulisse. Des années plus tard, je me suis rendu compte que j'étais encore tricard chez Dassault. Passé sur une autre chaine, je devais animer un débat au salon du Bourget. Dassault fit savoir qu'il n'y participerait qu'avec un autre modérateur. J'étais considéré comme un ennemi! Evidemment, la chaine en question m'a demandé de m'effacer et je n'ai pas souhaité faire un esclandre. Tels sont nos moeurs journalistiques...
J'éprouve pourtant de la fierté pour ce que nous avons réalisé dans cette émission.
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
04 octobre 2007
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