Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
24 novembre 2005
L'antiracisme est-il le communisme du 21ème siècle?
En allant à RTL ce soir, je me doutais bien que je passerai un mauvais moment. Il y a des circonstances dans lesquelles il faut assumer. On allait y parler de l'interview d'Alain Finkielkraut au journal israélien Haaretz. Piqué par les extraits qu'en a sorti Sylvain Cypel dans le Monde, et averti de l'inimitié qu'il éprouve pour Finkielkraut j'avais pris la précaution de lire l'intégralité de l'interview sur le site du journal (en anglais), ce que je recommande à tous ceux qui lisent l'anglais.
Je le dis tout net je n'aime pas le ton de l'interview et je préfère Finkielkraut à l'écrit qu'à l'oral. Entre autres choses je n'aime pas l'utilisation du terme "pogrom antirépublicain" qui me semble excessif, je ne partage pas sa description idéalisée de la colonisation, même si on sait que les colonialistes étaient, parfois, animés des meilleures intentions civilisatrices, le bilan est quand même largement négatif. Surtout, même si je comprends sa colère, je trouve qu'il a tort de sembler abonder dans la concurrence victimaire en faisant un parallèle entre la persécution de ses parents (avec la complicité de la police française) et les souffrances infligées par la France coloniale aux noirs. Il faut sortir de cela.
Mais je ne voulais pas participer au lynchage qui est en marche. Dès ce soir, j'apprends que le Mrap (!) s'est empressé de porter plainte et, plus grave, de demander l'éviction du philosophe de France Culture. Demain ce sera de Polytechnique. Voilà ce qu'ils sentent à portée de main: Finkiekraut paria, "reconduisons le à la frontière!", s'exclame même un dieudonniste sur le site des Ogres, véritable tissu de haine. Un procès en diabolisation est en route comme pour Sarkozy, comme pour Olivier Pétré Grenouilleau, harcelé, et réellement poursuivi pour révisionnisme parce qu'il a commis l'erreur de faire un travail complet sur les traites négrières qui ne se limite pas à l'auto-flagellation de l'homme blanc mais brosse un tableau de tous les esclavagistes, blancs, noirs, arabes et, quelques uns juifs. Aujourd'hui, ce chercheur, que certaines associations "antiracistes" ont réussi à intimider ne peut plus s'exprimer en public. Le colloque prévu au Sénat, sur les traites négrières a été annulé. J'avais cru comprendre que les mêmes reprochaient à la France son amnésie sur ces crimes. En fait ils veulent, à la manière des staliniens en effet, que l'on ne montre que ce qui les arrange de la réalité.
Faire passer Finkielkraut pour un raciste, ou un lepéniste est abject. Ce qu'il dénonce ce n'est pas le combat contre le racisme évidement c'est ce que certains ont fait de l'idéologie antiraciste qui étouffe tout et qui, notamment présuppose qu'un "jeune" noir de banlieue, surtout s'il brûle des voitures pour dénoncer la terrible condition de relégué social qui est la sienne ne peut pas être raciste "anti-blanc". Le racisme c'est seulement pour les riches, les bourgeois, les capitalistes, les blancs, surtout les juifs, enfin excusez moi, on dit les sionistes maintenant pour éviter les procès.
j'irai plus loin: Si certains policiers deviennent racistes parce qu'ils arrêtent systématiquement des Arabes et des Noirs depuis 10 ans, ce n'est guère étonnant. Que la plupart ne le soient pas est admirable. Il ne faut donc pas s'étonner que ces "jeunes" (une petite minorité il faut le marteler) qui se sont persuadés que tous leurs maux venait de la France blanche (et juive) deviennent racistes et antisémites. Le nier est suspect. C'est la bonne conscience qui se substitue à la réflexion, à la recherche de la vérité. J'aime décidément énormément cette phrase de Camus: "Mal nommer les choses c'est contribuer à la misère du monde." On ne s'en sortira pas en fuyant la réalité ou par des procès en sorcellerie.
Dire qu'il y a un facteur ethnico-religieux dans ces événements ? Même cela mes contradicteurs refusaient à me le concéder. Mais quand, dans les années 80, les quartiers pakistanais et Africains de Brixton, en Angleterre, flambaient, ils parlaient bien d'émeutes raciales non? Et la presse étrangère ne s'y est pas trompé qui a justement parlé de quartiers "musulmans" des alentours de Paris, en tout cas dans lesquels les non-musulmans y sont minoritaires, mêê si c'était pour s'étonner d'une telle ségrégation. Oui l'Islam a servi d'étendard, même si c'est un islam politisé, fantasmé, qui n'a rien à voir avec la religion qu'observent pacifiquement des millions de musulmans en France. Ce n'est même pas un jugement de valeur, c'est un fait.
Quand Finkielkraut parle de l'équipe de France "Black black black", qui "attirerait la risée en Europe", on ne peut pas le suivre, et on se demande s'il a bien été compris, surtout le sachant grand amateur de foot, et alors que plus loin il a cette très belle formule en disant qu'il est "color blind", c'est à dire que quand il voit un individu, il ne voit pas sa couleur de peau. Mais si on lit ce qui suit ( et que Cypel n'a pas retranscrit, ce qui est malhonnête), on comprend le sens du propos: Si les "jeunes" noirs et arabes qui ont hué cette équipe de France qui leur ressemble tant "ethniquement" , lors de France Algérie, n'est-ce pas, nous dit-il, qu'au delà de la couleur, ils huaient la France, comme l'injurient en toute impunité du Mrap, certains rappeurs tel que Mr R.
Et c'est bien cela qui doit nous occuper, la haine de la France d'une partie, une petite partie de ces jeunes Français noirs ou arabes qui se sentent des "indigènes de la république". Ce qui est embarrassant, inquiétant pour le fonctionnement de la République, c'est que la majorité s'est sentie défendue, representée, comprise par les émeutiers. Et qu'une fois de plus c'est la violence qui a (un peu) payé. Mais s'agit-il de racisme? Ne voit-on pas ailleurs, dans les conflits sociaux par exemple la même impossibilité de négocier, de prévenir les crises?
Tout mettre sur le compte du racisme de la France est là encore trop facile et abusivement culpabilisant. Il y a des racistes en France, mais la la France n'est pas raciste, comme elle l'a été sous Vichy. C'est bien ce que les dieudonnistes ne comprennent pas lorsqu'il veulent avec obsession mettre sur le même plan la shoah et l'esclavage.
De même la discrimination positive a pu être légitime aux Etats-Unis, parce que les noirs y ont été légalement discriminés. Rien de tel n'a eu lieu en France.
Je ne sais pas si Dieudonné est "le patron de l'antisémitisme", mais sa rhétorique est jumelle de celle de Le Pen et même en moins complexée, car, lui, on ne le traitera jamais de nazi, de raciste puisqu'il est censé être une victime. Le soutien qu'il a reçu de Golnisch sous couvert de défense de la "liberté d'expression" est, à cet égard, éloquent.
Quand Finkielkraut dit que la façon de parler "banlieue" de certains jeunes, leur façon de vouloir tout tout de suite, d'idolâtrer la société de consommation et sa valorisation par les quelques réussites médiatisées, que tout cela représente un handicap dans leur recherche d'emploi (sorti de leurs quartiers, mais justement il n'y a pas de boulot dans les quartiers), c'est une évidence qui montre que l'on ne peut pas mettre tout sur le compte des discriminations.
Sa vraie dénonciation, même s'il a eu tort de se lancer dans des comparaisons avec Israël, c'est bien celle des dégâts d'une certaine modernité avec laquelle il entretient une relation plus que conflictuelle ce qui le conduit à des généralisations déplacées.
Je n'ai pas approuvé tous les propos de Finkielkraut, loin s'en faut, mais ce qui m'a le plus gêné, c'est que pour au moins deux autre chroniqueurs présents ce soir, c'était déjà trop que de ne pas vouloir participer au lynchage.
PS: Je trouve quand même rassurante la critique de l'article par le mouvement des maghrébins laïcs de France.
A aucun moment elle ne tombe dans la haine, l'injure. Les musulmans laïcs sont bien les premières victimes de tout cela. Hélas beaucoup de lecteurs n'y ont rien compris!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
26 commentaires:
J'abuse peut-être, mais, lecteur ébloui par la profondeur du travail d'Olivier Pétré-Grenouilleau, que j'ai entendu citer en référence par Dominique G. de Villepin lui-même, j'aimerai en savoir plus sur ce qu'il subit.
Ca correspond bien avec les dérives totalitaires de la bien-pensance, mais je trouve quand même que tout cela s'accélère.
Emrys Myrdyn
Il me semble que cela fait plusieurs années qu'Alain Finkielkraut est "border line" dans ses propos, systèmatisant telle ou telle partie de la population française. Il vient de mettre quelques orteils du côté de la radicalisation. Par ce genre de propos il attise le communautarisme. Le MRAP en fait tout autant, ce n'est pas très malin de leur part mais guère étonnant, ce mouvement n'étant pas apolitique, il en perd la crédibilité qu'il avait peut-être encore.
Laurent Lemaitre
""reconduisons le à la frontière!", s'exclame même un dieudonniste sur le site des Ogres, véritable tissu de haine."
Voudriez-vous expliquer en quoi un message de forum qui demande une reconduite à la frontière est constitutis d'un site tissu de haine ?
Ou alors voudriez-vous étayer votre affirmation en donnant des illustrations probantes de ce que vous appelez "site tissu de haine" ?
Il me semble que vous êtes dans l'affirmation gratuite, et condamnable.
Déjà, 2 bonnes surprises !
D'abord un excellent post et en plus on peut de nouveau laisser des commentaires sans etre soi même un bloggeur !
Je trouve que vs avez formidablement résumé les propos de "Finky". Cypel a été profondément malhonnête et même si cela ne surprend pas les connaisseurs, les novices peuvent etre déroutés par une critique émanant du "journal de référence".
Pour ceux qui le souhaitent, l'article en intégralité et en français est dispo sur le site upjf.org
Comme le précédent post, j'aimerais en savoir plus sur les pressions subies par Grenouilleau, personnellement il m'a semblé le voir assez fréquemment à la télé, chez Elkabach etc...Pour avoir lu son livre, moi aussi je l'ai trouvé très courageux, en effectuant en permanence comparaisons entre traite occidentale et orientale, en soulignant même souvent combien ces traites orientales, en plus d'etre oubliées de l'histoire, ont pu etre souvent encore plus cruelles que les traites occidentales.
Pour en revenir à Finky, il est en effet très important que vs expliquiez ce coup de la france black-black black, parce que c'est un coup à se faire complètement lynché sinon...
Courage à vous Sylvain car, même si je ne partage pas ttes vos opinions, vous faites preuve d'un courage indéniable en soutenant souvent des thèses souvent vouées à la vindicte des "faux gentils"...
Bravo pour ce très beau post !
Le manichéisme semble être la règle aujourd'hui et il faut avoir du courage pour dire que tout n'est pas blanc _ou_ noir, ni les gens, ni les faits, ni les idées. Malheureusement, comme vous le rappelez si bien, tout n'est pas si simple, si tranché. Tout est histoire d'histoires individuelles et il n'y a pas de solution globale, pas de "yaka". Merci de l'avoir écrit.
Sylvain Attal doit réviser
Mr Attal a une drôle de manière de lire Haaretz que ce soit en anglais ou en français, il en oublie par exemple que Alain Finkielkraut a eu des propos négationnistes envers l'esclavage qu'il ne considère pas comme un crime contre l'humanité (si si c'est dans le même article que publie Haaretz!!). Quant à ce qu'il dit sur Pétré-Grenouilleau c'est totalement faux: l'historien n'est pas poursuivi pour son travail d'historien mais pour avoir tenu des propos négationnsites dans une interview au JDD du 12/06/2005, notamment en disant cette parole qui n'a rien de scientifique: "la loi taubira est porteuse d'antisémitisme, les traites négrières n'étaient pas un génocide" contredisant plusieurs lois importantes de la république dont le code pénal.
Je doute que ce commentaire passe mais au moins maintenant vous êtes correctement informé, Mr Attal..
Jérôme Grondin
Lorsque j'ai lu hier la phrase de A. Finkelkraut comparant l'antiracisme et le communisme, j'avoue ne pas avoir vu le rapport. Mais ce matin dans le Monde des Livres, un point a attiré mon attention :Jean Birnbaum chronique deux essais consacrés à l'antiracisme sous le titre "l'antiracisme perverti des "exotiques" et des "obscurantistes". Le président de l'association SOS racisme Dominique Sopo et la journaliste Caroline Fourest signent deux livres partageant une même inquiétude sur l'utilisation de l'antiracisme par des militants résolument ostiles aux valeurs universalistes. On peut lire cette phrase : "Comme naguère le stalinisme, en effet l'islamisme pourrait aujourd'hui compter sur la fascination morbide de quelques 'compagnons de route' et autres 'idiots utiles', qui lui confère visibilité et légitimité." (la phrase résume une position de Caroline Fourest).
La similitude des références, montre que la position de Finkelkraut sur ce point n'est pas isolée.
Finkielkraut est victime aujourd'hui des mêmes procédés qu'il a utilisés hier.
C'est ironique, mais il n'y a pas de quoi se rejouir.
Je ne partage ni ses idées ni celles de Dieudonné - puisqu'il est courant de les opposer, mais il devient de plus en plus difficile de s'exprimer librement aujourd'hui.
C'est fâcheux. Faire taire les extrêmistes fait plus le jeu des extrêmes que de leur donner la parole.
Ca donne vraisemblement le grand frisson aux habitués des grandes sorties, aux indignés professionels et autres - pour citer Desproges - "artistes engagés qui osent critiquer Pinochet à moins de 10 000 km de Santiago...", mais l'époque est de moins en moins propice au débat et de plus en plus à la stigmatisation par procès - judiciaire ou d'intention - interposés.
Le résultat : Un Edgar Morin condamné pour des propos jugés antisémites et Fogiel pour des "propos (textos) racistes.
Demain, Casimir pour pédophilie?
Les propos de Finkielkraut concernant l'idéologie antiraciste et sa mauvaise utilisation, sont intéressants, malheureusement son discours se décridibilise avec ses attaques contre l'équipe de France qui ne semble pas, selon lui, avoir la couleur de peau requise pour représenter la république, et sa vision du projet colonial dont il loue la portée civilisatrice à l'encontre des "sauvages".
On ne peut pas se prévaloir des valeurs de la république et tenir ce type de propos.
Vraiment intéressant l'interview de Finkielkraut par Elkabach. D'ailleurs, il est indispensable d'écouter en complément l'interview en audio sur le site d'Europe 1 : (http://www.europe1.fr/ cliquer dans la colonne de gauche sur sur "s'informer" / "les chroniques")
Mon sentiment est mitigé et contradictoire.
J'ai réellement le sentiment qu'il devient gâteux et qu'il a de plus en plus de mal à se faire correctement comprendre du commun des mortels. Même Elkabach n'y comprend pas grand chose, visiblement. Opinion renforcée par le souvenir que j'ai de sa dernière interview aux matins de France Culture, où, pourtant, il était en milieu amical, érudit (à son niveau), et vraiment peu hostile... (http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=34655 lien audio hélas disparu) Et pourtant je me souviens qu'il a véritablement lutté pour se faire comprendre sans un très grand succès.
Sur le plan purement subjectif, je le trouve également antipathique, imbu de lui-même et hautain vis à vis des gens qui l'écoutent, dans ses propos.
En même temps, quand on fait l'effort de le déchiffrer, on ne peut s'empêcher d'y trouver du (très) vrai. Une vraie lucidité dans ses propos à tel point qu'on a tendance resentir au fond de soi la vérité, l'évidence, et l'immédiateté du fond de son discours.
Que penser de ceux qui incendient les voitures en criant Allah Akbar ? Que penser des motivations de ceux qui brûlent des écoles et des camions de pompiers ?
Est-il sacrilège de dire que c'est une révolte à caractère ethnique et religieux... Et que c'est un "pogrom" antirépublicain ?
Au risque de penser
On ne peut à la fois vouloir la pensée libre et ne pas accepter la contre partie que cela n'ait pas toujours l'air politiquement correct. Nous devons être reconnaisant à Fienkelkraut de nous faire échapper à la chape de plomb.C'est toujours par ce que vous avez fait de bien que gît nécessairement la faiblesse.Les partisans la pensée monolithique et du sociologisme unilatéral sont à l'affût et prêts à fire retomber la chape sur celui qui la soulève pour lui apprendre les "bonnes " manières". Fienkelkraut n'est pas un raciste ! Il faut le soutenir !
Finkielkraut a raison dans tous ses propos. Les phrases polémiques , citées dans le Monde (comme par hasard...) ont été sorties du contexte or il faut lire l'ensemble de sa réflexion pour les comprendre.
Le parallèle entre la Shoah et le colonialisme n'est pas destiné à confronter les souffrances mais à comparer l'attitude de la seconde génération vis à vis de la France. Force est de constater qu'aucun juif n'a brûlé de voitures parce que ses parents ont été déportés par l'Etat français.
Concernant les noirs, ce parallèle est d'autant plus pertinent qu'il met en opposition les enfants juifs qui ont vécu des souffrances eux-mêmes (la Shoah, c'était il y a 60 ans) et des descendants d'esclaves qui n'ont absolument pas vécu ces souffrances puisque l'esclavagisme a été aboli il y a bientôt 160 ans !
Quand il parle de "pogrom républicain", il a parfaitement raison. J'aurais simplement employé un autre mot car pogrom est connoté au judaïsme. Cela étant, si on considère que le juif est l'ennemi au sens général (ce qui est le cas aujourd'hui), alors l'emploi pogrom est tout à fait justifié.
Oui, Dieudonnné est le nouveau patron de l'antisémitisme, il est bon de le rappeler puisque la justice française l'acquitte systématiquement. C'est d'ailleurs l'argument que donne Dieudonné quand on le traite d'antisémite : c'est la justice qui lui fourni un alibi.
Accuser Finkielkraut de racisme est tout simplement idiot. S'il a choisi de s'exprimer à un quotidien israélien, c'est peut-être parce qu'en France, aujourd'hui, on doit rentrer dans un schéma de pensée bien formaté pour surtout ne déplaire à personne. Dans ce cas, oui, l'anti-racisme, comprenez l'égalité à tout prix, est bien comparable au communisme.
Je suis encore en dessous de la vérité en parlant de "tissu de haine" anti Finkielkraut sur les Ogres. Le passage sur Pétré Grenouilleau a sucité des réactions que je n'ai pas publié parce qu'elle sont insultants, diffamatoires, ou trop longues ou tout cela à la fois. Qu'est ce que la Shoah a à voir la dedans, bon sang? Je ne comprend pas pourquoi certains lecteurs qui se présentent comme noirs ou antillais (est-ce que je me présente comme juif quand je m'exprime?) ont une telle obsession de ramener l'analyse des traites négrières à la shoah. Ou plutôt j'y vois l'influence intellectuelle de Dieudonné.
Entreprise de déshumanisation certainement, crime contre l'humanité certainement, mais on ne peut parler de génocide, sans traverstir la réalité. Le crime n'est pas de même nature.Alors que le massacre des tutsis au Rwanda est un génocide même s'il a fait comparativement moins de mort. Il y avait une intention génocidaire. Ce n'est pas atténuer l'horreur de l'esclavage de dire cela.
Pétré Grenouilleau a fait un travail sérieux, rigoureux de mise en perspective et il dit bien, en effet quie les traites locales et arabes ont duré plus longtemps. Ce n'est pas un classement c'est un livre d'histoire!
Est ce révisionniste de dire cela?
...j'aimerais précisé que Dieudonné est un des administrateurs de ce site !
...et que ce dernier semble continuer à vouloir se laisser instrumentaliser puisqu'il participait dernièrement au meeting "international" pour la paix de Meyssan à Bruxelles, avec présence d'un ancien Premier ministre libanais, Salim Al-Hoss, du négationniste Andreas von Bülow, d'une brochette de gaullistes pro-Saddam, d'Ahmad Tibi, Jimmy Massey (et officiellement mais aucune preuve photo : amr moussa, saramago, boutro boutros ghali...).
Le réseau semble donc s'être transformé en véritable "officine" à la solde d'états peu recommandables, ce que confirme ce solide dossier : http://www.amnistia.net/news/articles/voltaire/voltaire_552.htm
Tiens, j'ai un autre scoop :
- vous savez avec qui ce fameux Cypel discutera du traitement du conflit israelo-palestinien par les media, ce soir ?
Avec un certain Alain Ménargues ! cet expert qui parle de "Yehoud Barak" et cite Shamir ou le neo-nazi US Weber.
http://www.col.fr/arche/article.php3?id_article=62
http://www.reseau-ipam.org/agenda/
Vivement le retour de proche-orient.info en ces temps de confusions intellectuelles !
Mis
PS : malheureusement, Finkielkraut est en plein processus de Dieudonnisation :
Dieudo dit : "parfois j'ai l'impression qu'il y a un deuxième Dieudonné" ...et Finkielkraut dit "je déteste ce Finkielkraut autant que vous"
Dieudonné dit "les Noirs ont plus souffert que les sionistes" et Finkielkraut répond "La France mérite notre haine pas la leur"
Dieudonné dit "la France est un pays casi-totalitaire"...Finkielkraut répond "Aujourd'hui en France, un esprit libre risque la prison"...
En même temps, c'est indubitable, Cypel a procédé à des manipulations, par ses multiples omissions.
Mais il y a dans cette victimisation de Finkielkraut quelque chose qui relève de la paranoia et qui risque de l'entraîner aussi bas que le sinistre bouffon.
Finkielkraut s'intéresse à plein de domaines différents (l'école, la modernité, la république, le P.O, le sport...) et donc il a toujours inspiré un certain respect, car un désaccord sur un sujet peut être "compensé" par une entente sur un autre.
Moati, Giesbert ou même Durand le reçoivent régulièrement !
Précision : c'est dans une salle du Sénat que discuteront Cypel et Ménargues...ce qui n'est pas sans rappeler votre sinistre conflit avec Mathlouti..
@mis : Finkielkraut n'est pas en processus de dieudonnisation et je pense qu'il ne faut pas rentrer dans le jeu des petites phrases sorties du contexte.
Quand il dit que "ce pays [la France] mérite notre haine", n'est-ce pas vrai ? Devrait-on peut-être la remercier ? Malgré cela, connaissez-vous beaucoup de juifs qui ont "la haine" de la France ? Je n'en connais aucun à titre personnel. Et précisément, c'est tout le contraire de la victimisation. On ne reste pas à ressasser le passé mais on l'a dépassé.
Prenez également en compte que Finkielkraut s'est adressé à un média étranger, d'où certains raccourcis comme "un esprit libre risque la prison" qui n'a absolument rien à voir avec "la France est un pays quasi-totalitaire".
La polémique autour de interview est principalement une affaire de sémantique. J'aurais voulu voir les mêmes propos dans un médias français. Les mots auraient été sûrement plus "politiquement corrects" mais le fond de la pensée aurait été la même.
Sylvain Attal: "une telle obsession de ramener l'analyse des traites négrières à la shoah".
Il n'y a aucune obsession, c'est l'histoire et la définition de "crime" et "génocide" qui y ramènent. Pour la Traite Française, il s'agit d'un génocide "chosifiant", des déportés en sont morts dans leur déportation parce qu'ils étaient Noirs, et la durée moyenne de vie d'un Noir déporté était de 5 ANS ! La "mort mentale" est également en prendre en compte, d'autant qu'elle a entrainé des conséquences graves encore visibles aujourd'hui sur le plan culturel, comme pour la Shoah.
Diluer la question qui nous concerne, nous Français, ici et maintenant, en évoquant LES Traites qui concernent d'autres pays, c'est une forme insidieuse de négationnisme dont OPG est la marionnette consentante. Les parlementaires qui ont voté la loi Taubira n'ont pas voulu donner un caractère universel à cette loi, ne pas aller chercher les criminels contre l'Humanité dans les autres pays. Il faut assumer cette tiédeur diplomatique maintenant.
Sylvain Attal: "j'y vois l'influence intellectuelle de Dieudonné".
Bien-sûr ! Il est clair lui, contrairement à OPG et autres. Je suis Blanc et je vois énormément de Blancs dans l'entourage qui soutien Dieudonné. Ils veulent simplement faire respecter une vérité historique, l'implication de dirigeants, à ne pas confondre avec les peuples. Ils veulent des vérités, pas des idéologies.
Je n'ai jamais connu autant de militants Juifs que depuis que je soutiens Dieudonné. Mais ceux-là n'ont pas la parole plus que lui...
Kévin Forest
Journalisme faussaire
Il n'y a pas de victimisation de la part de Finkielkraut. Je l'ai souvent entendu dire : "Je ne me considère pas comme une victime et je ne suis pas victime. Mon père a été victime. Il n'y a plus, ou quasiment plus de victimes de la shoah en France. Finissons-en avec la victimisation."
Dans son reportage, le Nobs a sous-titré : Ce pays mérite notre haine" tout en coupant le passage dans lequel AF disait "mon père ne m'a jamais éduqué à la haine". Pour moi, il était clair qu'AF disait que ce pays aurait mérité notre haine et que jamais les Juifs ne lui ont voué de la haine.
L'antiracisme flirte dangereusement avec le totalitarisme.
On doit commencer par prendre acte que l'antiracisme s'est montré sous un jour particulièrement dangereux à Durban, où se tenait précisément une conférence contre le racisme organisée par l'ONU.
On a manifesté aux cris de "Jews, kill them all".
À Durban, on a distribué au bureau d'accueil et d'enregistrement des congressistes, une brochure éditée par l'Union des Avocats Arabes. Cette brochure abonde de caricatures antisémites. Des Juifs aux longs nez crochus sourient cruellement. Leurs crochets de serpent baignent de sang. Ils sont dépeints comme des sadiques, obsédés par l’argent. Leurs uniformes militaires sont décorés de croix gammées. Et pour parfaire le tableau, ces judéo-nazis pointent leurs fusils sur des Palestiniens terrifiés.
On a distribué des tracts :
Haut de la page : photo de Hitler avec la légende, qu'est-ce qui ce serait passé si j'avais gagné ?
En-dessous 2 colonnes
À gauche, les bonnes choses : il n'y aurait pas d'Israël et pas de sang palestinien versé.
À droite, les mauvaises choses : je n'aurais pas autorisé la fabrication de la nouvelle coccinnelle.
Or, il s'est trouvé à Durban, des militants de gauche en grand nombre (pas toute la gauche), des antiracistes occidentaux pour se solidariser avec les antiracistes du Sud, islamistes ou non, qui avaient orchestré ces manifestations antisémites.
Et cela a continué au forum social européen de Paris, puis de Londres, où les militants antiracistes sont devenus les alliés des intégristes islamistes. Cette alliance islamo-gauchiste est d'ailleurs théorisée par le dirigeant du SWP (socialist workers party), Chris Harman, dans un article célèbre « Le Prophète et le Prolétariat ». L'idée est simple : l'islamisme est une révolte de la « périphérie » du tiers-monde contre le « centre » impérialiste, en particulier américain.
L'islamisme totalitariste est un danger pour le XXIè siècle. C'est une idéologie totalitaire, et un courant majoritaire, ou minoritaire (?) de l'antiracisme n'hésite pas à combattre à leurs côtés, assumant donc ce totalitarisme.
Kévin,
J’ai lu le livre en question d’Olivier Pétré-Grenouilleau. Je vous trouve injuste, j’y ai appris beaucoup de chose et si chacun en faisait de même, il serait possible de dépassionner le débat sur un sujet où plus aucun protagoniste direct n’est concerné.
J’ai trouvé que le travail réalisé était remarquable autant par sa précision scientifique – autant que possible, dans un domaine qui touche autant de cultures et aussi étendu dans le temps. Cela permet de mesurer la pratique des traites depuis Mahomet, de les replacer dans leur contexte et - oui, il faut le dire parce que c’est la vérité - dénoncer les pratiques intra-africaines de traites, en particulier vers le monde musulman, qui ont fait de ce continent le seul endroit au monde où un tel commerce d’êtres humains ait pu avoir lieu.
Cela permet aussi - question importante qui m’avait toujours laissé perplexe – de comprendre ce qui avait conduit des peuples africains à vendre des esclaves aussi facilement aux marchands venus d’Europe, facteur de développement majeur de ce sinistre commerce. A la décharge des chefs africains « producteurs » d’esclaves, ils étaient habitués à cette pratique depuis des siècles – ce qui ne légitime, ni n’excuse leurs pratiques, bien sûr.
Et enfin, cette première histoire globale des traites négrières écarte bien évidemment la thèse d’un génocide qui aurait eu pour but d’éliminer les noirs. Il ne faut pas oublier que l’on avait affaire à des marchands, certes sans scrupules, mais tout aussi certainement près de leurs sous. Travestir l’Histoire la rend incohérente et ne rendra pas service à votre cause.
Emrys Myrdyn
Finkielkraut est victime du raisonnement "binaire" qui prévaut dans tous les médias. Pour ou contre ? Social ou racial ? Blanc ou noir ?
Il devra se contenter demain de ses livres car même quand il tente de s'expliquer en plus de 2 phrases, un Elkabbach l'agresse et le coupe en permanence.
Quand il parle de foot, il précise que ceux qui sifflaient la Marseillaise sifflaient AUSSI Zidane et Thuram.
Et la colonisation, il précise simplement que l'esprit des lumières a correspondu au temps du développement de l'esclavage mais aussi à son abolition, de même qu'il a donné naissance au marxisme, aux révolutions tiers-mondistes, etc...
L'esclavage a été un crime contre l'humanité MAIS LE RESTE ! Pourquoi Dieudonné et consorts ne s'offusquent pas du comportement de diplomates africains en France, de l'asservissement de certaines populations en Arabie Saoudite, etc...
Enfin, pour Sylvain Attal, les lois déposées en ce moment, non souhaitables j'en conviens, traduisent aussi une forme de ras-le-bol, de volonté de contrecarrer une sorte de pensée unique "victimaire". La parité, la discrimination positive procèdent du même besoin de lutter contre un courant fort.
Je termine en disant qu'Edgar Morin, défendu par toute l'intelligensia, a été beaucoup plus radical et "dangereux" dans ses propos que Finkielkraut que Tariq Ramadan s'applique à communautariser depuis des mois.
Certes, la nuance et l'équilibre semblent peu aisés... Et pour mieux s'indigner - ou se faire comprendre, certains mordent la ligne jaune (je le dis avec toute l'indulgence possible). Ainsi, Monsieur Attal :
"Si certains policiers deviennent racistes parce qu'ils arrêtent systématiquement des Arabes et des Noirs depuis 10 ans, ce n'est guère étonnant". Traduction : c'est de leur faute si je suis raciste, c'est tous des voleurs ! Ben voyons... Autre exemple, c'est Finkielkraut qui estime que , par "bon sens" qui n'est pas du "racisme", un restaurateur ne peut évidemment pas employer un jeune à l'accent des banlieues.
Décidément , l'intention (peut-être ?) de dénoncer l'angélisme de la gauche ou les curieuses collusions alter mondialistes ramadanophiles ou dieudonnesques, pour louable qu'elle soit, pousse bizarrement à des positions racistes, ni plus ni moins.
Vincent Ruy
Votre message me désole. Il montre la difficulté qu'il y a à se faire comprendre sans être aussitôt accusé de...racisme. Syndrome dont Finkielkraut malgré ses excès est victime. Je ne cherche surtout pas à légitimer le racisme policier, pas plus qu'un autre. Je me mets deux minutes dans la situation d'un policier de banlieue. mais il est vrai que ce simple effort est difficile si comme Villepin et bien d'autres on persiste à ne voire aucun caractère éthnico religieux dans ces évenements. Le rapport Obin nous avait pourtant mis en garde, et quand nous parlons de "discrimination positive" nous sommes tous d'accord pour l'admettre: Nous avons à faire à des ghettos ethno-religieux en proie à des revendications d'identité et non d'appartenance à la France (je parle encore une fois de la minorité violente à qui l'on laisse le soin de faire la loi, pas de l'immense majorité silencieuse, laborieuse et...victime principale).
Oui ce sui me surprend et aussi m'encourage sur la nature humaine, c'est de constater que seule une minorité devient raciste. Ce n'est pas franchir la ligne jaune monsieur.
Bonjour Emrys Myrdyn,
Si vous aviez raison, OPG ne serait pas poursuivi pour ses déclarations négationnistes...
OPG est sorti du chapeau juste quand il fallait, et en se positionnant non en historien, mais en activiste partisan venant brouiller une démarche de recherche de vérité franco-française.
Kévin Forest
Tiens Kévin Forest, le grand défenseur de Dieudonné ... Ça va, vous ne vous sentez pas trop seul, perdu au milieu des "sionistes" ? Ça doit vous changer des Ogres dites moi.
A propos de la traite négrière, il ne s'agit pas d'un génocide pour la simple raison que les esclavagistes n'avaient pas comme projet d'exterminer les Africains. L'esclave étant considéré comme une marchandise, les esclavagistes n'avaient aucun intérêt à tuer gratuitement (un esclave coûtant cher).
Cher Kévin,
« Si vous aviez raison, OPG ne serait pas poursuivi pour ses déclarations négationnistes... »
J’avoue ne pas bien comprendre votre raisonnement.
Par ailleurs, si vous connaissiez un minimum le sujet, vous ne parleriez certainement pas d’une recherche de vérité franco-française.
Même des historiens moins ambitieux qu’Olivier Pétré-Grenouilleau dans leur tentative de mise en perspective ont toujours fait les connexions indispensables pour comprendre les mécanismes de la traite.
Il faut avoir remplacé la réflexion par l’idéologie pour prétendre expliquer quoi que ce soit de manière aussi étriquée.
Emrys Myrdyn
PS : Igor a su dire de manière sans doute plus claire ce que j’avais déjà indiqué, le saisirez-vous cette fois-ci ?
Je découvre cette excellente analyse avec deux ans de retard, avec pourtant la curieuse impression (hors circonstances factuelles, bien entendu) qu'elle aurait pu être écrite hier. Sauf que vous n'oseriez sans doute plus écrire, sous peine de passer pour un tartuffe, à propos des "jeunes" qu'ils sont "une petite minorité il faut le marteler"
A t'on pris enfin la mesure des mécanisme d'auto-ségrégation mis en place par les musulmans ? Ose-t'on enfin s'interroger sur la présence des quartiers musulmans (sans guillemets) des alentours de Paris? Ose t'on enfin parler d'émeutes raciales ? Le facteur ethnico-religieux est il moins nié aujourd'hui qu'il y a deux ans ? c'est peut-être pire : il n'est même plus nié, il est tu. La petite patrie autoproclamée des droits de l'homme vote de plus en plus de lois liberticides abjectes qui ne servent qu'au déni du réel et à la propagation du gramscisme.
Ceci dit, quelques remarques quand même sur votre article :
1. NON, la discrimination positive n'était pas légitime aux Etats-Unis, même si les noirs y ont été légalement discriminés. On ne compense pas une discrimination par une autre, fut-elle positive !
2. NON, l'islam politisé qui a servi d'étendard dans les émeutes n'est *pas* fantasmé. Ce qui est fantasmé, justement, c'est l'existence d'un islam pacifique, d'un islam de paix, cette licorne que nul n'a jamais vu, mais dont tout le monde admet l'existence.
Comme le rappelle avec justesse ce grand spécialiste de l'islam, Robert Spencer, « il y a, certes, des musulmans pacifiques, mais où est l'islam théorique, théologique, qui n'appelle pas à la domination et à la soumission des incroyants ? Ca n'existe pas.»
Et je vous mets, en effet, au défi de le trouver !
Enregistrer un commentaire