Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

14 septembre 2008

Obama est loin d'avoir gagné

Fin janvier j'annonçais ici même, contre l'avis de tous les "experts" une surprise Obama. Aujourd'hui, alors que presque tout le monde le voit déjà s'installer à la Maison Blanche, je crains qu'à moins qu'il ne réagisse très rapidement il ne soit en train de perdre l'élection.
En fait les Républicains sont en train, avec le retour de Karl Rove, de refaire peu ou prou le même coup qu'en 2000 et surtout 2004. L'éditorialiste du New York Times, Moreen Dowd a très bien résumé le choix qui s'offre désormais aux américains, surtout depuis le choix de la candidate à la vice présidence sur le ticket républicain:
Primo: Palin donne le sentiment que "réflechir, c'est du passé". Seule compte l'action. Elle est capable de débiter des platitudes apprises par coeur avec la même décontraction que W. Bush en 2000. Il lui suffit, par exemple, d'observer la Russie depuis l'Alaska pour savoir ce qu'il faut faire avec elle et pour le reste elle est prête à partir en guerre pour la Georgie si celle-ci devient membre de l'Otan et rester sans rien dire ni penser si Israël attaque l'Iran, car elle considère que ce n'est pas le problème des Etats-Unis.
Secondo: Elle offre une alternative à l'image de la femme libérée heroïne de "Sex and the City". Voici revenue avec elle la femme pionnière avec un bébé dans une main et dans l'autre une bible et un fusil.
Tercio: Elle fait passer Obama pour un crâne d'oeuf. Intelligent, beau parleur mais crâne d'oeuf. Pensez: une espèce de Fabius ou de Juppé noir...
Et face à cet iceberg qui déboule dans la campagne comment réagit-il? Avec calme et rationnalité. Il dit que ce n'est pas ce qui interesse vraiment les gens, que ces mensonges qui ne trompent personne c'est précisément ce pourquoi de plus en plus d'Américains se détournent de la politique. Il a raison, bien sûr, et ce n'est pas seulement vrai là-bas. Et il proclame de sa belle voix grâve: "enough!", Assez! Mais les Républicains, eux, trouvent que ce n'est pas du tout assez et ils sont près à faire à M. Parfait, M.Gendre-idéal-même-s'il-est-noir le même coup qu'à Kerry et avant lui à Gore qui était des types infiniments supérieurs intellectuellement et moralement aussi à Bush.
La presse, télé comprise, se déchaine contre McCain et Palin dénonçant leurs arguments, les mensonges de l'un et l'incompétence de l'autre, mais on dirait qu'à part quelques cercles privilégiés ou intellectuels, on n'écoute plus leurs remarques. Après tout, Bush n'a pas été élu pour sa compétence en politique étrangère, et confronté à une terrifiante attaque terroriste dont tout le monde pensait qu'elle serait infailliblement suivie de répliques, il a assuré la séurité du territoire national, fût-ce au prix de la guerre en Afghanistan et surtout en Irak.
Bien sûr, rien n'est encore tout à fait joué. Obama compte sur l'Economie, le ras le bol de l'Irak, l'effet des scandales financiers comme Enron ou encore le traumatisme du passage de Katrina qui aurait, selon certains analystes comme l'économiste Jacques Mistral annoncé le retour du besoin d'Etat et de régulation chez les américains.
Tout ça est bien beau, mais pour l'instant c'est une campagne ou il est impossible de parler un minimum de politique et Obama va bien devoir trouver la solution rapidement, sinon les beaux espoirs placés dans cette Amérique "que nous aimons" risquent de s'effondrer comme chateau de sable.

Ci-dessus quelques moments de la première interview de Palin à un grand network. Pas très convaincant et pourtant cel sera-t-il déterminant?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hello Syvain,

Loin d'avoir gagné, dites-vous ?

Mais il n'a aucune chance. Il n'y a que les Européens pour y "croire". Il s'agit davantage d'un souhait...

Votez Jello Bafra ;-), vous sous rappellez ? Le chanteur des Dead Kennedys qui s'était présenté à la mairie de San Francisco en 1979.