Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

26 janvier 2005

Auschwitz, Chirac et le verrou gaulliste

Demain, cérémonie internationale à Auschwitz. Des chefs d'Etat du monde entier, mais pas George W. Bush. Cette absence (compensée par la présence du vice president), pour regrettable qu'elle soit devrait au moins donner lieu à un moment de communion spirituelle européenne. Auschwitz appartient certes à l'humanité entière, mais c'est un surtout un lieu que la conscience européenne se devait de s'approprier. Ce sera chose faite.
Ecrire sur Auschwitz. La main s'engourdit sur le clavier. Et pourtant deux ou trois choses remarquables, en France, à propos de cette commémoration:
D'abord Chirac. Curieux comment cet homme qui s'est par ailleurs tellement compromis, qui a tellement galvaudé son propre discours, soit parvenu à s'élever sur ce sujet de la responsabilité française dans l'extermination des Juifs. Ce n'est pas la grâce de Willy Brandt s'inclinant (en 1970!) devant le monument des victimes du ghetto de Varsovie, mais celà force le respect. Et puis tout n'est pas comparable et son discours du Vel d'Hiv, en 1995, restera certainement comme l'une des (rares) initiatives conséquentes prise lors de ses deux septennats.
Du coup, ce n'est pas la peine de chercher plus loin la réponse à la question que beaucoup se posent justement: Les télévisions, les journaux consacrent tous les jours de longues minutes ou des sections entières de leurs éditions à des témoignages de rescapés, à des retrospectives historiques. Shoah, le film de Lanzman, sorti dans les années 80, a été diffusé pour la première fois dans sa version intégrale en "prime time"...Pourquoi ne s'est-il rien passé de tel lors du cinquantenaire? Bien sûr, l'immense travail de Serge Klarsfeld qui a abouti au "mur des noms" n'était pas encore terminé, mais ce n'est pas cela. Si nous avons droit à ce traitement c'est uniquement parce que, dans notre monarchie élective, le Président de la République a levé le verrou gaulliste qui demeurait en place, malgré tout, depuis la libération. Du coup, en dehors de la communauté juive, la France consacrait une place minimale à ces commémorations, de peur qu'au détour d'un film d'archive on ne doive s'étendre sur une image d'un képi français autour des convois de Juifs. Depuis, comme dirait Henri Rousso, le passé de Vichy passe un peu mieux. Ainsi, pour la première fois sans doute, cet anniversaire revêt l'ampleur d' un anniversaire national et non une cérémonie juive. Les larmes de Bernadette Chirac sont là pour en attester. Et pourtant chez les Chaudron de Courcel on a du être éduqué en enfouissant ses émotions.
Finalement, Chirac qui s'est dressé face à la vague d'antisémitisme pourra se féliciter d'avoir servi le modèle républicain. Du coup, alors que la France est saluée pour avoir su faire reculer les actes antisémites, c'est en Grande Bretagne que ceux-ci prennent une proportion inquiétante.
A propos de ce "verrou gaulliste", il se trouve que j'ai eu en ma possession une feuille de chou révisionniste édité par Faurisson en Belgique, et largement diffuse auprès des journalistes. Nausée. Je n'en dirais qu'une chose: Ces crapules entendent tirer comme conclusion du silence de De Gaulle sur la Shoah, que lui même ne croyait pas beaucoup à toute cette histoire d'extermination. Il aurait été le premier révisionniste. Oui, Raffarin a bien raison, l'antisémitisme obsessionel est bien une "deviance de l'esprit humain."
Lanzman, lui, est un génie, et un fantastique journaliste. 9 heures de film enquête sur la Shoah et pas une seconde de pathos. Chapeau.

25 janvier 2005

Le saccage de la planète

Le sujet de la biodiversité mérite qu'on y revienne. Il n'a pas besoin de colloques mais, en effet, de mesures contraignantes, comme une action urgente sur les flux touristiques, sur les activités polluantes en général.
De quoi s'agit-il? D'une perspective de disparition des principaux massifs coralliens (grande barrière australienne notamment) à échéance de 25 ans. En Thailande, ou les responsables de l'environnement s'alarmaient en 2003 d'une disparition rapide des trésors sous marins de Phuket, le tsunami n'a fait qu'accélérer les choses. Mais il y a des exceptions, qui confirment la necessité d'agir. Le massif néo-calédonien, par exemple, est en bonne santé, parce que les activités urbaines sont moins importantes dans ce territoire, et le tourisme de masse moins développé. Ce que nous perçevons parfois comme une démocratisation bienvenue peut signifier notre perte et s'avère devastateur pour l'eco-système. Devons-nous redevenir élitistes?
Autre exemple, dû, cette fois, au réchauffement climatique: Les glaciers fondent à une vitesse stupéfiante comme on peut déjà le constater au Tibet, ou coulent des rivières inconnues il y a seulement quelques années. Réfléchissez à cela: Dans 15 ans, selon Lonnie Thompson, professeur de géologie à l'université de l'Ohio (US), il n'y aura plus de neige sur le Kilimanjaro! Une calotte glaciaire vieille de 11700 ans aura alors complètement disparu. Dans 15 ans.
Que restera-t-il à nos enfants pour s'émouvoir?

24 janvier 2005

Le Pen lève des alters

Vu, tout à l'heure, en passant près des palissades du tramway, cette affiche du FN: "Mondialisation, piège à cons." Même José Bové n'y avait pas pensé!...

Parole, Parole

Mon choix du jour, dans ma revue de presse (Libé): Les incohérences de la France et en particulier du président Chirac, cette fois en matière de défense de la biodiversité. Même Nicolas Hulot, mentor personnel de Chirac le concède: "C'est un paradoxe étonnant. Dans l'énoncé, le Président a une constance, mais, dans le traitement, le pays a un mal fou à se mettre en marche. Nous attendons toujours les moyens. " Commentaire?

Rejoindre, enfin, le camp de la démocratie en Irak (mis à jour)

Il y a fort à parier que dans les prochaines semaines nos medias devront faire un effort renouvelé de réflexion sur la grande affaire qui secoue le monde depuis plus de deux ans, c'est à dire, bien sûr, l'affaire irakienne.
Ces derniers temps en effet, ils ne se contentaient plus que d'insister sur deux aspects:
D'abord ce qu'on pourrait appeler le "chaos", sensé attester de l'échec de l'entreprise américaine. Impression, il est vrai inévitable mais assez fausse, donnée par les images répétitives d'attentats tous plus sanglants les uns que les autres. En second lieu, sur les vertus de la position française de non engagement, sensible, par exemple au moment de la libération de Chesnot et Malbrunnot.
Dans le même temps, je m'étonne (et j'y reviendrais dans une prochaine note) du silence à peu près total des médias français sur le scandale dit "pétrole contre nourriture", affaire dont se servent les néoconservateurs pour éclabousser l'ONU qu'ils abhorrent, mais dans laquelle, on a pu l'oublier, sont soupçonnés de corruption plusieurs personnalités françaises dont un ancien ministre, un ancien ambassadeur et un homme d'affaire notoirement proche du président Chirac.
Pour revenir sur le traitement de l'Irak dans "les 20 heures" (unique source d'information de dixaines de millions de français), rien n'est moins informatif que ces images, peu ou pas accompagnées de commentaires, qui ne soulignent en rien le fait qu'il s'agit presque toujours d'attentats anti-chiite beaucoup plus qu'anti-américain. Ce dimanche, au moins, Zarqaoui a enfin tombé le masque en disant ce que seuls les idiots ou les naïfs (plus nombreux) n'avaient pas encore compris. Beaucoup plus qu'à l'Amérique c'est à la démocratie qu' en veut le fondé de pouvoir d'Al Qaïda en Irak. Cette démocratie qui menace les sunites, ces ex-privilégiés du régime de Saddam, non seulement de se voir dépossédés par les chiites du pouvoir indûment monopolisé à leur profit par un régime tyrannique pendant des décennies, mais aussi d'apparaître non plus comme combattant une occupation étrangère, mais un régime irakien démocratiquement élu.
Maintenant faut-il croire aux promesses des dirigeants chiites de ne pas instaurer de république islamique à l'iranienne, c'est une autre histoire. La coalition chiite a en tout cas décidé, semble-t-il en accord avec Téhéran, qu'en cas de victoire, le prochain premier ministre serait un laïc. "Pas de turban au gouvernement!", semble être le mot de ralliement de ce rassemblement hétéroclite. Mieux, comme nous l'apprend le New York Times, sur 228 candidats à l'assemblée nationale, moins d'une demi douzaine sont des mollahs! Certes, on peut craindre que ce chiffre ne mesure pas leur influence réelle, mais en tout cas ce point n'est pas tout à fait conforme avec la présentation faite le plus souvent de l'avenir du pays en cas de victoire chiite.
Quand à la position française, elle a surement sauvé la vie à nos deux infortunés journalistes, et c'est tant mieux. Elle n'en devient pas morale pour autant. Il a d'ailleurs fallu attendre leur témoignage, peu suspect de partialité pro-américaine, pour que ceux qui, comme Michel Barnier, avaient osé parler de "resistance irakienne" mettent une sourdine à ces facheux détournement de sens, à défaut de faire amende honorable.
Il faudra bien maintenant que Paris songe à prendre position sur le défi électoral irakien. Et de la seule façon honorable qui soit: en prenant enfin position fermement en faveur des élections. Surtout en stigmatisant ceux qui, par la violence aveugle, se mettent en travers du processus, au lieu de tenter (désespérément) de les inviter autour d'une table de négociation.
On peut en effet s'attendre à ce que la "planète Ben Laden", comme dit Malbrunot, mette le paquet pour terroriser les électeurs. Mais après l'exemple démocratique ukrainien, palestinien (rendu possible uniquement par la disparition d'Arafat), il ne s'agit là que de l'étape suivante dans ce plan Marshall de la démocratie qui, pour périlleux qu'il soit n' en est pas pour autant totalement déraisonnable, voire hystérique.
Evidemment, tout ceci ne signifie en rien que la situation des Américains soit brillante en Irak. Ils y ont commis pratiquement toutes les erreurs possibles depuis leur entrée triomphale dans Bagdad. A Washington des voix de plus en plus "autorisées" envisagent l'évacuation du pays plus rapidement que prévu. L'autre option étant une réforme politiquement risquée de la conscription. Voilà pourquoi les Etats-Unis ont besoin de l'ONU et des Européens. Mais plus que jamais, ces élections sont un préalable à tout désengagement.
Il y a, certes, aux Etats-Unis aussi, des voix qui s'élèvent pour demander (ce que ne fait pas la France) un report des élections, au motif qu'elles alimenteraient la guerre civile au lieu d'aider les irakiens à prendre leur destin en main. Mais il s'agit de gens comme Brent Scowcroft, ancien conseiller de Bush père qui a toujours mis en garde contre l'intervention en Irak.
Le mois prochain, George W.Bush vient en Europe avec l'ambition de se réconcilier avec les européens, en commençant par les allemands (à qui, comme l'a toujours dit Condie Rice, il convient de pardonner). Rester sur l'Aventin chiraquien deviendrait dangereux pour la France, d'où la récente interview de Michel Barnier appelant à regarder devant pour une "nouvelle relation" franco-américaine. Malheureusement, il s'obstine à présenter le règlement du conflit israélo-palestinien comme un préalable à la démocratisation de l'Irak, alors que, on le sait pour les Américains ce n'est pas la paix qui apporte la démocratie mais précisément l'inverse.
L'autre erreur que pourrait commettre la France ( elle s'apprétait à la commettre) serait de confondre la défense de la minorité sunite avec le soutien à la guerrilla. Ne pas faire confiance aux nouvelles institutions fédérales irakiennes, très scrupuleuses en matière de respect des minorités, serait donner l'impression que la France règle une dette envers les anciens maitres de l'Irak. Cela qui nous ramène, justement, à cette affaire pétrole contre nourriture. A suivre.

20 janvier 2005

Laissez tomber l'objectivité!

J'aimerais discuter plus longuement ici de l'essai de Dan Gillmor
sur l'objectivité journalistique. Malheureusement, mon emploi du temps est trop chargé aujourd'hui. C'est un sujet sur lequel je réfléchis moi aussi depuis quelque temps. Je crois qu'il a raison de penser que cette notion a fait son temps et qu'elle sert surtout, aujourd'hui, à justifier la bonne conscience et le politiquement correct. Je vous laisse donc le soin de découvrir sa note (et l'ensemble de son blog) . Je dirais simplement que Dan Gillmor souhaite substituer à la sacro-sainte valeur de l'objectivité quatre piliers de l'excellence journalistique: L'exhaustivité, la précision, l'honnêteté (fairness) et la transparence. Vertus bien plus accessibles que l'objectivité qui, elle, suppose de gommer son jugement personnel, de toujours traiter sur un pied d'égalité les victimes et les criminels, au risque de tomber dans le cynisme. Vous me direz que tout cela est bien... subjectif. En effet. On en reparlera. Sur-ce, je vais à mes rendez-vous.

18 janvier 2005

Règles de savoir informer

Très drôles en effet, ces règles du journalisme au moyen-orient, dues à Thomas Friedman, éditorialiste au New York Times. Je les reprends volontiers à mon compte.
J'en profite pour dire que je le lis régulièrement avec plaisir et... envie. Il expliquait récemment qu'il dispose d'une ligne de crédit quasi illimitée pour traiter de n'importe quel sujet, n'importe où dans le monde. Ça laisse songeur...

Mme Jourdain du révisionisme.

Leïla Shahid est impayable. Je dis tout de suite que j'ai de la sympathie pour elle. Elle est directe et chaleureuse. Pas un instant je ne la soupçonnerais d'antisémitisme. Elle s'en est toujours démarqué, très tôt. Son combat est respectable. Mais je commence à me demander quelle dose de perversité entre dans ses interventions médiatiques. Prenez lundi dernier, dans un Chat du Monde.fr
Elle répond à une question sur l'efficacité du mur de protection dressé par Israël entre ses agglomérations et les localités palestiniennes. S'il a le mérite d'avoir pratiquement réduit à néant les attentats venant de cisjordanie (fait indiscutable, les attentats qui "continuent" viennent de Gaza.), il a l'inconvénient (majeur) d'empiéter sur la ligne verte coupant par exemple certains paysans de leurs champs, ajoutant aux multiples tracas quotidiens des palestiniens. Contre l'évidence, Leïla Shahid n'y crois pas, à cette efficacité. La violence est le résultat de l'occupation dit-elle. Cela aussi n'est pas discutable. Je crois même qu'Israël ne redeviendra vraiment Israël que lorsqu'elle aura cessé, si c'est possible un jour. Mais la voilà qui compare "benoitement" l'occupation israélienne à l'occupation allemande, en soulignant que celle-ci a duré 7 fois moins. (En fait c'est presque dix fois moins, 7 fois 4 font 28 et non 38, personne n'a songé à le corriger, mais passons). Alors imaginez! C'est aussi simple que de l'arithmétique.
Plusieurs "chateurs" lui font alors remarquer qu'il est scandaleux de comparer ainsi les deux situations. Mais elle ne se laisse pas démonter et avec son ingénuité habituelle elle précise qu'elle ne veut absolument pas dire que les "causes et les conséquences aient été semblables", mais que l'on "ne peut pas faire de l'occupation israélienne une occupation légitime", car "toutes les occupations militaires sont illégitimes." Est-ce seulement de cela que Mme Shahid voulait nous convaincre? Car là encore on ne peut qu'être d'accord (c'est lassant) avec elle. Mais alors à quoi servent ce genre de comparaison s'ils ne sont pas indispensable au propos?
C'est là qu'entre en scène la perversité. Car dans le subliminal de l'internaute, un bref instant, l'image du soldat israélien s'est bel et bien superposée à celle de celui de la Werhmart ou pire de la SS, ajoutant une petite touche supplémentaire à l'entreprise de nazification d'Israël qui est devenue, hélas, une spécialité des activistes palestiniens. On s'indignera certainement moins longtemps de ce dérapage là que de celui de Le Pen, car Leïla Shahid, elle, est tellement sympathique.
Et puis, Mme Shahid-qui a toujours veillé à se démarquer des excès de ses partisans un peu trop zélés- n'avait sûrement pas ce noir dessein. Elle, c'est un peu la Madame Jourdain du révisionisme.

17 janvier 2005

Transfert de fonds

11 milliards de dollars ont été recueillis pour les sinistrés d'asie. Dans cet article du Monde, Babette Stern s'inquiète-comme je le faisais ici il y a quelques jours- des risques de détournement de l'aide. D'autant que, selon Transparency International, l'Indonésie est l'un des pays les plus corrompus au monde. Plus les catastrophes seront médiatisées et plus les citoyens du monde se montreront généreux envers les victimes... et plus les humanitaires devront s'interroger sur la convoitise suscitée par leur extraordinaire facultée de mobilisation.

13 janvier 2005

Sarko emballeur politique

Je ne peux pas m'empêcher d'être fasciné par Nicolas Sarkozy. En cela je suis comme 80% des journalistes sauf que eux ne l'avouerons pas.
Je m'explique: Ce n'est pas que je sois d'accord, loin de là, avec tout ce qu'il dit. J'ai même un désaccord de fond avec sa conception de la place de la religion dans la société politique. Ce n'est pas ça. Sarkozy apporte tout ce que j'espérais depuis longtemps dans l'expression du discours politique. Peu de mots, pas de tunnels, s'efforce d'être compris au lieu de contourner les questions. Il est prosaïque. Direct. Trop d'ailleurs. Il va falloir qu'il se méfie d'un mépris trop visible pour un certain nombre de ses camarades ministres... Et puis enfin des conferences de presse suivies de questions qui ne sont pas préparées! Sarko c'est le gars à qui on a payé une nouvelle bicyclette et qui vous dit: "hop sans les mains! qui est cap?" D'accord un peu frimeur, mais très talentueux. Une reserve: arrêter d'appeler vingt fois par leur nom tous les journalistes. On sait qu'il les connaît! Simplicité, chaleur, d'accord. Mais là ça fait vraiment un peu trop familier pour ne pas dire connivence. Attention aussi à ce sourrire crispé qui n'est pas toujours raccord (la question sur Florence Aubenas).
Hier, je le confesse, je m'y suis encore laissé prendre. Je voulais regarder dix minutes, blasé que je suis, et je n'ai pas décroché jusqu'à la fin. Ca ne m'était pas arrivé, allez disons... depuis son émission face à Ramadan.
Dois-je me soigner de ma sarkozite? Je ne crois pas. Si Sarko bouscule un peu les moeurs politiques ce sera toujours ça de pris.
Et puis qu'on ne me dise pas qu'il n'est qu'une bête de communication: Il y a du fond. Son developpement sur les consommateurs est une vraie trouvaille. Pour le reste, "It's a long road", le petit scarabée s'agite et le vieux Shaolin de l'Elysée veille.

12 janvier 2005

Robert Manar à Beyrouth (à moins que ce ne soit l'inverse)

Vu, sur Proche-Orient Info, site que j'ai déjà eu l'occasion de recommander :Le secrétaire général de RSF reçu à Beyrouth par Al-Manar
.
Accueilli par les grands démocrates du Hezbollah, Robert Ménard a prononcé cette phrase définitive: "Faire taire un média, car il est partisan, est contre la liberté d'expression, c'est pourquoi je suis venu à Beyrouth pour exprimer ma solidarité avec Al-Manar. Beaucoup de médias arabes sont partisans (dans le conflit avec Israël). Dans la logique actuelle, il faudrait les interdire tous'," Dit ainsi, cela semble en effet frappé au coin du bon sens. Merci Robert. Sauf qu'en réalité, M. Ménard vient de porter son soutien aux meilleurs continuateurs de l'antisémitisme du troisième Reich.
Sur la nature profonde de cette télévision on se reportera au travail de veille médiatique de Proche-Orient Info. Pour ma part j'ai eu l'occasion de dire ce qu'il fallait en penser dans un article de Libération. paru en décembre.
S'agissant maintenant de RSF et particulièrement de Robert Ménard il est detestable que ce trouble personnage continue d'incarner la defense de la liberté d'expression. Dans un autre article publié cette fois par le Figaro, j'ai démontré avec quel soin particulier et sustect cet individu choisissait ses combats. Les pages débat du Figaro n'étant pas facilement accessible en consultation sur le net, je ne peux vous renvoyer à un lien hypertexte. Voici donc à nouveau ce texte publié lui aussi en décembre. Je n'ai rien de plus à y ajouter. Sinon que le comportement de certains "confrères" ne cesse de m'affliger.

Al Manar et l’ordre mondial de l’information:

La liberté d’expression est un principe en réalité bien sujectif, ou en tout cas très relatif. La polémique au sujet de la chaîne de télévision du Hezbollah « Al Manar » en fournit une nouvelle preuve..
Ainsi, par exemple, l’association « Reporters Sans Frontière » (RSF) dont une des missions est en effet de veiller au respect de cette valeur chère aux démocraties a cru devoir prendre publiquement la défense de ce media, ou en tout cas, se faire l’avocat de sa demande de conventionement en France et, partant, en Europe.
L’argument de Robert Ménard, secrétaire général de RSF, était articulé autour de deux points.
Premier point :
-Il est impossible d’empêcher effectivement cette télévision d’être reçue par quiquonque dispose de l’équipement necessaire pour capter le satellite Eutelsat.
C’est malheureusement vrai, et vaut aussi pour les sites internet haineux dont les hébergeurs sont réfugiés dans des paradis numériques. De là à dire qu’Al Manar devait être conventionnée par le CSA, c’est à dire que sa réception devait être facilitée par nos autorités de surveillance, il y avait un pas. Un pas de géant que Robert Ménard n’hésita pas à franchir, appuyé sur son deuxième point :
-Certes nous dit-il, et je m’en désole, Al Manar propage un antisémitisme obsessionel, mais que voulez-vous, c’est le public arabe qui le demande et en est excité. Ne les braquons pas et nous avons une chance de les convaincre de diffuser chez nous une version « light ». Un antisémitisme light, en quelque sorte. Nous voilà bien rassurés.
RSF defend la liberté d’expression, quoi de plus normal direz-vous ? Même si on combat cette chaîne, si on souhaite sanctionner ses écarts avec la loi française. Sauf que RSF n’a ni le temps ni la possibilité de défendre tous les reporters qui veulent faire tomber les frontières (surtout celles des autres en l’occurrence). Elle choisi forcément parmi les causes défendables celles qui lui paraissent les plus justes ou les plus urgentes.
Pour évoquer un souvenir personnel, il y a près d’un an, l’accès à l’Assemblée Nationale me fut interdit par un vendeur de limonade islamiste aujourd’hui réfugié au Qatar, parce qu’il avait su profiter de l’indulgence ou de la naïveté d’un député communiste pour tenir au cœur du Palais-Bourbon une conférence de presse pour vanter son activité commerciale. Considérant que mes droits avaient été violés, que la République s’était souillée, j’ai saisi un certain nombre de personnes, dont Robert Ménard. Que fit-il ? Et bien absolument rien, contrairement à l’engagement qu’il avait pris devant moi.
Bien entendu, même si je crois que incident symboliquement inquiétant, il n’avait pas la gravité d’une affaire d’Etat aux multiples incidences diplomatiques, ce qu’a, à coup sûr, l’affaire Al Manar.
Qu’est-il arrivé à RSF ? Sans doute cette association, prompte à se mobiliser pour défendre la liberté de la presse des ou dans les pays peu ou pas démocratiques sous-estime-t-elle gravement les dangers qui minent notre démocratie de l’intérieur. Elle n’est pas la seule. Et ce qui est troublant c’est que beaucoup de militants qui prétendent, par ailleurs, lutter contre les excès de la mondialisation libérale sont eux aussi dans ce cas. Car veiller à ce qu’un islamiste ne puisse profiter de notre libéralisme pour prendre en otage un symbole républicain pour y faire ensuite régner sa loi, c’est exactement la même chose que se protéger contre certains effets non souhaitables de la mondialisation du marché du travail, des capitaux ou de l’information, par exemple contre les programmes faisant l’apologie de la haine raciale, du terrorisme ou véhiculant une image de la femme contraire à nos conceptions. Aux Etats-Unis, par exemple, on considère que le citoyen est assez grand pour faire lui-même le tri dans les sources d’information et qu’en dernier lieu la propagande raciste interesse peu de monde. Nous n’avons pas la même Histoire.
A la différence des pays anglo-saxons adeptes du « free speech » où la liberté d’expression est un droit fondamental ou constitutionel ne pouvant connaître d’entrave d’aucune sorte, la France a opté pour la répression de certains propos explictement racistes. D’où sa legislation particulièrement stricte que l’on peut discuter mais sur laquelle seuls les révisionistes voudraient revenir.
Cette autre « exception française » est aujourd’hui défiée par les possibilités des nouvelles technologies de l’information (internet, satellites etc..). Est-ce une raison, comme pour les autres défis de la mondialisation, de baisser les bras ? Ce serait manquer d’imagination ou de courage, voire des deux à la fois. Si l’on considère que la France ne doit pas se laisser imposer des modèles culturels sociaux ou fiscaux qui ne sont pas les siens, pourquoi, alors, se montrer plus conciliant quand il s’agit d’information ? Au nom du relativisme culturel faut-il, par exemple accepter en Europe un taux incompressible de sexisme ou d’antisémitisme ?
A ce propos, s’il est vrai que l’antisémitisme coule à nouveau de beaux jours dans la « rue arabe » comme nouveau dérivatif aux frustrations diverses, il est insultant, raciste presque, de considérer que les Arabes, ou les musulmans qui vivent en Europe sont naturellement complaisants envers cette propagande immonde. Alors que chacun se plait à rappeler qu’il ne faut pas « importer le conflit du Proche-Orient », comment interprêter les hésitations du CSA et du Conseil d’Etat autrement que par l’exercice de pressions politiques ?
Le revirement de la haute juridiction doit néanmoins être salué et mérite d’être fièrement assumé
Car entre le repli sur soi et l’ultraliberalisme, là aussi une autre voie est possible. D’autant qu’en la matière, la concurrence internationale n’est ni indispensable ni réellement menacée. On peut envisager, sans heurter le pluralisme, des protections contre des idées violentes, racistes, sexistes, homophobes qui menacent nos modes de vie et la coexistence entre des communautés d’origines et de cultures diverses.
En s’organisant entre européens on peut négocier ou à défaut contraindre les satellites qui diffusent ces chaînes. Au lieu de cela, contre sa tradition, la France donne le mauvais exemple. Mais cela suppose de s’exposer à des mesures symétriques de rétorsion contre les programmes français dans le monde arabe.
Car il faut hélas constater que ces passions viennent aujourd’hui, presque toujours du monde arabo-musulman. Dire cela, c’est plus qu’un outrage au politiquement correct, c’est refuser de tomber dans le piège du discours sur le « néo-colonialisme » ou « l’ordre occidental de l’information ». C’est enfin s’obliger à donner un cadre plus contraignant, plus exigeant à la « politique arabe de la France »

Bonne Année M. Abbas!

Quelques réfléxions après l'éléction de Mahmoud Abbas:
Son Etat n'existe pas encore et pourtant, il est déjà le président arabe le plus démocratiquement élu. Signe de maturité de la société palestinienne, bien sûr. Mais dans quelle mesure cette aspiration, cet accomplissement même, n'est-elle pas le résultat d'un jeu de miroir avec les pratiques enviées de "l'ennemi sioniste"? La paix est encore très loin mais cette contagion démocratique est un excellent prémice. Signe supplémentaire que ce conflit est autre chose qu'une simple affaire coloniale. Vous avez déjà vu d'autres occupants veiller à ce point à l'exercice de libertés démocratiques chez les occupés? Abbas, lui, doit être jugé sur ses actes, certes, mais son appel pour le désarmement des combattants lancé en campagne électorale peut être tenu pour ce qu'il est: un tournant. Ceux qui, ici, ont prôné l'acharnement dans le soutien politique à Arafat doivent en tirer les leçons.
La deuxième chose est moins réjouissante: Abbas est, en dépi des apparences, très mal élu. En raison de l'abstention, du boycott du Hamas et de la non candidature de Marwan Barghouti. D'accord, en démocratie seule la victoire est belle. Mais Le Hamas surveille le nouveau chef palestinien. Il n'a pas empêché son sacre mais n'a aucune intention de désarmer. Il réagira violement en cas de concession trop importante avec des bombes contre des cibles israéliennes et pourquoi pas palestiniennes. Il n'est pas soluble dans la démocratie comme l'espère Abbas. Car le Hamas ne se considère pas comme un parti politique. La branche palestinienne des Frères Musulmans s'est instituée comme le peuple palestinien tout entier. Son horizon est le départ des Juifs de Palestine. Pour Abbas ce sera un jour ou l'autre l'affrontement ou l'échec.

10 janvier 2005

Hitler Cauchemardesque

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur "La chute", film assez moyen d'un point de vue purement cinématographique. Mais ce que je retiens c'est la composition effrayante de Bruno Ganz. J'ai l'impression d'avoir passé deux heures d'Adolph Hitler, Goebbels, Martin Borman etc...Au point d'en faire (et oui à mon age!) des cauchemars.
A quoi doit servir un film, en particulier sur un tel sujet? Doit-il aider à réflechir ou simplement montrer, sans imposer de point de vue? Je ne prétend pas trancher et je comprend que l'on puisse ressentir un malaise devant le parti pris d'Olivier Hirschbiegel. On sent qu'il a voulu montrer que le peuple allemand a été, lui aussi martyrisé par son tyran. C'est vrai à la fin ou Hitler l'a sacrifié à sa mégalomanie (Il dit à Speer, son ministre de la construction, que de toute façon seuls les plus lâches et les plus faibles ont survécu à la défaite.) Mais on pourrait aussi objecter que dans sa écrasante majorité le peuple l'avait choisi et soutenu.
Il y a, bien sûr, un aspect défi relevé par la performance d'un comédien exceptionnel (Julian Köhler en Eva Braun hallucinée est aussi excellente). En dehors d' un obscur film autrichien (Pabst en 1955), personne n'avait jamais osé montrer Hitler à l'écran autrement que dans une parodie (Lubitsch, Chaplin). Cette prouesse n'est pas totalement vaine car elle permet d'illustrer cette "banalité du mal" dont parlait Arendt à propos d'Eichman. Ainsi Hitler, le plus grand criminel du XXème siècle (avec Staline auquel il se compare), pouvait aussi se montrer gentil avec sa secrétaire, sa maitresse, son chien, sa cuisinière ( La scène ou Hitler mange son dernier repas végétarien à la table de ses "domestiques" est étonnante.) Tout cela ne fait pas beaucoup avancer la réflexion sur le IIIème Reich, j'en conviens, et ce film ne remplacera pas une approche historique globale. En revanche je ne crois pas que cette représentation puisse être jugée complaisante. Cet Hitler "peoplisé" n'en reste pas moins terrifiant, tout comme ceux sur qui il excerce son emprise totale, telle cette Magda Goebbles ("La femme la plus courageuse du Reich" dixit Hitler) qui supplie à genoux son "führer" de ne pas l'abandonner, puis, une fois cet excès de mélancolie vancu, empoisonne méthodiquement ses six enfants "parce qu'un monde sans national-socialisme n'est pas digne d'eux." C'était ça le nazisme.

06 janvier 2005

Surenchère Compassionnelle

A quoi reconnaît-on désormais une grande puissance? A sa capacité de réaction compassionnelle. Celle-ci ne se limite pas à l’effort de mémoire, pourtant devenu un passage obligatoire. C’est ainsi que tous les citoyens de l’Union Européenne ont été invités à respecter hier 3 minutes de silence en mémoire des victimes du tsunami. Pourquoi 3 minutes? On se le demande justement. Une des réponses est l’inflation commémorative: Une minute après le 11 septembre 2001, deux minutes après le 11 mars 2004 (mais rien pour les enfants de Beslan peut-être pour ne pas froisser notre ami Poutine), il fallait bien ça pour les centaines de milliers de morts et disparus de cette effroyable catastrophe. Bientôt on nous demandera peut-être de nous taire pendant une journée, voire une semaine...
En tout cas, Chirac nous gratifia, hier, de sa sollennité de commande durant trois interminables minutes. Une pose fort utile dans ses tâches officielles, qu’il maîtrise d’ailleurs parfaitement depuis son passage par le Cadre Noir de Saumur et qui, semble-t-il, impressionne beaucoup dans les chaumières. Tout de même, notons que quelques courageux enseignants ont pris sur eux de réduire cette interminable obligation à une seule minute de silence, ce qui, convenons en, est déjà bien assez pour des enfants.
Attention: Que l’on ne se méprenne pas sur le sens de ce propos. Ces remarques ne valent nullement un quelconque mépris pour les victimes. Elles veulent attirer l’attention sur le fait que ces initiatives de commande, commerciales même, sont peut-être surtout destinées à dissimuler nos impuissances.
En effet, la surenchère s’est aussi portée sur le montant des aides publiques aux victimes. L’Allemagne, nous apprend-on, occuperait désormais la première place de ce classement mondial avec 500 millions d’Euros. Mais comme le relève la presse d’Outre Rhin, il s’agit, contrairement aux dons privés (10 millions de dollars, 7,42 millions d'€, pour le seul Schumacher, amateur de pôle position) d’un argent dont l’Etat ne dispose pas vraiment. Ces promesses d’aide publique, plus mirobolantes les unes que les autres, outre qu’elles ont peu de chance de parvenir aux sinistrés, sont surtout destinées à soigner l’image compassionnelle des chefs d’Etat ou de gouvernement. Ici, celle de Schroëder qui avait besoin d’un peu de baume.
Si l’on devait mesurer la puissance de la France sur ce barème, alors il faudrait encore en rabattre car l’aide publique française (promise) plafonne à 48, 8 millions d’euros, bien moins que les 70,5 millions avancés par le Royaume Uni. Aux Etats-Unis, le chiffre de 350 millions de dollars (260 millions d’Euros) a été jugé minable par la presse!
Tout cela n’a pas beaucoup de sens. Saluons, non sans une certaine fierté patriotique, l’attitude de Médecins Sans Frontière qui, après avoir annoncé une collecte internationale de 40 millions d’euros (dont 5 millions pour la France) a décidé que c’était suffisant pour l’instant, annonçant une suspension de la collecte. De surcroît, et il s’agit d’un point capital, compte tenu du savoir faire des “french doctors” et de leur implantation locale, on peut être sûr que cette aide parviendra bien d’une manière ou d’une autre sur le terrain.
Car c’est là que le bat blesse. Le gouvernement américain n’a peut-être pas donné assez (Mais Bush a souligné, lui, en donnant 10 millions de $ de sa fortune personnelle, qu’aux Etats Unis l’essentiel était la générosité du peuple), ce sont quand même les hélicoptères de l’US army que l’on a vu, tentant de larguer des rations d’eau au Sri Lanka ou dans le nord de l’Indonésie, quand notre “Jeanne d’Arc” n’est pas encore arrivée sur zone! Voilà bien la réelle faiblesse de la France, et de l’Europe: Notre incapacité à nous déployer rapidement au large. Pour faire la guerre, bien sûr, mais nous semblons avoir décrété toute guerre mauvaise, ce qui tombe bien. Mais aussi pour l’humanitaire, ce qui est plus embêtant, dans la mesure où nous cherchons à nous spécialiser dans ce domaine, pour nous distinguer de ces va-t-en guerre américains.
Vous vous souvenez de ce slogan des années 70: “En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées”. Ici on pourrait dire: On n’a pas (tellement) d’argent mais on a toujours autant d' idées. Celle de nos ministres Douste et Barnier a été formidable: Constituer au plus vite un “Samu mondial”. Un Samu, voilà une spécialité bien française qu’on pourrait tenter d'exporter. Cela mériterait la palme du concours Lépine des idées politiques, mais elle a toute chance de rejoindre, hélas, les belles promesses de Chirac au cimetière des engagements non tenus, en belle place au milieu des baisses d’impôt. Lesquelles baisses d’impôt sont d’ailleurs en flagrante contradiction avec l'idée du Samu Mondial qui aurait un coût pour la collectivité. Mais passons.
Toute l’impuissance europenne est là. Nous reprochons aux Américains de faire la guerre pas l'amour. Nous plaidons pour un “monde multipolaire” (Chirac) mais en matière humanitaire les anglo-saxons sont toujours plus généreux et surtout plus efficaces que nous, mis à part bien sûr le travail d' ONG comme MSF.
Dans son livre sur l’histoire des relations franco-américaines(“Our Oldest Enemy: A History of America’s Desastrous Relationship With France), John J. Miller raconte qu’en 1965, lorsque le president Johnson envoya des Marines en République Dominicaine, alors en proie à une guerre civile, De Gaulle condamna publiquement cette initiative, mais demanda secrètement à Washington de protéger les interêts français. Ce qui fut fait. au lieu de remercier les Américains, De Gaulle s'empressa de dénoncer leur engagement au Vietnam...On en est encore là.
Plutôt que de perdre son temps à défier aussi stupidement l’Amérique, dans une pose gaullienne anachronique et vaine, la France devrait plutôt se demander ce qu’elle peut faire pour regagner quelque influence en Europe. Si toutefois elle se croît encore porteuse d’un message universel.

Bouteille à la mer

Ca y est. La bouteille est lancée à la mer. J'ai un peu l'impression qu'ont du ressentir les pionniers du journalisme dans le Far West américain. Un espace vierge. Une histoire à écrire. On peut se permettre un peu de lyrisme de temps en temps non?
Qui me lira ? Qu' importe! je crée dès aujourd'hui mon propre journal.J'en suis le directeur, le redacteur en chef et le seul reporter, comme dans Lucky Luke!
A ceux qui m'ont écouté à Europe Un, suivi sur LCI puis sur France2 et enfin sur RMC, qui lisent de temps en temps mes papiers d'analyse sur: http:// www.proche-orient.info (excellent journal en ligne que je vous recommande), je vous donne rendez-vous régulièrement ici même pour un journalisme de liberté absolue. Je vous dirais bientôt tout des conditions qui m'ont conduit à créer ce blog pour prolonger une passion intacte pour le journalisme.
A très bientôt
Sylvain Attal