Parlons un peu politique. Dans quelques jours sortira un livre très attendu signé Manuel Valls (avec Claude Askolovitch, copinage), intitulé "Pour en finir avec le vieux socialisme". Le très stimulant et prometteur député-maire d'Evry aurait pu aussi bien supprimer l'adjectif...
Dans le débat de France 24 lundi, j'ai animé un face à face entre Antonio Tajani, co-fondateur de Forza Italia et Franco Bassanini du Parti Démocrate, ancien ministre et membre de la commission Attali. Tous les deux revendiquaient leur proximité intellectuelle avec le programme économique de Sarkozy! On pourrait dire que Bassanini est proche de ce que Sarkozy avait promis de faire et Tajani de ce qu'il fait. Reste qu'aucun des deux ne fait l'apologie des dépenses publiques. Au contraire ils se prononcent l'un comme l'autre pour une politique de l'offre, des baisses d'impôts et un désendettement de l'Etat. Bassanini, comme d'ailleurs Weltroni, refuse de présenter le PD comme "la gauche", mais seulement comme "le centre-gauche". Certes la gauche du PS français ne manquera pas de faire remarquer à l'aile droite (Royal, Delanoë etValls) que la rupture du centre et de la gauche, en Italie, a été synonyme de défaite. Ce qu'Eric Dupin remarque aussi ici.
C'est oublier un autre facteur bien plus important que les programmes: Le "Storytelling", (Voir l'essai passionnant de Christian Salmon à la Découverte), c'est à dire la capacité d'un candidat à créer de l'émotion à partir de ses idées politiques, à mettre en marche l' imaginaire de l'électeur, sa capacité de représentation symbolique, un système de valeurs auquel il aura envie d'adhérer. Bref de faire rêver, comme on disait jadis de ce côté des Alpes. Sur ce plan Berlusconi, avec toutes ses casseroles, l'a emporté haut la main.
Reste que l'idéologie socialiste-la tendance pro-chinoise à la Melenchon- jadis très forte en Italie a été complètement laminée lors de ces législatives.
Nous avons eu en France cette gauche, la deuxième, la rocardienne. Elle a réussi intellectuellement mais échoué politiquement parce qu'elle n'a pas voulu ajouter à son réalisme une dimension subjective, affective y voyant- notamment son chef de file Rocard- une trahison, la manifestation d'une inepte démagogie.
La gauche convertie aux réalités économiques, acceptant de porter elle aussi les valeurs individualistes et refusant la diabolisation du liberalisme, devra bien un jour se rendre à l'évidence: Elle n'a plus le monopole du soucis social. Elle pourra alors poser son encombrant bagage socialiste.
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
15 avril 2008
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2 commentaires:
Flute, moi qui croyait qu'un journaliste savait de quoi il parlait... Que lis-je ? " la tendance pro-chinoise à la Mélenchon"... C'est à mourir de rire, Si vous aviez un tant soi peu de culture politique, vous n'écririez pas de telles absurdités. Ah oui, j'oubliais, Mélenchon ne se prosterne pas devant le Dalaï Lama... quelle outrecuidance !
Quelques lectures des écrits de ce sénateur PS suffiraient à combler vos lacunes sur ce qu'il dit et pense... Mais peut-être est-ce trop demander à un "journaliste" de se documenter, de réfléchir et de s'interroger sur le fond avant d'écrire ?
Quand on voit l'état du journalisme aujourd'hui, on n'a plus de raisons de s'interroger sur l'état de notre démocratie...
Mais qui sait, peut-être avez vous des arguments ? Au fond à droite ?
comme dirait votre mentor, c'est très fin.
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