Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

05 novembre 2008

A dream comes true

Beaucoup de superlatifs sont et seront, à juste titre, utilisés pour qualifier ce qui vient de se passer sous nos yeux. En effet, il n'est plus possible à personne de douter que tout est possible aux Etats-Unis. Y compris l'inimaginable il y a encore quelques mois.
Obama a parlé du rêve des "pères fondateurs", c'est plutôt celui de Martin Luther King qui se réalise 40 ans après son assassinat. (Ah les larmes de Jesse Jackson!-Un rêve de fraternité et de réconciliation raciale.
Le plus impressionnant est ailleurs:
-Obama n'a pas été élu par la mobilisation il est vrai exceptionnelle des électeurs afro-américains. Il en va ainsi à peu de choses près envers tout candidat démocrate. Obama a bénéficié, sur foi des sondages de sortie des urnes, du soutien le plus important des électeurs blancs-pour un démocrate-depuis Jimmy Carter, un blanc sudiste! Quel démnti plus éclatant à tous ceux qui craignaient que d'obscures pulsions racistes ne s'éxpriment dans l'intimité des électeurs blancs. Il y a bien eu une participation record, mais on ne note pas, d'ailleurs, qu'elle ait été beaucoup plus forte parmi les noirs.
-Il n'y a que parmi les électeurs mâles blancs de la classe ouvrière que Mc Cain devance le président élu, mais là aussi ce n'est pas vraiment étonnant.
-Obama doit son succès aux nouveaux électeurs, les jeunes qui votaient pour la première fois. Mais aussi ces nouvelles classes moyennes d'origine hispanique poussées vers le nord par les créations d'emploi dans des Etats comme le Colorado. Signe que l'Amérique a énormément changé en moins de 10 ans.
-Il le doit particulièrement aussi à l'impopularité de George W Bush. Quelque soit leur appartenance partisane, leur couleur de peau, leur religion, les électeurs qui avaient une opinion négative de Bush ont voté Obama à près de 65%. Mc Cain n'est pas parvenu à se défaire d'une image de "sortant".
La signification de l'élection est donc bien "post raciale".
-Beaucoup le feront, mais toute extrapolation à la situation française est vaine: Nous n'avons pas la même histoire que les Etats Unis. Le colonialisme a commis beaucoup de crimes, mais ici, on n'a jamais pratiqué, comme aux Etats-Unis la ségrégation raciale et encore moins la chasse au nègre. Il ne faut pas oublier que les nominations de Colin Powel puis celle de Condolezza Rice( par Bush!) aux fonctions de responsabilités politique les plus élevées après celles du Président ont préparé le terrain.
-Le silence des socialistes français, trop occupés à préparer leur congrès pichrocholin est en effet assourdissant. Les déclarations de certains ministres affirmant que Nicolas Sarkozy a montré la voie à Obama sont ridicules: Obama a certes profité dans sa jeunesse des programes de discrimination positive. Mais une fois entré en politique il ne doit sa brillante carrière qu'à ses propres qualités, et d'abord à une extraordinaire confiance en soi.
-Les Etats Unis sont en bien mauvais état. Une tâche énorme attend le Président Obama. Il est poussé par un élan et une ferveur qui rappelle celle qui accompagna l'élection de Kennedy. mais ces choses sont fragiles. Le discours de défaite d'une rare élegance de John Mc Cain indique que les américains sauront s'unir et trouver les ressources necessaires à un sursaut qui nous impressionera pas sa rapidité.

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