C'est clair: Il y a en France une majorité d'électeurs prêts à voter pour une alliance du centre, de l'écologie modérée et de la social démocratie. Pour un programme politique comme celui de Tony Blair ( moins la politique étrangère historiquement appuyée sur la relation privilégiée avec les Etats-Unis.). Avec l'intention de vote Bayrou, l' électeur désespéré a peut-être trouvé un moyen de se faire entendre, mais c'est un calcul risqué car ces évolutions là ne s'improvisent pas et une nouvelle humiliation des socialistes pourrait conduire la forteresse à se replier encore davantage sur elle-même.
Ce "big bang" cher à Michel Rocard, à Dany Cohn Bendit et sans doute aussi à DSK ne s'est pas encore produit, en France, essentiellement pour deux raisons:
-l'incapacité du PS à tourner le dos à la gauche radicale, et ce, alors même que les congrès successifs montrent pourtant que les militants sont en faveur de cette ligne social-démocrate.
-Les motivations ambiguës des électeurs centristes et démocrates chrétiens qui au moment du choix s'en retournent plutôt vers la droite que vers une gauche qui ne semble pas avoir renoncé à ses alibis idéologiques.
Or, tout ceci pourrait changer, pour peu que chacun fasse un pas vers l'autre. Cela ne coûterait pas beaucoup car sur le fond, je l'ai déjà dit, plus rien ne sépare ces deux courants, qu'une rhétorique lassante aussitôt oubliée dès qu'ils se retrouvent aux affaires.
Bayrou a donné un gage en votant la censure du gouvernement Villepin. Le PS est encore englué dans ses vieux schémas tactiques, persuadé qu'il est que le centre est une force d'appoint et que c'est à elle de le suivre.
Oui, mais que se passe-t-il si Bayrou menace d'éliminer Royal du premier tour? Comme le note Nicolas Domenach (Marianne), le piège pourrait alors se refermer sur la "volaille socialiste"...
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
14 mars 2007
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