Quelques réfléxions après l'éléction de Mahmoud Abbas:
Son Etat n'existe pas encore et pourtant, il est déjà le président arabe le plus démocratiquement élu. Signe de maturité de la société palestinienne, bien sûr. Mais dans quelle mesure cette aspiration, cet accomplissement même, n'est-elle pas le résultat d'un jeu de miroir avec les pratiques enviées de "l'ennemi sioniste"? La paix est encore très loin mais cette contagion démocratique est un excellent prémice. Signe supplémentaire que ce conflit est autre chose qu'une simple affaire coloniale. Vous avez déjà vu d'autres occupants veiller à ce point à l'exercice de libertés démocratiques chez les occupés? Abbas, lui, doit être jugé sur ses actes, certes, mais son appel pour le désarmement des combattants lancé en campagne électorale peut être tenu pour ce qu'il est: un tournant. Ceux qui, ici, ont prôné l'acharnement dans le soutien politique à Arafat doivent en tirer les leçons.
La deuxième chose est moins réjouissante: Abbas est, en dépi des apparences, très mal élu. En raison de l'abstention, du boycott du Hamas et de la non candidature de Marwan Barghouti. D'accord, en démocratie seule la victoire est belle. Mais Le Hamas surveille le nouveau chef palestinien. Il n'a pas empêché son sacre mais n'a aucune intention de désarmer. Il réagira violement en cas de concession trop importante avec des bombes contre des cibles israéliennes et pourquoi pas palestiniennes. Il n'est pas soluble dans la démocratie comme l'espère Abbas. Car le Hamas ne se considère pas comme un parti politique. La branche palestinienne des Frères Musulmans s'est instituée comme le peuple palestinien tout entier. Son horizon est le départ des Juifs de Palestine. Pour Abbas ce sera un jour ou l'autre l'affrontement ou l'échec.
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
12 janvier 2005
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