Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

10 septembre 2005

Philip Roth Canonisé de son vivant

Philip Roth vient de voir son oeuvre distinguée en entrant au catalogue de la prestigieuse "Library of America", sorte de Panthéon des lettres américaines. Un privilège d'ailleurs presque toujours réservé aux écrivains disparus, comme nous l'apprend cet article de Charles Mc Grath dans le Herald Tribune. Je me demande ce qu'attends son éditeur pour traduire et publier le dernier opus de Roth, "A plot against America" (un complot contre l'Amérique), paru il y a presque un an.
Dans ce roman, Roth depeint les drames d'une famille juive du New Jersey entre 1940 et 42. Il imagine les conséquences qu'auraient pu entrainer la nomination par les Républicains de Charles Lindbergh comme candidat contre Roosevelt. Antisémite déclaré, ouvertement isolationiste et pro-nazi (à la différence de Wendell Willkie, le candidat que choisirent alors les républicains), Lindbergh, héros national, l'aurait, dans le climat de l'époque, emporté sur l'homme du New Deal. C'est en tout cas l'hypothèse de Roth. Devenu Président, Lindbergh signe alors un traité d'amitié avec Hitler et laisse se développer une vague d'antisémitisme aux Etats-Unis. Sous pretexte que les Juifs sont accusés de ne pas être assez fondus dans la culture américaine, l'administration de Lindbergh encourage tout ce qui peut les arracher à leurs quartiers de prédilection, en envoyant par exemple leurs enfants dans des familles d'agriculteurs du Middle West, ou en organisant des mutations professionnelles.
Pendant ce temps, Hitler tisse tranquillement sa toile en Europe, assuré de ne pas entrer en guerre contre les Etats-Unis.
L'Amérique heureusement, réussira finalement- grâce à des hommes comme La Guardia, le maire de New York- à racheter son âme...

3 commentaires:

Anonyme a dit…


Hello sylvain,

Bravo pour cette note, j'ai appris qqchose sur ce blog, oserais je dire pour la premiere fois. Je suis un peu rude, pardon, je sais combien la conduite d'un blog est difficile mais je prefere etre franco du collier.

Je serais sincerement ravi de savoir quel est votre "Roth" favori cher mr attal ?
Pour ma part c'est pour le moment (je n'ai lu que about 10 livres de lui) "ma vie d'homme" exception faite de portnoy avec lequel je me suis dépuceler donc ça compte pas vraiment.

Sylvain Attal a dit…

l'oeuvre de Roth forme un tout. J'ai vraiment du mal à vous dire celui que je prefère. "Good bye Columbus", ou "Professeur de désir" sont must. Portnoy évidement. "Quand elle était gentille" est très atypique mais remarquable.

Sylvain Attal a dit…

l'oeuvre de Roth forme un tout. J'ai vraiment du mal à vous dire celui que je prefère. "Good bye Columbus", ou "Professeur de désir" sont must. Portnoy évidement. "Quand elle était gentille" est très atypique mais remarquable.