24 heures à Rouen pour animer le colloque sur le vieillissement de la population, conclu par une intervention de Laurent Fabius. Il est un des rares hommes politiques à se colleter à ce sujet qu'évitent soigneusement les autres: l'inéluctable doublement de la population des plus de 80 ans d'ici 2020, avec les conséquences que cela entraînera en terme de perte d'autonomie. Même si l'on est vieux plus tard, si le pouvoir d'achat des retraités va continuer à croître, la collectivité devra faire face à une demande d'assistance pas toujours solvable. Il y aura quand même de plus en plus de personnes âgées pauvres, et de plus en plus de malades d'Alzheimer. Fabius a du mérite. Souvenez-vous de la canicule de 2003. Avez-vous l'impression que les choses aient changé en quoi que ce soit? Qu'un débat sur un événement aussi prévisible ait été ne serait-ce qu'amorcé? Absolument rien. Evidement, l' image de Fabius reste plombée par le scandale du sang contaminé. C'est sans doute injuste, mais c'est comme ça. Ça lui colle et ça lui collera probablement toujours à la peau. Il n'est donc pas mauvais qu'il montre sa capacité d'empathie, de compassion, sur un tel sujet de société. Il le fait en homme d'Etat, c'est à dire sans se dissimuler qu'il faudra dégager des moyens pour que la collectivité puisse faire face à ses responsabilités. La Cour des comptes estime que les dépenses de prise en charge de la dépendance, de l'ordre de 15 milliards d'euro aujourd'hui, vont doubler en 15 ans. Ce n'est pas, dit-elle, hors de portée pour l'économie française, mais ce n'est pas une paille. Fabius propose une augmentation d'un point de la CSG (selon la Cour, un demi point suffirait, mais il est vrai que les besoins ne vont pas cesser de croître). Franchement, dans la situation actuelle, je ne vois pas comment on pourrait augmenter d'un point les prélèvements obligatoires, alors que nous avons le taux le plus élevé d'Europe et avons tant besoin de relancer la croissance, sans se poser la question de la réduction de certaines dépenses improductives de l'Etat, mais au moins on ne dira pas que c'est démago.
Il y a décidément un paradoxe Fabius. L'homme qui craignait en 2001 que la gauche ne soit battu à cause de la pression fiscale, plaide aujourd'hui pour une hausse des impôts. Il est le seul. Après le Non, voilà qui est de nature à renforcer encore son prestige à la gauche de la gauche. Il reste donc fidèle à sa stratégie. En dépit de sondage catastrophiques (4% souhaitent qu'il soit le candidat socialiste, 5% des sympathisants PS), il poursuit obstinément son chemin, persuadé d'être, sinon le plus aimé, au moins le plus capable. Il tombera peut-être mais il tombera à gauche. Où alors il rassemblera contre le "blairisme" de Ségolène Royal. Une vrai opposition de style. Mais une même volonté, inflexible.
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
14 juin 2006
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2 commentaires:
Fabius ? Celui qui a viré F. Zimmeray pour installer H. Weber, son fidèle lieutenant, lequel fait partie des pétitionnaires ayant soutenu l'article antisémite cosigné par Edagr Morin dans le Monde, article qualifié par ces pétitionnaire de "juste et équilibré" ! Fabius, dont l'un des fidèles, le député Bapt, n'a pas hésité à tracer une croix gammée en pleine séance de l'assemblée et à présenter celle-ci à son collègue de droite qui se réjouissait des youyou entendus en sa mairie, ce qui est de la part du député fabiusien un acte d'une extrême gravité, dont d'ailleurs personne n'a parlé. Fabius ? Non merci.
C'est quoi anatole ce délire? Je ne veux pas entrer dans ce débat avec toi, sans doute ne connais-tu pas bien Laurent Fabius et son entourage... tes propos ne sont pas dignes d'attention et surtout n'ont aucun rapport avec le Post de Sylvain.
Pour revenir à de vrais sujets, oui hier on a passé une journée tout à fait instructive, tout à fait réussie, notamment grâce à l'animation de Sylvain ATTAL.
C'est surtout une journée qui nous a permis d'appréhender le vieillissement sous un angle nouveau, un angle positif et constructif.
vieillir n'est pas une maladie, une tare, un appauvrissement. C'est tout au contraire une vraie richesse, une chance.
Merci en tout cas Sylvain.
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