Les confrères ne semblent pas, à une ou deux exceptions près, beaucoup s’intéresser au procès de la Mnef. C’est dommage et pour tout dire inexcusable. Surtout si l’on compare avec le tohu-bohu (justifié) qu’avait provoqué l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris qui est symétriquement du même ordre pour la droite.
De même qu’il aurait été utile à la manifestation de la vérité qu’un juge entende Chirac sur ce dossier, il paraît légitime aujourd’hui que la justice demande à Lionel Jospin s’il était ou non au courant de ce système de faveurs au profit d’un certain nombre de ses proches. De surcroît, Jospin a été ministre de l’Education Nationale à l’époque des faits et la Mnef avait avec la gauche et ce ministère des relations consanguines. Pour autant, aucun juge n’a jamais sollicité le témoignage de Jospin. Jospin n’est pourtant protéger par aucun statut particulier. En fait il semble bien, comme me l’a confirmé une bonne source, que la chancellerie a donné des instructions au parquet pour que l’enquête reste soigneusement à distance de l’ancien premier ministre. Comme on se souvient des réticences de celui-ci à évoquer les casseroles de Chirac en 2002, on ne peut que soupçonner un « deal ». Le pouvoir continue-t-il de ménager Jospin ? C’est probable. Ce qui est sûr c’est que, dans cette affaire de Mnef aussi, comme dans celle des emplois fictifs, une ombre tutélaire plane sur les débats et ce sont les seconds rôles qui vont trinquer.
Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
09 mars 2006
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