Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

03 juin 2007

Legislatives à la trappe

Aviez-vous remarqué, il paraît que nous sommes en campagne électorale! Pour élire une assemblée nationale, théoriquement détentrice dans un régime parlementaire-car il en est ainsi sur le papier de la constitution de la Vème république- de la réalité du pouvoir. C'est en gagnant ces élections que le PS de Jospin déposséda Chirac du pouvoir pendant 5 ans.
On le sait bien, tout ceci est très largement à nuancer, compte tenu des pouvoirs considérables du Président de la République. Bon je n'ai pas envie de faire un cours, là, mais seulement de remarquer qu'il faut se pincer, après l'engoument de la Présidentielle, pour réaliser que des élections aussi importantes pour la démocratie ont lieu dans une semaine.
Et dire que c'est Jospin qui inversa le calendrier...Il est en partie responsable de l'évolution actuelle. Nous voici en effet, avec le quinquennat, dans un régime unijambiste qui rappelle la IIème république de Louis Napoléon Bonaparte. Les députés que nous allons élire ne ferons guère qu'un peu de figuration médiatique avant d'enregistrer les projets conçus à l'Elysée. Inquiétante évolution à laquelle il ne pourra être mis fin qu'avec un renforcement considérable des prérogatives du Parlement et la suppression du droit de dissolution.
En attendant une forte abstention est à prévoir ces deux prochains dimanches.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que vous avez raison ! Le Président français a trop de pouvoir. Nous élisons un monarque, ou un empereur pour reprendre votre exemple de 2eme République. Jospin a sans doute eu tort d'inverser le calendrier ; nous dérapons sévèrement dans le culte de la personnalité : tout est dans la posture que se donne les candidats aux présidentielles, et après plus de débat du tout. J'entendais un confrére à vous il y a quelques jours qui rappelait qu'il n'y avait quasiment aucun débat public entre candidats aux législatives (ils se comptent sur les doigts des mains) !!
Je pense qu'en plus de la possibilité de dissolution, il faudrait également revoir les articles 16 (pleins pouvoirs) et 49-3 (lois votées en passant outre le Parlement, voire même sans même le consulter).
Après tout, quasiment toutes les démocraties modernes ont un chef de l'Etat 'protocolaire', qui est notamment responsable de la stabilité des institutions mais sans pouvoir de gouverner, et un VRAI chef de gouvernement (pas comme Mauroy, Raffarin ou Villepin, et maintenant Fillon pour les trois derniers présidents) qui n'obéit pas fidèlement à tout ce que souhaite le 'Monarque'.
Samuel.