Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
09 avril 2005
Le dernier miracle de Jean Paul II
Vraiment, il faut se pincer pour y croire ! Je veux parler de ces poignées de main, en marge des obsèques du pape, entre Les présidents israélien et syrien, Moshé Katsav et Bashar Al Assad (deux fois et semble-t-il à l’initiative de ce dernier), puis entre Katsav et Khatami, le président iranien. Il faut dire que les deux délégations étaient côte à côte, en raison de l’ordre alphabétique. Cela arrive aussi, lors du défilé des athlètes aux Jeux Olympiques, et les délégations s’ignorent superbement. Là, à la faveur du “geste de paix”, ce très beau rituel catholique au cours duquel, à la fin d’une messe l’officiant demande à chacun de se tourner vers ses voisins pour leur tendre la main, le “miracle” s’est donc produit. Comme Katzav est d’origine iranienne, les deux hommes ont même, selon le journal israélien “Haaretz”, échangé quelques mots en farsi! Opération du Saint-Esprit? Ultime grâce de l’esprit du défunt pape, au moment ou il s’élevait vers l'au-delà? Voilà qui a en tout cas de quoi vous faire subitement croire à la providence !
Cela signifie-t-il, pour autant, que la paix soit sur le point d’être conclue entre ces ennemis jurés? Bien sûr que non. De retour chez lui, Katzav, confirmant ces contacts rapporté par de nombreux témoins, a indiqué qu’il s’agissait seulement de simple politesse.
Mais un événement important s’est néanmoins produit. Comme on s’en doute, le premier soucis des syriens et des iraniens a été de démentir aussitôt tout contact avec “l’ennemi sioniste”. Khatami, cité par l’agence officielle iranienne IRNA s’en est tenu à la rhétorique habituelle, affirmant qu’il serait immoral de reconnaître Israël. En Syrie, la télévision a d’abord farouchement démenti la poignée de main. Puis, l’agence de presse du régime baasiste, Sana, a fini par l’admettre en assurant qu’elle n’avait aucune signification politique. Comme si, après réflexion, il avait été décidé de lâcher un ballon d’essai. Et c’est peut-être un signe supplémentaire du souffle démocratique qui se lève, même timidement au Proche-Orient. Avec la rapidité des nouveaux moyens d’information (Al Jazeera, internet), les dictateurs (à part peut-être en Corée du Nord et en Chine) peuvent de plus en plus difficilement mentir à leurs peuples sur leurs comportements à l’étranger.
Pour le reste, il va de soi que Assad comme Khatami ont, en ce moment, un besoin urgent de montrer, surtout aux yeux des américains, cet aspect affable et insoupçonné de leur personnalité...
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