Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen
18 avril 2005
Nouveaux éléments dans l'enquête sur la censure à France 2
(dessin de ZAG)
Je n’imaginais pas que mon indiscrétion sur la déprogrammation du reportage de France 2 sur la Turquie ferait autant de bruit dans la blogosphère. Daniel Schneidermann, intéressé par l’affaire, l’a répercutée dans son [Big Bang Blog] , et demandé à son équipe de vérifier l’info. Chose faite, donc. S’agissait-il, de la part de France 2, de censure ou d’autocensure? Ma source ne saurait être infaillible sur ce point. Disons que le contexte annulation Baroso+renouvellement du mandat de Marc Tessier à conforté les intéressés dans leur sentiment que la consigne venait de très haut. C’est aussi le mien.
Je ne saurais donc être catégorique sur l’origine exacte de la pression. Mais au fond, est-ce si important puisque Thierry Thuillier, responsable du magazine “un œil sur la planète” et du service de politique étrangère de la chaîne, reconnaît que la raison invoquée pour reporter le reportage est inavouable...
J’ajoute que, jusqu’ici, j’étais moi aussi un fervent “arletiste”, particulièrement depuis une nuit mémorable passée avec elle (non attendez...) sur un accident d’autocar du côté de Vitry-le-François. Arlette était de perm à TF1 et moi à Europe1. Elle avait grandement facilité le travail du journaliste novice que j’étais, en appelant de Paris un riverain de l’accident qui a donc veillé jusqu’à deux heures du matin pour passer à la télé !...Et, accessoirement, à la radio. Arlette, ce jour-là, tu es un peu devenu ma marraine en journalisme.
Mais revenons à cette vilaine affaire de censure de la Turquie. Bien sûr c'est injurier les électeurs de penser qu'il faille absolument escamoter ce débat pour qu'ils votent Oui. Mais ce qui frappe, encore une fois, c’est que dès que Chirac prend une initiative destinée, dans son esprit, à faire progresser le oui, cela produit l’effet exactement inverse. Comme hier encore en faisant annoncer par Villepin que Raffarin serait sacrifié de toute façon au lendemain du référendum.
Résumons : Chirac dit aux Français: “je vous ai entendu, je couperai la tête de Raffarin quelque soit le résultat. Donc vous pouvez voter oui tranquillement.” Mais que se dit l’électeur en colère, lui : “Si on a obtenu la peau du premier ministre uniquement avec des sondages et un émission de télé défouloir. Qu’est-ce que ça va être quand le non l’aura emporté ! ” Une augmentation massive des salaires? Une dissolution? Ça vaut le coup d’essayer, non? Au moins, on est sûr que Chirac ne se ravisera pas si le non l'emporte.
C’était pareil avec la “renégociation” de la directive Bolkestein. C’est la même chose avec l’hypocrisie sur la Turquie. Les “nonistes”, comme dit Daniel, se sentent confortés. Leur vote, ou plutôt la seule menace de leur vote paye. Les enjeux européens passent, eux, définitivement au second plan. La France n’est décidément pas mûre pur l’Europe politique. Voilà qui donne furieusement envie d’aller à la pêche le 29 mai.
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13 commentaires:
C'est pourquoi la France va voter non. Et je me demande de plus en plus si je ne vais pas l'accompagner. Quand j'entends Pascal Perrineau (Ripostes, hier, Fr5) à qui j'ai écrit, j'ai vraiment envie de voter non. D-ieu sait si je ne suis ni d'extrême-droite, ni d'extrême-gauche, mais là, ce connard a dépassé les bornes. Continuer à cantonner les nonistes à de pauvres hères qui reviendront vite dans la maison du pasteur est irresponsable, stupide et rageant. Connard. Finalement, il aurra nourri les téléspectateurs de Ripostes dans leur volonté de voter non, ou fragilisé les tenants d'un vote oui.
Quant à Arlette Chabot, je ne l'avais jamais connu autrement que par sa servilité devant le Pouvoir. Et elle ne change pas.
C'est pas possible, Sylvain, c'est pas possible, on est cerné par les cons. Copé, ce matin, sur Rtl. Le nez dans le guidon. Villepin qui ne rêve que de couper la tête de Raffarin. Sarkozy qui s'en fout, pourvu que ça jette plus de militants derrière lui.
Je ne sais plus...
Ci-joint le message envoyé à Pascal Perrineau, info@cevipof.sciences-po.fr :
Réaction à votre intervention dans Ripostes
Cher Monsieur Perrineau,
Vous décrivez le non comme l'alliance de deux pôles, l'un d'extrême-droite, l'autre d'extrême-gauche. Malheureusement, vous êtes complètement hors du sujet, à l'image de Monsieur Chirac. Je trouve de farouches partisans du non chez une directrice des études de l'Ena, chez un ancien président du Cercle Franco-Allemand, qui a fait toute sa carrière dabs une grande entreprise du cac40, une entreprise française et européenne, mondiale. Un autre homme qui a travaillé dans quelques pays africains chez Elf, puis a créé et fait prospérer une entreprise de travaux d'intérieurs semi-publics. Son frère qui occupe un poste important à la Chambre de commerce franco-paraguayenne. Un jeune homme qui fut l'un des pionniers du web français. Le non aujourd'hui est transversal. Ma mère va voter non. Une fille de Polytechnicien ! Mon jeune frère, promis à une grande carrière d'avocat fiscaliste, votera non.
Je veux vous faire comprendre, Cher Monsieur, que vous êtes complêtement dans l'erreur à propos des tenants du non. C'est ce genre d'erreur, sciemment distillée dans l'opinion, qui fait accroire que les tenants du non ne sont que des nazis ou des fachistes. Il en est tout autrement. Vous écouter me donne envie de voter non. Vraiment, vous êtes d'une stupidité confondante.
Peu cordialement,
Raphaël ****
Vous venez de faire votre Oedipe- réjouissez-vous! Le cordon est coupé et oui il existe une Autorité Supérieure et non le Père Noël n’existe pas- on vient de l’ enterrer au pays des Anges, mais mon p’tit doigt m’a dit que les lutins sont maintenant réunis pour en fabriquer un tout neuf qui sera prêt à temps pour Noël !
Angélisme, mon ange, au pays des songes les sages sont légions…
Matisse
Le grand quiproquo sur l'Europe est issu peut-être d'une vision différente du rôle de l'état. Différence notable puisque qu'elle se situe entre certains politiques et la majorité du peuple (pour l'instant). Il convient donc d'essayer de comprendre et je vous soumets mon hypothèse. Au départ, il y avait une Europe "entre nous", des pays proches, économiquement, socialement, culturellement, etc..et puis dans un second temps, une Europe "bloc" pour laquelle il fallait une taille critique et donc quelques concessions sur l'homogénéité de ses composantes. On accueillit ainsi, la Grèce, le Portugal etc.. Concçe pendant une période prospère, cette Europe était optimiste et regardait vers l'Est. Mais la conjoncture difficile nous impose une respiration, alors pourquoi ne pas en profiter pour faire le point ?
Et là se pose ma théorie. En ce moment précis, le peuple n'aurait-il pas l'envie de sentir encore plus protégé, privilégié, défendu ? Nous attendons peut-être, qu'après avoir atteint une taille critique, souvent grâce à des concessions, nos dirigeants essaient de profiter du rapport de force en notre faveur (pour encore combien de temps ??) pour négocier à notre avantage, les meilleures conditions. Que, comme pour la Chine ou les USA,un peu de réalisme, voire de cynisme (et pourquoi pas, en ces temps difficiles !!) accompagne la démarche politique. Et que le bloc européen, qui représente une force économique, démographique et militaire conséquente, soit perçu dans le monde comme un acteur défendant ses intérêts face aux pays de l'Est, à l'Asie, à l'Amérique etc.
Et que cesse la fuite en avant et le "demain, on rase gratis", pour que l'Europe commence enfin à se comporter comme une puissance qui vise à protéger et à faciliter la vie de ses habitants et que cela se ressente au quotidien. J'ai l'intime conviction, qu'à cette Europe là, les gens diraient "oui".
Malheureusement, ce n'est pas cette Europe que tu décris que les gens voient et sentent. Le "non" est aujourd'hui structurel, et le "oui" conjoncturel. C'est ça qui me fait peur.
Le débat diffusé par Arlette Chabot réunissant Josep Borrell, président du Parlement européen, Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, Max Gallo, un peu tout en même temps, et Philippe de Villiers (A moi, Vicomte, deux mots !) est édifiant sur ce point. Les "oui" demandent qu'on parle du texte. Philippe de Villiers et Max Gallo n'arrêtent pas de citer des extraits du Traité, tandis que Monsieur Copé et Monsieur Borrell ne disent que des généralités. Encore une fois, je suis pour le oui, mais c'est dur de se voir défendu par des gens aussi nuls.
Le oui déserteur
C'est gênant. Oui, là, ça devient gênant. Cette impression que tout est fait pour offrir un boulevard au "non", c'est insupportable. L'Europe est un idéal. Pour atteindre l'idéal, presque l'Utopia de Rousseau, il y a des marches. Ces marches, il faut le monter. Ce traité, qui n'a rien de vraiment époustouflant, et qui ne recèle pas tous ces tours de serpent que l'on veut bien nous faire accroire, est une marche. Comme les autres. Il est tout à fait loisible aux gens du non de dire que nous arrêtons de gravir cet escalier. Mais alors, nous nous éloignons de fait de ceux qui gravissent cet escalier. Pourquoi les tenants du "oui" ont-ils tellement peur de gueuler, de hurler que la France sans l'Europe ne sera plus tout à fait la France ? Je sais bien que la politique est affaire de compromis. Ce traité en est un exemple criant. Mais de grâce, messieurs du oui, excitez-vous un peu, que diable, énervez-vous ! Arrêtez de vous reposer sur les médias serviles qui vous servent la soupe. Monsieur Borrell affirmait sur Fr2 qu'en tant que président de ce Parlement européen que d'aucuns décrivent comme une simple chambre d'enregistrement -notre Parlement n'est pas meilleur...-, il ne pouvait pas dire ce qu'il pensait de Monsieur De Villiers. Mais c'est justement ce qu'on attend, aujourd'hui. Que les gens en place disent ce qu'ils ont sur le coeur ! Qu'ils s'expriment ! Qu'ils arrêtent, dans cette posture catholique bon teint, de retenir leur élan. Allez-y, que diable, rentrez-leur dans le lard, merde !
Ce qui fait la force des tenants d'un non à la question du 29 mai, c'est leur sincérité. Ils ont tort, ils ont raison, peu importe ! Ils sont sincères. Il y a des gens qui pensent sincèrement que D-ieu existe... Soyez sincères, messieurs du oui ! Soyez hors de vous, énervez-vous, gueulez, hurlez, enfin réagissez... Malheureusement, la plupart des arguments du non, étayés par une lecture stricte du texte du traité, paradoxe des paradoxes, sont infondés. Mais à la limite, peu importe ! On n'en est plus là ! On a l'impression que ceux qui ont lu ce texte abscons ne sont que ceux qui n'en veulent pas. Que ceux qui voteront oui, voteront parce que c'est comme ça, qu'on obéït aveuglément au chef. Ca ne se passe plus comme ça. Ceux qui voteront oui auront eu l'impression d'aller dans le sens de l'Histoire. Comme ce conclave que nous vivons en ce moment. C'est une part de l'Histoire de l'Humanité qui se joue entre la Chapelle Sixtine et la Chapelle Sainte-Marthe. Eh bien, il en est de même pour ce Traité. Rappelons aux tenants du non, qu'en droit international public, on apprend cela en troisième année de droit, tout traité est révocable. Donc l'argument du marbre ne tient pas. C'est un traité. Qui entérinera une Constitution. Plus tard.
Ce qui me perturbe le plus, c'est de voir le décalage croissant entre les gouvernants, ou ceux susceptibles de l'être, et les autres. Cette impression grandissante et effrayante que tous les conseillers, qu'ils soient du président ou des ministres, qu'ils soient des chefs de partis ou de syndicats, ont répété à l'envi à leurs chefs respectifs que jamais ce texte ne passerait en l'état, me remplit d'effroi. Souvent, les conseillers, ceux qui ont l'oreille des gouvernants, sont bien souvent largment plus intelligents, au fait des mouvements sociétaux, que leurs chefs. Ils leur ont fait comprendre par maintes et maintes études que ce référendum allait cristalliser toutes les peurs, les angoisses des Français, du plus bas de l'échelle sociale, au plus haut. J'ai déjà dit ici que ce non était structurel. Or, ces décideurs pensent que ce non n'est que de conjoncture. Ils se trompent. Ce non est structuré par le texte même. Pas du tout par les épouvantails que peuvent secouer les Villiers et consorts. Bolkenstein, Turquie, tout cela n'est que l'arbre qui cache une forêt luxuriante de refus pur et simple. Monsieur de Villepin a commencé à le reconnaître, en service commandé peut-être, mais enfin le fait est là, le 30 mai, Monsieur Raffarin ne sera plus, de facto, premier ministre. Mais c'est un cautère sur une jambe de bois.
Les Français sont désormais adultes. On ne peut plus lui faire la réclame de jours meilleurs. Ils ont adopté Maastricht. Rien n'a changé. Quand bien même les tenants du oui seraient sincères aujourd'hui, et je les crois, ils ont menti il y a treize ans, pourquoi ne recommenceraient-ils pas aujourd'hui ? Voilà ce que pensent les Français.On ne doit plus se poser la question de savoir si les Français ont tort. Il n'est que de constater. Ce constat est terrible : les tenants du oui n'ont plus de crédibilité. Emmenés par un Président qui freine des quatre fers toute évolution positive de l'Europe, ils font paradoxalement confiance en leur lui. Puisque lui n'y croit pas, a fortiori, pourquoi nous y croirions-nous ? Et nous, à la base, quand on essaye de convaincre famille, amis que ce traité est bon pour le pays, on se trouve en porte-à-faux.
Le camp du oui cherche un challenger dans le camp du non. Il n'y en a pas ! C'est bien ce qui fait aujourd'hui sa force ! Le non n'est pas partisan, il est transversal, transgénérationnel, structurel. tandis que le oui a un chef, Jacques Chirac, complêtement discrédité aux yeux de l'opinion. un chef qur qui se concentrent toutes les critiques. On peut blâmer Jean-Pierre Raffarin, mais sur sa loyauté et son engagement, personne ne pourra lui reprocher quelque chose.
Alors on cite comme hommes providentiels Messieurs Sarkozy et Jospin. L'un est un traître, l'autre déclara en son temps qu'il se retirait de la politique. Les deux rêvent de se payer le chef du oui. Il est là, le sauveur du oui ? Arrêtons de nous raconter des histoires. Le oui est aujourd'hui ringardisé, vilipendé. Il ne crée aucune vague, aucun souffle. Il n'y a nulle part dans le camp du oui de la férocité, de l'envie d'en découdre. Personne ne veut aller dans la tranchée. On assiste bien à un abandon de poste, à de la désertion. En temps de guerre, c'est passible des tribunaux militaires, peu tendres avec leurs accusés. Aujourd'hui, il est heureux que nous soyons en paix. Cela n'empêche que les urnes feront office de fusils.
Je me demande si la France est vraiment faite pour les referenda.
La Suisse oui, ça j'en suis sur.
mon pauvre sylvain, tu ne connais même pas l'orthographe de bolkestein ! bosse, merde
Je remercie l'amical "anonymous" qui relève la coquille sur Bolkestein. En effet j'ai tellement entendu De Villiers et son "Frankenstein", que je suis moi-même meancé d'être contaminé.
Il doit certainement s'agir d'un de mes nombreux "amis" qui reprend à loisir la calomnie sur ma sois-disant paresse.
Pour tenir un blog comme ça mon viel "anonymous", crois-moi, il faut bosser. La critique est facile...
tous ceux qui dit non a la Turquie de toute façon ses des rasiste.
Pff même la bulgarie et roumanie qui sont beaucoup plus pauvre sue la turquie son entrer en union européenne!Pff ceux qui disent non a ladhésion de la turquie ce son des "fasciste"! ou des "islamophobe"!
tu a raison ce qui parle mal sur les turc c'est des raciste
Personne n'a le droit de caricaturiser les turcs!
Ceux qui sont contre les turcs c'est les racistes!
Je suis contre votre article que vous avez fait sur les turcs!! vous n'avez pas le droit
TURQUE ET FIERE DE LETRE JUSQUAU BOUT!
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