Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

26 avril 2007

Intermède Sevillan

A partir de demain et jusqu'à lundi...silence radio
Un autre mundillo est possible


Aperçu, à travers mes amis de 30 ans, de ce qui pourrait se passer le 6 mai.

Avalanche de mails sur ma messagerie ces dernières heures. Vif débat entre mes amis de trente ans (ou presque). Pas encore Ségolâtres ni Sarkomaniaques, mais leur choix est fait et m'aide à comprendre ce qui se passe en France, à partir de ce petit échantillon. Au fond, ils ne sont convaincus, mes amis, ni par la compétence de Royal, ni pas la sérénité de Sarkozy. Ils ont des craintes sur leur présidentialité, mais les refoulent. Ils se ressemblent par leur niveau d'étude, de vie, leurs goûts culturels, enfin évidement il y a des différences, mais nous faisons partie du même monde, la classe moyenne supérieure.
Beaucoup d'entre eux ont longtemps voté pour la gauche, certains le regrettent aujourd'hui tout en gardant au fond d'eux-mêmes le rêve de pouvoir un jour voter à nouveau pour un(e) candidat(e) de gauche moderne. Mais pour l'instant ce sera Sarkozy. Pourquoi? Parce que, en gros, ils font partie d'une France qui travaille beaucoup, exposée à la concurrence. Ils n'ont pas toujours le sentiment que leurs efforts sont récompensés à leur juste mesure, tandis qu'une partie de plus en plus importante de leurs revenus est ponctionnée, non pas pour alléger la souffrance des plus faibles, ce qu'ils pourraient accepter, mais pour maintenir dans l'assistance une partie de plus en plus grande du pays que l'on a renoncé à faire revenir dans l'activité (jeunes, seniors, chomeurs en reconversion etc...) Ceux-là sont des démocrates, sensibles aux alarmes tirées, comme l'a dit hier Bayrou, sur "le goût de l'intimidation" de Sarkozy, ses pressions sur les juges, les syndicats, tous ceux qui se mettent en travers de sa route. Mais, "l'économie stupide", pour eux il est plus important de remettre la France au travail, de faire preuve d'autorité contre la délinquance, de recadrer un certain nombre de "fondamentaux" d'une vie en société, au lieu de se laisser aller à son déclin. Ajoutés aux électeurs de droite convaincus, ils vont sans doute donner une confortable majorité à Sarkozy.
En face, qui voteront pour Ségolène, on a soit des salariés un peu moins aisés pour lesquels la ponction fiscale est moins perceptible sur leur train de vie, soit des gens moins exposés à la concurrence, plus "bobos" ou plus "ludiques", dont la situation materielle est mieux assise et qui ne craignent pas les lendemains. Pour ceux-là, les considérations sur l'usage démocratique, sur le vivre ensemble, le souhait d'un style de leadership plus cool, plus maternel, peut s'exprimer davantage. Les arguments sur le poids excessif de l'Etat ont moins de prise sur eux parce qu'ils sont moins touchés ou se sentent moins concernés par le déclin français.
C'est évidement à la frontière de ces deux profils, frontière assez floue forcément, que va se jouer le deuxième tour, mais je crois que la dramatisation ou la diabolisation de Sarkozy ne déplacera pas les lignes de cette classe moyenne qui s'est au moins temporairement détournée de la gauche.
Ce qui est sûr c'est que mes amis resteront mes amis...

23 avril 2007

Le culot d'Eric Besson, futur animateur de l'aile gauche du Sarkozysme.

Eric Besson au premier rang du meeting de Sarko. Là, il y va quand même un peu fort, celui qui il y a quelques semaines rédigeait encore pour le compte du PS un stupide brulot anti-sarkozyste qui dénonçait un "néo conservateur à passeport français". Bon, il a fait amende honorable, mais tout de même ce Canossa ressemble furieusement à une demande de maroquin ministeriel.
Je ne retire rien à ce que j'ai écrit ici au sujet de son bouquin. Je ne remets pas en cause non plus son honnêteté. Mais cet excès d'opportunisme, cet absence de retenue qui confine à l' indécence nuit à la sincérité du propos initial, une demande de modernisation du PS. Même accompagnée d'un appel à sanctionner Royal, je pouvais encore comprendre l'impatience du militant. Là, il me semble que la ligne rouge est franchie. Dommage.

Autres leçons

Après examen attentif des résultats d'hier, il apparait que le vote Le Pen recule partout, mais en plus grande proportion dans le sud est et l'Est que dans les départements du Nord ou l'on sait qu'il est sociologiquement davantage composé d'ouvriers ou de "cassés" de la mondialisation. Dans ces départements le vote utile à gauche à aussi moins joué qu'ailleurs. On trouve Besancenot et Buffet au dessus de leur moyenne. Ce qui semblerait indiquer que Ségolène Royal a moins bien réussi que Sarkozy son travail de récupération d'électeurs naturels de son camp, partis par déception vers les extrêmes.
Ceci serait confirmé par ce que nous disait Edouard Le Cerf de la Sofres, malgré sa claque Le Pen reste premier chez les ouvriers...
Par ailleurs, il semble que la vague des ralliements d'élus UDF à Sarko ait commencé dès cette nuit, ce qui laisse mal augurer de ce que fera Bayrou de sa "victoire". Ce matin ses principaux lieutenants étaient indisponibles pour commenter les résultats...

Quelques leçons d'après 1er tour

Voici les impressions que je n'ai pas pu donner ici dès hier soir, étant à l'antenne de la soirée électorale de France 24 (qui fut soit dit en passant un grand succès, vous devriez essayer ça change!)
Comme l'a souligné assez justement hier le publicitaire Claude Posternak sur notre plateau la France sortie des urnes de 2007 a fait un bon en avant de 50 ans en distinguant nettement 3 candidats "modérés", adeptes de l'économie de marché et favorables à l'Europe. Je préfère le visage de cette France là, avec un Le Pen à 11% que celui de 2002. Sarkozy a réussi à l'affaiblir. S'il est élu, il faudra surveiller le FN comme le lait sur le feu, c'est à dire ne pas décevoir cet électorat chatouilleux.
La France est sortie en une soirée du chiraquisme, comme le montre le résultat de la Corrèze, ou Ségolène Royal est en tête!
La première leçon qui doit être retenue, c'est que la démocratie, pour rester vive et joyeuse a besoin de renouvellement, ce qui veut dire que nous serions bien inspirés de retenir cette leçon qu'appliquent déjà nos voisins: Quand on a perdu, on se retire du jeu, on laisse la place à d'autres. Quand on gouverne, il est normal que l'on cherche à se representer, mais pas plus d'une fois. La participation massive d'hier est la marque d'un espoir dans une nouvelle génération.
Pour le reste: Sarkozy est haut, très haut même, la gauche à un niveau historiquement bas. Il sera dur à battre. Le fait qu'un nombre non négligeable d'électeurs de centre-gauche aient voté Bayrou est un signe d'impatience dans la lenteur du PS à se moderniser. Mais il ne peut pas y avoir d'alliance UDF/PS dans de telles conditions.
Pourquoi? La logique du scrutin majoritaire impose en effet de faire des alliances entre les deux tours. Ivre de son score, Bayrou a oublié ce petit détail. Or, les élus UDF vont commencer à s'inquiéter de leur sort aux législatives. Et il est probable qu'une majorité des électeurs de l'UDF, même avec des réticences se sentent sans doute plus proches du projet de Sarkozy. Il ne paut pas s'atteler à un PS faible (Ségolène Royal ne fait guère plus en pourcentage que le total Jospin+Chevènement+Taubira en 2002). Bayrou n'a pas d'autre choix que de laisser la liberté à son électorat, sauf à se condamner à ne plus compter du tour dans les 5 ans à venir.
En effet, dans toutes les démocraties européennes les partis charnières (comme le FDP en Allemagne) vont vers le pôle qui attire le plus. Or, le PS n'est pas assez fort pour agréger les centristes. Il doit d'abord faire sa mue, pour retrouver un étiage d'environ 30% qui fait que l'on devient interessant pour ses alliés. En cas de défaite le 6 mai, il serait bien inspiré, cette fois-ci, d'y travailler sérieusement et de ne pas seulement compter sur l'anti-sarkozysme pour revenir au pouvoir, ou de se laisser griser par des victoires aux élections intermédiaires.
Il est normal que l'UDF, comme d'ailleurs le FN , les verts, etc... demandent une dose de proportionnelle. Mais ce mode de scrutin sympathique en apparence est en fait vecteur d'instabilité et d'opacité. C'est celui de la IVème république, des combinazione qui au bout du compte signifient que les électeurs sont floués. Si on veut aussi, ce qui est absolument necessaire, renforcer le parlement il faut que s'y dégage des majorités claires et que les gouvernements ne soient pas menacés d'être renversés toutes les deux semaines...
La tonalité de la campagne du deuxième tour sera interessante. Si la gauche mise uniquement sur l'antisarkozysme, elle risque d'aller vers une nouvelle déconvenue. Outre que ce serait un choix médiocre, il ne se trouvera pas une majorité de Français pour croire qu' un homme qui a déjà obtenu déjà plus de 11 millions de voix au premier tour est dangereux.
Je me demande comment quelqu'un comme Jean François Khan va réagir lorsqu'il verra que son préféré Bayrou n'adhère pas au TSS, "tout sauf Sarko"?
Il faudrait plutôt que Ségolène Royal explique pourquoi elle pense que ses propositions sont meilleures pour la France, sur le plan économique et social, sur celui de la politique étrangère et européenne, sur celui de l'intégration des populations reléguées dans les banlieues, que le projet de Sarkozy. Mais elle devrait pour cela préciser au préalable un programme qui est résté dans le flou sur de nombreux points.
Voilà, sa marge de manoeuvre paraît bien étroite (on est plutôt dans le cas de figure 74 que 81), mais c'est une autre campagne qui commence!

20 avril 2007

Halte au hooliganisme sur la blogosphère!


A défaut d'avoir fait la démonstration tangible de leur utilité dans cette campagne, certains blogueurs menacent de tout casser d'ici dimanche soir en publiant des estimations de résultats avant 20 heures, au mépris de la loi, mais surtout de l'esprit de la démocratie qui exige un minimum de respect pour l'électeur au moment ou il fait son choix. Certains, comme Morandini, ont pignon sur rue dans de grands medias, ce qui me rend perplexe.
Quoiqu'il en soit, ce faisant, ils espèrent attirer l'attention vers eux grâce à l'odeur du scandale. Recette bien connue, utilisée par une certaine presse ou une certaine télévision qu'ils sont souvent les premiers à stigmatiser.
Les arguments avancés sont parfois recevables, notament le fait que les medias étrangers vont révéler ces tendances, en général très proches du résultat final, dès que les instituts les communiqueront à leurs clients, vers 18h40 en général et que n'importe quel internaute ou télespectateur disposant du satellite ou du câble aura facilement accès à ces fuites. Il est évident que la loi française est devenue totalement obsolète.
D'autres justifications sont consternantes, comme le projet de Guy Birenbaum de démontrer "par l'absurde" les ravages de la démocratie d'opinion...
Ce hooliganisme politique, je pèse mes mots, est symptomatique d'une malheureuse évolution d'internet, en particulier des blogs, une certaine catégorie de blogs en tout cas qui évolue en lisière des grands medias. Ils sont tenus par des personnalités qui s'illustrent aussi sur les antennes et se sont servi de leur blog pour contester le leadership des grands medias. Ils prospèrent sur la vague de méfiance dont sont l'objet les journalistes soupçonnés de conspirer contre la démocratie et parfois de mentir ou de cacher la réalité.
Pour revenir au fond des choses, je crois que cette affaire est importante du point de vue des principes, beaucoup plus que de ces effets. Ainsi, e ne crois pas que la révélation des estimations (réalisée rappelons le à partir des cent premiers bulletins dépouillés dans les bureaux de vote fermant à 18 heures en france metropolitaine) un peu plus d' une heure avant la fermeture des derniers bureaux de vote soit de nature, sauf cas exceptionnel mais pas totalement exclu, à modifier le résultat définitif. Le risque existe pourtant qu'un candidat qui serait distancé de peu de voix pour la deuxième place qualificative pour le second tour introduise un recours et fasse invalider l'élection. Ceux qui prennent ce risque, aussi minime soit-il, qu'ils soient Français, Belges ou Suisses oeuvrent contre la démocratie. Ce qui est curieux c'est qu'il nous rebattent sans arrêt les oreilles des entorses faites par les grands medias à ces mêmes principes.
Il y a la loi électorale qui est certainement à revoir, en particulier celle qui réglemente les temps de parole qui infantilise à l'extrême les journalistes, et il y a l'esprit de la démocratie. Le respect de celui-ci exige que sans se poser plus de questions, chacun, au lieu de dénoncer je ne sais quel ridicule complot d'initiés , observe cette tradition d'abstinence (de commentaires, de "révélations") pendant que se déroule le scrutin et donc jusqu'à ce que le dernier electeur se soit prononcé. A cet égard il faut saluer la décision prise d'avancer le vote dans les Dom Tom au samedi, même si j'ai été surpris-sur une radio- d'apprendre que cette decision était accompagnée d'une quarantaine mediatique qui empêche les domiens d'avoir accès aux radios et télé métropolitaine dès le vendredi (là encore, si c'est exact, chapeau le CSA!)
Il faut aussi féliciter les responsables de 20 minutes qui ont annoncé leur souhait de respecter la loi, même si cela doit leur faire perdre des internautes qui iront s'abreuver ailleurs, et de poursuivre leurs blogueurs qui contreviendront à cette consigne.
Au fond ce débat ne sera définitivement tranché que le jour ou tous les Français voterons avec des machines à voter. Alors, à 20 heures piles et pas avant, les journalistes découvriront comme tout le monde, non plus des estimations, mais le résultat exact du scrutin...`


22 avril : pas de résultats avant 20h


Recommandé par des Influenceurs

18 avril 2007

L'heure du choix

Essayons, pour une fois de positiver. De voir les bons côtés de cette campagne. J'en vois déjà un: Les trois principaux prétendants sont d'accord pour mettre en valeur le travail par rapport à l'assistance. Les libéraux et les sociaux-démocrates font en effet la même constatation. Par delà les classes sociales qui n'ont pas disparues, l'injustice la plus insupportable aujourd'hui est la différence de traitement entre d'un côté les gens qui travaillent dur pour un revenu modeste, sont exposées aux maladies professionnelles et plus généralement à des conditions de travail de plus en plus pénibles et doivent se battre pour maintenir vaille que vaille un pouvoir d'achat de plus en plus entamé et, de l'autre, les non-actifs qui bénéficient de revenus d'assistance et d'avantages qui sont liés à cette situation de quasi statut.
Cette anomalie a encore fait irruption pendant la campagne lorsque la région île de France a annoncé son projet de gratuité des transports en commun pour les RMIstes. Ce cadeau représente entre 52 et 142 euros par mois. Même s'il est fréquent que les employeurs prennent à leur charge une partie de cette somme cela reste une dépense importante pour un smicard. Surtout cette économie viendra s'ajouter à la longue liste de dispenses et d'exemptions qu'accorde la situation de chômeur ou de RMIste et rendra encore moins attrayante le retour à un emploi rémunéré au smic.
Parmi les non-actifs il faut distinguer entre les jeunes de moins de 25 ans qui n'ont droit à rien s'ils ne travaillent pas,et pas même au smic lorsqu'ils travaillent; et les plus de 55 ans qui entre les préretraites et les dispenses de recherche d'emploi sont de fait de plus en plus pris en charge par la collectivité.
En France, seulement 41% de la population adulte travaille. c'est un des taux les plus bas du monde qui ne s'explique pas seulement par les licenciements et les délocalisations, mais par une "préférence pour le chômage". Le coût du travail pèse trop sur les salaires. Comme on ne peut pas taxer des capitaux mobiles par définition. Il ne reste qu'à transférer une partie de cette charge sur la consommation. C'est l'intérêt de la TVA Sociale.
En face des trois candidats qui ont le plus de chances de l'emporter le 22 avril- si je mets de côté la droite extrême et l'extrême droite- un pack de candidats "anti-libéraux" dont les propositions économiques consistent à augmenter encore le poids de l'Etat dans l'économie et celui des prélèvements obligatoires. Or, en Europe, la France est le seul pays qui n'ait pas déjà réduit l'un et l'autre. Ils réclament toujours plus de "service public" sans jamais évoquer la question de son financement dans un pays ou l'Etat est aussi lourdement endetté et ou l'intégralité de l'impôt sur le revenu sert déjà à payer les intérêts de cette dette. En réalité, ils ne proposent rien d'autre que de continuer à vivre à crédit aux dépens des futures générations
La encore, avant de développer les services publics, la France doit s'occuper d'augmenter la production, c'est à dire le travail des Français. Les choses sont simples, Michel Camdessus, ancien patron du FMI les rappelle avec quelques chiffres indiscutables: En 25 ans, le PNB français par tête est passé de la 8ème à la 19ème place mondiale, un salarié américain travaille en moyenne 37% de plus durant sa vie qu'un Français. Malgré un excellent niveau de productivité, le travailleur français produit de moins en moins: En 1991, 83% de ce que produisait son collègue américain, 71% aujourd'hui. Qui peut dire que cette tendance n'est pas alarmante?
Ensuite, et ensuite seulement, on pourra débattre de la répartition de cette richesse nouvelle, comme l'a fait notamment Tony Blair qui a d'abord rétabli les conditions de la croissance britannique avant d'investir massivement dans les services publics.
Le grand défi des prochaines années sera donc de remettre chacun à sa place dans la société et de réserver les mécanismes de solidarités à ceux qui sont réellement inemployables, ou qui sont temporairement exclus du monde du travail, en supprimant les freins à l'embauche, les incitations à l'assistance.
Mais nous sommes sans doute au bout du tunnel, car le ou la nouvel(le) élu(e) aura sûrement à coeur de tenir sa promesse!

01 avril 2007

Le "Sarko bashing", dernier argument de campagne de la gauche

Je ne crois pas qu'il faille élever une stèle à Sarko. Sur la sécurité il a été plus souvent dans la pause, genre matamore, que dans la lutte efficace contre la délinquance. Il a préféré les opérations coup de poing médiatisées, comme après la mort du petit Sidi Ahmed en 2005, le gamin de la Courneuve qui lavait tranquillement la voiture de papa, le jour de la fête des pères. Au lieu de nettoyer la cité des 4000, comme l'avait promis Sarkozy, la BAC a fait une descente dans une ou deux caves devant les caméra de TF1, avec un maigre butin, puis les affaires ont repris "as usual". C'est ça qu'il faudrait reprocher à Sarkozy, plutôt que d'avoir stigmatisé la "racaille".
Au lieu de cela, la gauche de Laguiller à Royal et même à Bayrou préfère le "Sarko bashing" après les émeutes de la gare du Nord. (Ce que Libération a cru devoir appeler, dans une candeur touchante, "le début d'émeute"). La gauche est, sur ce sujet, en pleine régression. Je ne crois pas que cela lui profitera. Conseillée par Chevènement et par Dray on attendait mieux de Ségolène Royal qui semblait avoir donné des signes de rompture avec l'angélisme de la gauche bobo. Mais, avec cette démagogie de banlieue, elle doit fantasmer sur les deux millions de nouveaux électeurs, qui se trouvent surtout dans les grandes agglomérations, pensant que de la même façon qu'elle a gagné l'investiture du PS grâce aux nouveaux adhérents, elle va moissonner de ce côté là. C'est son choix. Ça ne fait pas de la grande politique.
Il est au fond inadmissible d'entendre la gauche excuser les casseurs de la gare du Nord, sous prétexte que Sarkozy aurait créé ou laissé se développer la tension entre la "jeunesse" et les flics.
Je n'en peux plus d'entendre ce terme de "jeunes" pour désigner les voyous qui estiment que la police doit rester les bras croisés devant la fraude dans les transports en commun et laisser les resquilleurs ne pas payer leur ticket, pendant que des millions de braves cons payent chaque mois leur carte orange pour aller bosser.
Des jeunes, des jeunes des banlieues, j'en ai vu, pas plus tard que cet après-midi, place du Trocadero, donner par un beau dimanche de printemps pour les passants un spectacle de Hip hop pour quelques dizaines d'euros. Polis, drôles, respectueux de ceux qui voulaient seulement passer leur chemin, jetant leurs chewing-gum dans des sacs en plastique...Un bonheur!
J'en ai assez que la gauche s'emploie à ressembler à la caricature d'elle même. Pire, ça me met en rage...

28 mars 2007

Besson, les socialistes, l'entreprise et le coup de boule en politique


Je tiens la publication du petit livre du dénommé Besson, Eric- que désormais tout le monde connaît-comme un des rares événements de cette campagne. Et pas seulement parce qu'il a été écrit en collaboration avec mon ami Askolovitch.Derrière son côté évidement pamphlétaire, ce bouquin est tout simplement passionnant par ce qu'il révèle du fonctionnement d'une grande machine politique comme le PS. Besson y était un peu un OVNI, un des rares cadres qui viennent de l'entreprise privée et qui n'ait pas tété de la politique au biberon selon le schéma: Unef- (option sciences-po-Ena)-cabinet ministériel-députation-et pour les plus vernis maroquin ministériel. Le citoyen Besson avait un "vrai" métier et a décidé de s'engager en politique dans le parti dont il se sentait le plus proche, c'est à dire, naturellement pour un social démocrate, le PS. Sa vie, sa liberté il peut et il va la reprendre. Quoiqu'on pense du bonhomme c'est rafraichissant de constater qu'il y a encore des gars qui pensent qu'il y a une vie avant et après la politique.
Dans les années 70, immédiatement avant la conquête du pouvoir il y avait encore beaucoup de militants et cadres du PS qui travaillaient dans le monde de l'entreprise. Forcément, à l'époque ils ne pouvaient pas croûter autrement vu que leurs copains n'étaient pas au pouvoir. C'était des militants de "l'économie sociale", qui rêvaient parfois d'autogestion et parlaient encore de Lip, mais ils étaient encore ancrés dans la réalité. Puis ça s'est gâté, ou ils se sont gâtés on ne sait pas.
Besson nous rapporte ses prises de bec avec son collègue Gaëtan Gorce qui lui balança un jour dans les gencives qu'il se méfiait fondamentalement d'un type qui avait travaillé, comme lui, avec Meissier et en était plutôt fier.
La vie politique française (c'est aussi valable même dans une légèrement moindre mesure à droite) est essentiellement le fait de fonctionnaires ou de permanents politiques ou syndicaux, protégés par un statut. C'est leur métier. Cherchez dans les travées de l'Assemblée les representants de la "vraie vie", les cadres ou les chefs d'entreprise, les artisans et professions libérale...il faut un microscope. Besson est de cette espèce là qui ne peut pas prendre durablement des vessies pour des lanternes. Certains y voient un traitre, moi plutôt un honnête homme.
Il se désole comme des dixaines d'autres responsables qui eux ne peuvent pas vivre sans la politique de ce que le PS reste croupi dans un bain politicien qui l'empêche d'être le parti du mouvement et de la réforme. Il confirme ce que j'écrivais ici il y a peu, à savoir que le PS n'avait effectué aucun travail de fond, progamatique durant ses cinq années d'opposition. La victoire aux régionales est venue trop vite et leur a laissé croire que ce travail était superflu.
Et puis il y a l'affect, bien sûr: Besson, pied noir qui a passé sa jeunesse au Maroc, passionné de football dit avoir compris le geste de Zidane. Il y a des choses avec lesquelles on ne transige pas, par exemple le respect de la famille. Quand ses amis socialistes se sont mis à salir sa vie privée, il leur a filé un méchant coup de boule!

21 mars 2007

Le 21 avril peut aussi tomber un 22 avril

Douze candidats, donc. Au lieu de seize en 2002, année record. Ça ne va pas mieux pour autant dans la douce France. Car douze prétendants, mais toujours autant de trotkistes (trois) et encore plus de représentants de cette gauche "anti-libérale": à la candidate communiste et à celle de l'écologie de gauche-qui furent pourtant totes les deux associées jadis à la "gauche plurielle" de gouvernement- il faut ajouter cette fois-ci le populiste agraire qui séduit aussi bien aux champs qu'à la ville les bobos complexés de voter pour un(e) candidat(e) par trop social démocrate. Bien. On n'arrête pas le progrès conceptuel en France: Ça nous fait quand même six candidats (sur douze, un sur deux!) qui se réclament peu ou prou de l'anticapitalisme et de l'altermondialisme. Il faudra bien quand même que le PS, quand il en aura assez de servir de souffre douleur à cette gauche-là et de retarder son entrée dans le XXIème siècle, tire enfin les conséquences de la situation dans laquelle il se met régulièrement: À la merci d'une gauche protestataire et revendicatrice, qui bien qu'incapable de s'entendre sur une candidature unique, semble toujours aussi mobilisée dans son objectif prioritaire: empêcher la gauche réformiste, la gauche du possible, de gagner et même de figurer au second tour. Elle trouve même des soutiens au sein même du PS, puisque désormais un Mélenchon appelle ouvertement les anti-Royal à voter pour Buffet, sans qu'apparement cela lui vaille la moindre remontrance. Sénateur, il ne craint nulle représaille aux législatives et conserve en poche sa carte de membre de l'auberge espagnole en de la rue de Solférino. Rocard avait bien raison, il faudra peut-être finalement se résigner et solder l'affaire du référundum par une scission. La question européenne, quasi absente de la campagne, est pourtant la question clé, par laquelle passe la solution de 90% des problèmes français. Le PS n'est pas clair là-dessus.
En tout cas Hollande a raison de se faire du mouron: On va droit vers un nouveau 21 avril, se sera d'ailleurs le 22.
Visiblement, il n'a même pas réussi à empêcher les petits maires de gauche de donner leur signature à l'encan, ce qui montre à quel point la gauche dans ce pays, n'a plus de boussole et s'apprête, si l'on en croit les sondages à se jetter dans les bras de Bayrou, quelques mois à peine après avoir succombé à Ségolène.
Bayrou, après tout, est l'ami du député Lasalle qui fit une grève de la fin pour empêcher une délocalisation d'usine de...60 km. Geste devant lequel tombèrent en pâmoison les belles âmes de ce pays qui crurent y reconnaître un acte incroyablement chevaleresque, le fin du fin de la résistance au "capitalisme sauvage", mais fit de la France, une nouvelle fois, un objet d'incrédulité, pour ne pas dire de ridicule, passé les frontières de l'Héxagone.
Les faits sont là: il est minuit moins cinq pour la gauche française qui, non contente d'être tombée au niveau électoral le plus bas de son histoire sous la Vème république se présente donc avec sept candidats et s'est fait volé le seul rôle qui compte, celui du candidat anti-système, anti-Sarkozy même, par un candidat centriste.
Pour Royal, rien n'est joué, c'est ce qui fait malgré tout le charme de cette campagne à l'issue imprévisible. En effet, comme ne cesse de me le répéter un "spin doctor" de mes amis: Une élection présidentielle, c'est rarement un candidat qui la gagne, mais souvent se rivaux qui la perdent. Ça laisse de l'espoir à Ségolène. Mais disons quand même qu'elle semble avoir gâché de belles chances. Jusqu'à la dernière: organiser la réplique à Bayrou sur le thème de la VIème république, qui ne passionne guère au delà de la blogosphère, paraît d'une maladresse insigne.
Tout cela arrive, encore une fois quand on ne met pas à profit son passage dans l'opposition pour mettre à jour ses tablettes programatiques et fixer un cap...Alors, Perrette-Ségolène, adieu veaux vaches, débats participatifs et jurys citoyens....

18 mars 2007

Et si le vote Bayrou signifiait l'esquive du presidentialisme?

Beaucoup de bêtises sont dites au sujet des conséquences institutionnelles d'une victoire de François Bayrou. Venant de ses concurrents, c'est compréhensible il faut qu'ils entaillent sa crédibilité. Que Bayrou laisse croire qu'il pourra gouverner est aussi compréhensible. Mais que les observateurs se laissent avoir, c'est plus curieux.
Il semble que l'engouement pour cette élection présidentielle ait fait un peu vite oublier que la France est un régime parlementaire. Autrement dit la légitimité et le pouvoir procède non de l'élection présidentielle (qui peut toutefois servir de solide marchepied), mais des élections législatives.
C'est pourquoi, si Bayrou gagne (ce qui n'est pas encore le scénario le plus vraissemblable), je fais le pari que PS et UMP rejetterons les propositions d'ouverture du nouvel habitant de l'Elysée. Celui-ci constituera bien sûr un gouvernement dans lequel figurerons ses proches ainsi que quelques personnalités symbolisant la façon dont Bayrou veut que la France soit dirigée, sans esprit partisan. plus une dose de société civile.
Bien. Mais, compte tenu du poids très relatif de l'UDF, même avec une petite prime due à l'état de grâce, il faudra que cette formation choisisse avec qui ses candidats veulent s'allier aux législatives (logique du scrutin majoritaire à deux tours): Avec le PS ou avec l'UMP? On voit mal en quelques semaines se créer une dynamique qui place la petite UDF en tête dans un nombre significatif de circonscription. Si elle ne choisit pas, elle se condamne à être laminée. Si elle choisit, elle redevient un supplétif.
Dans les deux cas, le véritable détenteur du pouvoir exécutif sera le chef du parti vainqueur des législatives. Pour l'UMP ce sera sans aucun doute Nicolas Sarkozy. Au PS, on peut prévoir une lutte éclair et au couteau entre Fabius et DSK (Ségo sera balayée par son échec et Hollande en supportera aussi le poids). C'est un congrès exceptionnel qui tranchera. Je mise sur DSK à dix contre un, car la base du parti est social democrate et européenne.
Comme Bayrou a d'ores et déjà laissé entendre qu'il préfèrerait gouverner avec un premier ministre de gauche, l'électorat sera tenté d'opter pour ce scénario de cohabitation avec la gauche, qui est paradoxalement le moins conflictuel possible. Bien sûr, Sarkozy expliquera le contraire et chacun fera aussault d'amabilité envers le nouveau président. Mais c'est de celà qu'il s'agit: Le pouvoir sera de toute façon à Matignon, comme en 97 avec Jospin. La France ne sera pas du tout ingouvernable, ce système fonctionne très bien et même de façon plus équilibrer que lorsque tous les pouvoirs sont concentrés entre les mêmes mains. La Vème République se mettra à nouveau à fonctionner comme un régime primo-ministériel "à l'anglaise". Bayrou sera un peu plus que la reine d'Angleterre, puisqu'il lui restera la présidence des sommets internationaux...et leministère de la parole. Ce cas de figure ne déplait pas du tout aux Français.

14 mars 2007

Peut-on obliger le PS à changer en brandissant la menace Bayrou?

C'est clair: Il y a en France une majorité d'électeurs prêts à voter pour une alliance du centre, de l'écologie modérée et de la social démocratie. Pour un programme politique comme celui de Tony Blair ( moins la politique étrangère historiquement appuyée sur la relation privilégiée avec les Etats-Unis.). Avec l'intention de vote Bayrou, l' électeur désespéré a peut-être trouvé un moyen de se faire entendre, mais c'est un calcul risqué car ces évolutions là ne s'improvisent pas et une nouvelle humiliation des socialistes pourrait conduire la forteresse à se replier encore davantage sur elle-même.
Ce "big bang" cher à Michel Rocard, à Dany Cohn Bendit et sans doute aussi à DSK ne s'est pas encore produit, en France, essentiellement pour deux raisons:
-l'incapacité du PS à tourner le dos à la gauche radicale, et ce, alors même que les congrès successifs montrent pourtant que les militants sont en faveur de cette ligne social-démocrate.
-Les motivations ambiguës des électeurs centristes et démocrates chrétiens qui au moment du choix s'en retournent plutôt vers la droite que vers une gauche qui ne semble pas avoir renoncé à ses alibis idéologiques.

Or, tout ceci pourrait changer, pour peu que chacun fasse un pas vers l'autre. Cela ne coûterait pas beaucoup car sur le fond, je l'ai déjà dit, plus rien ne sépare ces deux courants, qu'une rhétorique lassante aussitôt oubliée dès qu'ils se retrouvent aux affaires.
Bayrou a donné un gage en votant la censure du gouvernement Villepin. Le PS est encore englué dans ses vieux schémas tactiques, persuadé qu'il est que le centre est une force d'appoint et que c'est à elle de le suivre.
Oui, mais que se passe-t-il si Bayrou menace d'éliminer Royal du premier tour? Comme le note Nicolas Domenach (Marianne), le piège pourrait alors se refermer sur la "volaille socialiste"...

12 mars 2007

Chirac, ou le legs du conformisme français


Il n'y aura donc pas de sortant dans cette élection de 2007. Ce fut déjà le cas en 1995. L'incertitude qui plane sur cette présidentielle tient au fait que nul ne se bat pour revendiquer le bilan, tant il est clair que cette responsabilité est depuis 1981 un fardeau synonyme de défaite. On peut, de ce point de vue, faire un parallèle entre le "droit d'inventaire" façon Jospin et le droit à la différence invoqué par Sarkozy. Certes, tous les deux ont (ou ont eu) besoin d'un soutien dosé de la part du vieux président, mais encore davantage de bien signifier qu'ils ne sentaient en rien des incarnations de la continuité. Troublante, tout de même, la façon dont, depuis presque trente ans la majorité sortante est soit systématiquement battue aux élections, soit obligée de chercher un ressourcement, pour ne pas en supporter l'affligeant bilan. En 1995, Jospin qui avait dirigé le PS et été plusieurs fois ministre s'en sortit dignement mais fut tout de même battu par le Chirac de la "fracture sociale". Pour Sarkozy la subtilité suppose d'incarner la rupture, même "tranquille", sans avoir à supporter le poids du bilan, en particulier en ce qu'il a de plus négatif: chômage, compétitivité (il a été ministre de l'économie et des finances), mais aussi les désordres sociaux profonds de la société française révélés par la crise des banlieues et celle du CPE: ghettoïsation, place de l'Islam dans la République (dans lequel le ministre de l'intérieur a sa part de responsabilité). Ces échecs touchent à l'indécrottable conservatisme français qui privilégie systématiquement ceux qui ont (une naissance, un emploi, un statut) aux dépens de ceux qui n' ont pas (jeunes déclassés, chômeurs, enfants de l'immigration qui sont souvent les deux). C'est cela le véritable mal français dont sont co-responsables toutes les gouvernement français de droite ou de gauche depuis trente ans. Je mets à part les quelques réformes "sociétales" historiques de la gauche en 81-82, et celles de la droite pendant quelques mois en 86-87 pour rectifier les erreurs ou excès de la gauche en économie. A ces deux exceptions près toutes les tentatives venant aussi bien de gauche que de droite pour réformer ou moderniser le "modèle français" se sont fracassées sur le mur du conformisme et du conservatisme français. C'est une des principales explication du "phénomène Bayrou": sa percée coïncide avec une séquence pendant laquelle Sarkozy et Royal, qui étaient encore à l'automne dernier deux incarnations de la rupture et du renouvellement (et oui, du Blairisme n'en déplaise...), ont jugé important de se rapprocher de leurs "origines", chiraquiennes pour l'un, socialistes "éléphantesque" pour l'autre. Pour l'instant le premier résiste mieux au grand écart que l'on observe plutôt d'habitude entre les deux tours du scrutin. Il est aidé en cela par le penchant très marqué à droite de la société française, par son expérience pmersonnelle plus grande et par les souvenirs des épisodes conflictuels avec le chef de l'Etat ("souvenez vous seulement de l'insolence: " moi, je ne veux pas réparer des serrures à Versailles "). Quand on l'écoute il émane de lui une certaine cohérence de fond, celle d'une identité assumée (la droite) qui lui permet de mordre -qui s'en plaindra- sur l'électorat du FN. Ségolène Royal, elle, n'a guère convaincu en tentant de concilier le courage qui fut celui d'une gauche responsable, de Mendès à Rocard en passant par Mauroy, qui lui dicta de commencer son discours de Villepinte par la nécessité de lutter énergiquement contre la dette, avec la frivolité de la gauche archaïque et démagogique qui l'obligea à teinter son discours de promesses de dépenses incompatibles avec le premier objectif et que les Français ont déjà payé très cher.
Pour en revenir à Chirac, il est symptomatique que personne n'ait voulu (à l'exception, hélas encore, de Le Pen) le malmener hier soir . Ni Royal, ni les sarkozystes (car, c'était habile, on n'entendit pas Sarkozy qui se rerservait le lendemain matin pour le ton plus feutré de la radio...), ni même Bayrou qui essaie de rééditer le même coup impromptu que Chirac en 95. Respect du vieil homme qui reconnaît implicitement ne plus avoir les moyens de livrer un nouveau combat? Sans doute. Pourtant, il est clair que, dans le bilan de Chirac, les aspects positifs peinent à dissimuler l'essentiel: une coupable habitude prise dès sa jeunesse à travestir la réalité, de bercer les Français d'illusions ou d'engagements intenables, bref une forme de démagogie revendiquée et impénitente qui lui fit privilégier la conquête du pouvoir à son exercice.
Une assertion prononcée par le président hier soir revient sans cesse dans ma tête et résume cela mieux que tout. Celle selon laquelle la France ne serait pas un pays comme les autres. Qu'est-ce que cela signifie? Certes, il y a la beauté incomparable de ses paysages, la place unique en effet qu'y occupe encore le terroir...et le fait que chaque pays est singulier. Mais s'il s'agit, comme je le crains, d'une nouvelle flatterie destinée à encourager les mauvaises inclinations conservatrices du peuple français, à se gargariser par exemple d'un modèle social injuste et inefficace, bref à bout de souffle et qui nous condamne au déclin...alors Chirac aura immanquablement manqué, aussi, sa sortie.
Nous avons déjà eu l'avertissement de 2002, dont aucune leçon ne paraît avoir été tirée. Le PS aurait pu, par exemple, mettre à profit ces cinq ans d'opposition pour organiser son entrée dans le XXIème siècle. Je ne sais pas très bien comment, mais il faut pourtant espérer que la passation de pouvoir à une autre génération et/ou à un autre sexe (mais rien de tout ceci n'est, en soit, suffisant) fournisse aussi l'occasion d'un redressement. A moins qu'il ne soit trop tard et que, comme l'écrit Jean Michel Apathie , "fatiguée, épuisée par des années d'impérities, la France (ne) parai(sse)mure, malgré elle, pour une aventure politique qui, un jour pourrait aussi se transformer en accident démocratique."

09 mars 2007

Quand, ne craignant plus rien, tonton Raymond en vient à règler quelques comptes...


La harangue de Barre contre le lobby juif, l' éloge funèbre de son ancien ministre Papon, et du "pays" Gollnisch, son autojustification pathétique de ses propos tenus après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic lui ont valu le soutien du dit Gollnisch mais aussi de Dieudonné, ce qui dit assez dans quel état Barre termine sa vie publique. Là dessus, je souscris à ce qu'en a dit Claude Askolovitch. Nous avons les mêmes souvenirs. J'ajouterai ceci: Barre peut bien en vouloir à un "lobby juif". J'ai déjà dit que cette expression, en soit, ne me choquait pas. Celà a été utilisé par quelques sites pas très bien intentionnés et j'en profite pour préciser: On peut très bien appeler "lobby juif" le regroupement de certains juifs, de certaines associations qui estiment, à un moment donné qu'elles veulent unir leur force pour mettre en échec ce qu'elles considèrent être des actions nuisibles à l'idée qu'elles se font des intérêts des Juifs, mais plus souvent- puisqu'il s'agit de politique- d'Israël. L'ennui c'est que, primo elles peuvent très bien se tromper sur ce qui est bon pour les Juifs et pour Israël: quels Juifs? Les religieux ou les laïcs? Quel Israël? Celui des colonies ou celui qui s'encanaille à Tel Aviv? Bon, déjà. Secondo, l'autre problème c'est que le poids démographique des Juifs Français ne peut faire peur qu'aux antisémites qui ont tendance à le surpondérer. A tout casser 6 à 700000 personnes, et encore pas toutes revendiquées comme telles. Ça ne peut pas avoir de réel poids politique, comme par exemple influencer sur le résultat politique dans une ville comme New York. L'antisémitisme commence lorsque l'on prête à ce "lobby" des pouvoirs, ou une influence qu'ils n'a pas. Mais il arrive, allez, disons deux ou trois fois dans un siècle, que ces Juifs qui ne sont pas d'accord sur grand chose quand il s'agit de politique, soient soudain tous d'accord et avec eux, ça arrive aussi, une bonne partie du reste des Français, assez parfois pour faire une majorité du peuple français. Pendant l'affaire Dreyfus ça n'a pas été sans mal. Sous Pétain, on sait que les persécutions anti-juives ont été le déclencheur, avec le STO, d'un lent mais inexorable retournement d'une opinion d'abord largement maréchaliste vers la résistance, ou en tout cas disons vers les "anti-boches" et "les anti-collabo". Le comportement de Papon a révulsé la France et la justice a tranché. La France juge tout aussi sévèrement l'attitude de Raymond Barre. Ce qui s'est passé, en 1981, c'est que pour une fois, une partie importante des Juifs de ce pays, qu'ils soient de gauche ou de droite ont soutenu Mitterrand. ils l'ont fait comme beaucoup d'autres catégories de Français pour des tas de raisons. Simplement, le comportement méprisant de la France giscardobarriste vis à vis des Juifs et d'Israël en était une de plus. Là dessus, Barre a complètement tort d'incriminer " la partie la plus à gauche du lobby juif". Celle là était de toute façon acquise à Mitterrand. Ce qui s'est passé, c'est que le Renouveau Juif réunissait des Juifs plutôt à droite, plutôt des bourgeois commerçants qui auraient dû craindre l'arrivée des "socialocommunistes", mais qui, à cause de comportements comme ceux de Barre après Copernic, ou de Giscard courbé devant les pétromonarques, ont voté à rebours de ce que leur dictaient leurs interêts sociologiques. Je crois que cela ne s'est pas reproduit depuis.

28 février 2007

Une campagne nulle


La compétitivité de la France dégringole de la 6ème à la 9ème place des dix plus grandes nations européennes, selon une étude de l'économiste en chef de l'assureur Allianz. L'Allemagne a fait le chemin rigoureusement inverse (de la 9ème à la 6ème place). Seule l'Italie fait moins bien que nous. Avez-vous entendu un seul candidat évoquer ce sujet? Non. Ils ont tous bien trop peur de passer pour "déclinistes". Le manque de compétitivité d'aujourd'hui est directement responsable du chômage de demain, ce qui laisse présager que le futur ou la future élu (e) va passer un sale moment. (dernière minute: Ségolène Royal vient de dire que "les deux premières années seront difficiles". Il y a du mieux...)
Airbus va supprimer 10000 emplois, dont probablement 4000 en France. Ce n'est pas une de ces entreprises dirigées par des financiers obsédés par la rentabilité, mais par des capitalistes à l'ancienne, c'est à dire choisis en raison de leurs connexions avec l'Etat, actionnaire lui aussi. D'ailleurs on les sent de moins en moins motivés par leur présence au tour de table de l'avionneur. Leurs euros rapporteraient en effet beaucoup plus investis ailleurs. Ils ne restent que parce qu'ils n'y a pas d'autres partenaires européens industriels privés d'importance pour les y remplacer. Bref, on leur demande de faire preuve de patriotisme économique, ce qu'ils font jusqu'ici, en ne cessant pourtant de dire que c'est du provisoire. On peut rêver mieux comme actionnaire!
Ces suppressions d'emploi ont leur origine dans les retards du programme A380 et dans le taux de change euro/dollar qui plombe les exportations (et donc les emplois) européens. Si les Allemands s'en sortent mieux que les Français avec le même euro, c'est justement parce qu'ils ont su améliorer leur compétitivité. La boucle est bouclée. La France ne peut prétendre bénéficier des avantages de l'euro avec une gestion des finances publiques aussi catastrophique et en négligeant la productivité du travail.
Normalement, le pays devrait vivre un grand débat sur les moyens de retrouver le chemin de la compétitivité. Un débat avec nos voisins pour s'inspirer des recettes qui ont bien marché ailleurs. Un débat sur le prix à payer, car il est évident qu'il y en aura un. Mieux vaut dire quelles catégories devra le supporter et dans quelles proportions. C'est le rôle de la fiscalité. Le sujet de la TVA sociale, ou de l'impôt de consommation est complètement absent du débat. Aucun candidat n'ose le mettre en avant, de crainte de le payer en impopularité. C'est pourtant un moyen efficace utilisé avec succès par les Allemands et les scandinaves (tiens, vous avez remarqué, personne ne parle plus du "modèle danois"...) pour soulager la production sans taxer le travail et en même temps en pénalisant les importations en provenance des pays à faible coût de main d'oeuvre. Bref un impôt anti-délocalisation et favorable à l'emploi en France, et personne n'en veut! Vous y comprenez quelque chose? Evidement, c'est le consommateur qui va payer, mais comment faire autrement si l'on ne peut plus taxer ni le capital, ni le travail?
De ce débat essentiel, il n'est guère question nulle part. Sarkozy a déserté le thème de la rupture. Ségolène a mis une sourdine à sa petite musique pour se ménager les éléphants. Je doute que cela lui fasse gagner une seule voix. Les candidats, mais tous les candidats, continuent à surenchérir en promettant tout et son contraire. A qui apparaîtra comme le plus compassionnel, le plus sécuritaire, le plus ouvert ...ou un mélange de tout cela. Aucun des principaux candidats ne manque pourtant de qualités et ils valent sûrement mieux que la caricature que leurs adversaires passent beaucoup de temps à peaufiner. Ségolène Royale n'est pas populiste parce qu'elle veut tenir compte du peuple. Pas incompétente parce qu'elle s'affranchit de quelques dogmes en politique étrangère. Sarkozy n' a pas eu tort de parler de la "racaille" des banlieues. Elle existe, hélas, et prétend même lui interdire d'y remettre les pieds. La moquerie dont l'affligent les socialistes à ce sujet est consternante.
Reste Bayrou, qui tente bien de récolter quelques pépites abandonnées par l'adversaire. Mais lui aussi déçoit. C'est dans son camp que l'on trouve les adeptes les plus convaincants de la TVA sociale. Or, il n'en dit mot, préférant flatter la clientèle enseignante. Un clientélisme éhonté auquel même les socialistes n'osent plus se livrer.
A force de reculer le moment de vérité, vous verrez que ce sera tooujours le même qui réussira à passer pour celui qui la dit. Devinez qui?

19 février 2007

Avec Alain Duhamel


Alain Duhamel, suspendu après avoir révélé- de manière incidente- son intention de vote en faveur de François Bayrou, a dénoncé le "caractère totalitaire d'Internet". Je crois qu'il se trompe. Ce qui est totalitaire, c'est de l'avoir suspendu, et pas d'avoir simplement porté à la connaissance du public son propos. Après tout, Alain Duhamel est un des journalistes politiques les plus influents du pays, il n'est pas anormal que ces déclarations publiques soient portées à la connaissance de ses lecteurs et auditeurs, au delà du petit cercle des étudiants de sciences-po. Ce qui l'est, c'est de suspendre un journaliste pour une raison pareille! Alain Duhamel a parfaitement montré qu'un journaliste digne de ce nom peut très bien conserver son sens critique, même envers un homme politique pour lequel il éprouve de la sympathie. Cette suspension est un lynchage pur et simple. C'est aussi une hypocrisie de plus, car nombre de journalistes ne se privent pas de manifester leur soutien à tel ou tel candidat, de manière évidement subliminale, parfois par une connivence qui s'exerce loin des micros et des cameras. C'est aussi un signe d'archaïsme profond du monde journalistique français. Aux Etats-Unis, pays ou l'on ne plaisante pas avec l'indépendance de la presse, il est de tradition que les journaux fassent part de leur préférence à la veille d'une échéance importante. C'est une forme de respect.
Par ailleurs, on ne peut pas encenser le "journalisme-citoyen" et empêcher les journalistes d'être aussi des citoyens et d'informer, s'ils le souhaitent, leur public de leur préférence. C'est la différence entre choix citoyen et choix partisan. Que croit-on? Que même les admirateurs inconditionnels de Duhamel vont forcément l'imiter, créer un comité de soutien à Bayrou, lui envoyer des chèques? Qu'ils seront influencés? Peut-être, et alors? La presse n'influence-t-elle pas de manière beaucoup plus insidieuse?
Le comprtement d'Alain Duhamel est exemplaire et moderne. Ne sommes-nous pas entrés, justement avec internet, dans une époque de clarté entre les citoyens et les medias?
N'est-ce-pas au contraire en libérant la parole des journalistes, en cessant d'en faire les eunuques du harem politique que le public retrouvera un peu confiance en eux? C'est d'ailleurs ce qui est intéressant dans les propositions de Bayrou, justement, qui veut empêcher les groupes industriels dépendant des marchés d'Etat de contrôler des medias. Car, contrairement à Alain Duhamel, je ne m'offusque pas des critiques du candidat centriste contre le monde médiatique, que je trouve assez fondées dans l'ensemble. Précisément, le contrôle des moyens d'information de masse par des groupes dépendant de commandes publiques est source d'opacité et fait pencher ces medias du côté du manche ou de celui ou celle dont ils estiment qu'il ou elle aura les meilleures chances de l'emporter. Actuellement, Sarkozy. Evidement ils ne le disent jamais.
A côté de cela, la révélation par Alain Duhamel de sa préférence est une manifestation d'honnêteté et d'intégrité professionnelle. Ni plus ni moins.

14 février 2007

Débat atomique (suite)

Ce soir, sur France 24, nous avons mis sur la sellette Dominique Lorentz ("Affaires Atomiques", "Secrets atomiques" Ed.les Arènes, dont j'ai déjà parlé ici, en la confrontant à deux contradicteurs: François Géré de l'Institut Français d'Analyse Stratégique ("Les tourments perses", Ed.lignes de repères) et quelqu'un que je connaissais moins, Nader Barzin ("L'Iran nucléaire", l'Harmattan). Je n'ai pas eu le temps de redonner les références bibliographiques tant le débat était animé! Lorentz a été interpelée sur sa méthode de travail avant de rétablir la situation, à mon sens, dans la deuxième partie lorsqu'elle obligea François Géré à révéler ses sources (services de renseignement, AIEA). Sont-elles nécessairement plus fiables que les documents ouverts et la méthode analytique de Lorentz? A vous de juger en visionnant ce débat animé et passionnant.

12 février 2007

La martingale Royal


La candidate socialiste peut-elle refaire son retard sur Nicolas Sarkozy avec ses 100 propositions?..Avec quelques symboles aussi, Une candidate qui est aussi une mère et qui affirme vouloir la même réussite pour chaque jeune Français que pour ses propres enfants...Les candidats pères n'avaient jamais osé...Chirac s'était contenté de souhaiter faire avec la France la même chose qu'à Paris.

La veste rouge, ensuite, en accord avec la tonalité du discours qui, de l'avis général, a déplacé son centre de gravité sur la gauche, alors que Sarkozy affichait à la Mutualité ses ralliements centristes...

Pourtant, à y regarder de près, les choses pourraient bien être plus compliquées que cela...La mise en garde sollenelle sur la gravité de l'endettement de la France d'abord, le coup de boutoir contre l'Etat jacobin ont surpris dans les premiers rangs de l'assistance où se trouvaient les élephants....Heureusement vint aussitôt la déclinaison de "l'ordre juste"...

Mais comment augmenter le SMIC (si l'Etat le prend en charge), les petites retraites, l'allocation logement, handicapés, financer le revenu jeunesse, la carte santé des 16/25 ans, doubler le budget de la justice, limiter à 17 elèves les classes de Zep, depenser autant par étudiant que la moyenne de l'OCDE etc...etc...sans aggraver l'endettement, ni augmenter les impôts...(ce qu'on suppose depuis la controverse avec François Hollande, puisque Ségolène Royal n'en a pas pipé mot hier.)
C'est la martingale Royale...
Il est vrai que les électeurs ne sont pas des comptables et que les chiffrages ne font pas de grands discours...Nicolas Sarkozy ne déroge pas à cette règle, lui qui a son lot de promesses ("tout devient possible") et veut en même temps baisser de 4% le taux de prelèvement obligatoire...4%, rien que cela, alors que Margaret Thatcher, au plus fort de sa "rupture", les fit baisser de 2%...seulement...
Alors, les promesses "n'engagent-ils que ceux à qui elles sont faites"?....Et la fonction des campagnes électorales ne serait-elle que de préparer les frustrations et les désillusions de demain?...

07 février 2007

Dominique Lorentz, c'est de la bombe!


Hier soir, je recevais Dominique Lorentz, auteur de "Sujets Interdits" édité par les Arènes. Il y a dix ans, j'avais été impressionné, étourdi même, par son permier livre "Une guerre" qui, à contre-courant de l'ensemble de la presse, faisait le lien entre les enlèvements de Français par le Hezbollah au Liban, l'attentat contre la Fnac, rue de Rennes, l'assassinat signé Action Direct, de George Besse alors patron de Renault, la disparition de Michel Baroin et, déjà, la bombe iranienne. Dominique Lorentz est une analyste. Elle ne travaille que sur des sources "ouvertes", ignorant volontairement les sources confidentielles et les dossiers opportunément déposés dans les boites aux lettres. Au fil des ans, elle est devenue une spécialiste des questions nucléaires et de la prolifération.
Dans "Secret atomique", elle raconte dans le détail l'histoire cahotique de la coopération nucléaire franco-iranienne. Elle fut la seule a relever la facétie de l'ancien président Khatami. En visite à Paris, où il vient exiger le respect par la France des engagements pris à l'époque du Shah, il dépose une gerbe sur la tombe de...Pierre et Marie Curie.
Dans "Affaires atomiques" elle révélait, rien moins, que la bombe française était le fruit de la volonté des Etats-Unis, avec le concours de chercheurs juifs du nouvel Etat d'Israël. Autrement dit, selon elle, et contrairement à l'histoire officielle, c'est Israël qui a permis à la France de monter sa bombe atomique et non l'inverse!
Dans "Des sujets interdits", l'auteur raconte comment elle a été recrutée par la Defense nationale pour travailler à la définition d'une doctrine française de contre-prolifération, avant d'être bloquée sur intervention de la DGSE. Aujourd'hui Dominique Lorentz végète, de petits boulots en petits boulots. Elle est traitée en paria pour excès de curiosité.
Hier, sur France 24, elle affirmait ceci: La supposée "gaffe" de Chirac sur l'Iran n'en est pas une. En effet, il n'est plus question, dit-elle, d'empêcher les iraniens d'avoir la bombe, ils l'ont déjà. La bombe pakistanaise est en fait une bombe irano-pakistanaise. Les puissances nucléaires occidentales ont organisé la prolifération pour créer un système d'équilibre de la terreur. Le meilleur exemple est le conflit indo-pakistanais. S'il ne dégénère pas c'est que New Dehli et Islamabad savent qu'ils ont les moyens de se détruire mutuellement. L'évolution du regime des mollahs est venu bouleverser la donne. Et si la République islamiste se montrait moins rationnelle que les autres détenteurs de l'arme nucléaire? Et si Khatami, et aujourd'hui Ahmadinedjad mettaient à exécution leur menace de destrution d'Israël? Conclusion de Lorentz: Il s'agit maintenant non plus de dissuader l'Iran d'obtenir la bombe, mais de s'en servir. D'où la menace explicite de "raser Téhéran" en cas d'utilisation de l'arme nucléaire. C'était le message très peu diplomatique que souhaitait faire passer Chirac et reçu 5 sur 5 par son destinataire. Seul bémol: Israël ou ses alliés sont-ils en mesure d'intercepter en vol un missile nucléaire avant que celui-ci n'ait quitté l'espace iranien? Mais l'essentiel est que les fanatiques iraniens pensent que cette éventualité est suffisament sérieuse pour réfléchir à deux fois avant d'appuyer sur bouton nucléaire.

PS: Le verbatim des deux entretiens accordés par Jacques Chirac au nouvel obs et au New York Times sont très instructifs. Il est impensable que Jacques Chirac se soit cru "off the record"

01 février 2007

Le candidat retro


Regardez bien cette photo. Rien ne vous choque? Rien ne vous interpelle? Reflechissez bien...
Mais oui, évidement, c'est elle tout simplement: la pipe.
Nous sommes le 1er Fevrier et la loi qui interdit de fumer dans tout lieu public fermé entre en vigueur. Surtout, cela fait bien longtemps que vous n'avez pas vu un homme politique, encore moins un candidat présidentiable, s'exhiber en public une clope au bec, encore moins avec un Havane...Et c'est ce même joour que choisit Bové pour lancer sa candidature. Et José, lui ne cache pas sa pipe. Car José est différent. La pipe est différente. La pipe rassure. Elle ne fait ni pollueur, ni empoisonneur. La pipe est un accessoire apaisant et retro.
Y a-t-il plus qu'une coincidence? Est-il possible que cette pipe fétiche soit là pour nous rappeler le souvenir d'une époque ou on s'enfumait joyeusement dans les arrières salles de bistros entre camarades, en refaisant le monde? La pipe, comme image subliminale d'un temps révolu, celui des R16 et des pattes d'éph. en velours côtelé.