Le blog de Sylvain Attal/ "La vie n'imite pas l'Art, elle imite la mauvaise télévision." W.Allen

28 septembre 2006

Jospin, VGE, un même problème avec la réalité


Deux retraités récalcitrants de la politique. Deux profils on ne peut plus différents.
Jospin, commençons par lui, nous explique, hier sur RTL, pourquoi, finalement, il renonce à briguer la candidature socialiste. Je résume: pas de rassemblement, donc ne pas en plus ajouter la division à la divison, tralala...En fait, sa petite opération TCS, Tous Contre Ségolène (mais derrière moi) a échoué lamentablement. Ni Fabius, ni même DSK ne veulent entendre parler d'appeler M. Jospin-le recours pour éviter au PS et à la France la "cata" Ségolène. Ils veulent tourner la page, passer enfin à la génération des quinquas (les quadras, eux devront encore attendre) ou alors ils pensent que ce ne serait pas une telle "cata", et dans les deux cas ils ont raison. Ils préfèrent se ramasser une gamelle que d'appeler papa. Ce sont des grands garçons.
"Jospin a été un bon premier ministre." C'est le genre de théorème que personne, ou presque, n'ose discuter. Peu importe que Jospin ait calé sur à peu près toutes les réformes douloureuses, comme les celle des retraites, qu'il se soit contenté de profiter de la croissance en créant des emplois subventionnés. Qu'il ait été incapable de s'adresser au peuple, et à la gauche en brisant la doctrine "niniste" dont le pays crève depuis 25 ans.
"Jospin est un homme honnête et intègre." Autre postulat. C'est sûr qu'à côté de Chirac...Mais quand même cette honnêteté connaît ses limites. L'honnêteté vis à vis de lui-même, notament, n'est pas son fort. Avez-vous déjà entendu Jospin reconnaître ne serait-ce qu'une seule erreur? Non. Jospin s'estime forcément infaillible, le meilleur de tous. Cela lui donne cette manière caractéristique de rendre les autres responsables de ses faux pas, de ses manques. Exemples? Les retraites, encore. La faute du parti. Sa défaite en 2002? La faute de Chevènement. And so on...Sans même s'apesantir sur le fameux: "Je n'ai jamais été trotskiste, vous confondez avec mon frère."
Enfin, son retrait de la vie politique. J'appréciais beaucoup Jospin, mais ce jour là, je l'ai vraiment trouvé sublime. Ça ne s'était jamais fait, en France. Enfin, un homme politique reconnaissait sa responsabilité et se retirait dignement, admettant clairement le verdict populaire. Jospin, malgré ses indéniables qualités et le très faible score de Chirac n'avait réussi à convaincre ni le peuple, ni même la gauche. Il en tirait la leçon immédiatement. Quelle gueule ça avait! Mais voilà, quatre ans d'île de Ré plus tard, c'est le reniement. Comment peut-on n'avoir rien fait pour son parti pendant 5 ans et ensuite prétendre revenir à sa rescousse, sans que personne ne vous y ait appelé? Quelle genre de morale est-ce là? Non, décidément, j'ai compris à ce moment là que Jospin nous avait abusé en nous laissant croire qu'il avait une stature morale supérieure.
Et ce matin enfin, alors qu'il venait d'annoncer la seule décision qu'un homme qui a gouverné la France pendant 5 ans (imagine-t-on, en effet, Jospin sur une estrade débattant en public avec ses anciens ministres?) pouvait prendre, le coup de pied de l'âne. Cette façon de balancer des vacheries l'air de pas y toucher!
Question: Allez vous soutenir un candidat en particulier?
Réponse. On verra je ne sais pas, je parlerai plus tard, mais il y a celui, ou plutôt celle que je ne choisirai pas". Et lorsque JM Apathie lui demande les raisons de ce "Tout sauf Ségolène", il répond avec aplomb:..."Non, je ne dirais rien de négatif sur qui que ce soit". Tant d'hypocrisie, même en politique, j'ai rarement vu ça.... Elle a raison Ségolène Royal, la machine à perdre est bien enclenchée.
Jospin s'inquiète de la pente sur laquelle se trouve les socialistes, qui les pousse à suivre l'opinion plutôt que leurs convictions. Outre que ce constat suppose que la présidente de Poitou Charente n'en a pas, qui soient aussi respectables et discutables que les siennes ou celles de Fabius, voici ce que les socialistes auraient du faire, pour échapper à la "démocratie d'opinion": En 2002, se donner un an pour désigner un(e) patron(ne) du parti qui aurait été clairement chargé(e) de les représenter dans l'opposition puis aux élections suivantes. Cela aurait laissé au premier secretaire 4 ans pour forger sa crédibilité, convaincre de ses qualités, conforter sa côte de popularité. C'est ce que font toutes les démocraties européennes. Pas la France, et cela nous rapproche du système américain dont nous prétendons nous distinguer. Au lieu de cela Hollande a reçu un mandat ambigu, celui de servir de dénominateur commun plutôt que d'être un réel leader. Il n'a donc pas su imposer son autorité, malgré d'étonnantes qualités d'opposant. Supprimer l'élection du Président au suffrage universel et adopter un régime parlementaire, primo-ministériel serait l'idéal, mais on peut attendre cela pendant des lustres sans rien changer. Autant changer les pratiques, par l'exemple.


Le rapport avec Giscard? J'y viens. Et si le "pouvoir" avait tout simplement gâté "la vie" de ces deux hommes d'Etat?
Giscard sort le dernier tome de ses mémoires, consacré à la période de son septennat. Il aborde les raisons de sa défaite en 1981, dont il a mis, on le sait, longtemps à ce remettre. On découvre que, s'il s'exprime volontiers sur le sujet, il continue d'éviter toute analyse qui le conduirait à se remettre en question. Comme avec Jospin, ses échecs trouvent leur explication dans le comportement des autres, qui n'ont jamais été dignes de lui. C'est soit la faute de Chirac qui l'a trahi, soit celle des "cloportes" (sic) de Mitterrand qui avaient orchestré l'affaire des diamants (" des petits cadeaux d'Etat..."). Giscard est passionnant lorsqu'il livre son témoignage sur l'époque. Son récit de sa visite à Mitterrand mourant est poignant. Mais sur lui-même, il est consternant. Outre que le récit de la trahison chiraquienne est connu depuis des décennies, que nous dit-il? Qu'il était bien le meilleur, qu'il aurait dû gagner et en qu'en gros, depuis 25 ans, personne n'a été à sa hauteur. Même pas Mitterrand? Non, car s'il accorde qu'il avait bien "le niveau", il a raté les réformes nécessaires à la modernisation de la France. Là encore ce n'est pas tout à fait faux, Giscard est intelligent on ne peut pas lui enlever ça. Mais cela passerait mieux accompagné d' une auto-critique (davantage que "j'ai fait mauvaise campagne..."). Mais de cela, tout comme Jospin, il est incapable. Car leur intelligence leur a dissimulé l'essentiel: comme toute chose qui fait communément défaut, elle inspire la crainte si elle n'est pas accompagnée de qualités plus émotionnelles. Question que je me suis toujours posée: Giscard arrive-t-il à dormir en se disant qu'il a envoyé à l'échafaud Christian Ranucci (le pull-over rouge) qui était très vraisemblablement innocent? Il ne nous le dit pas. Au lieu de ça, voici ce qu'il nous dit après avoir remaché toute cette période, qui soit dit en passant n'interesse plus guère personnne: Il se reproche de ne pas avoir fait un référendum sur le quinquennat, et de s'être représenté pour 5 ans. Il n'a pas d'autre problème de conscience. Ce n'est pas de son niveau.

Safia Amajan, victime de notre impuissance


Cette femme, personne ici ne la connaît. Vous ne retiendrez pas son nom très longtemps: Safia Amajan. Elle s'occupait de la promotion des femmes dans son pays. Pas n'importe quel pays, l'Afghanistan. Elle a été assassinée par des tueurs à moto, à Kandahar ou elle vivait et travaillait. Kandahar, n'est pas n'importe quelle ville. C'est le berceau de Talibans qui ont revendiqué cette "exécution". Le commandant Taliban, Mullah Ayat Khan, a expliqué que toute personne travaillant pour le gouvernement était susceptible de subir le même sort que Mme Amajan.
Grâce a élle des milliers de femmes avaient appris à lire dans une des écoles qu'elle avait créées, ou à monter un petit commerce pour vendre quelques produits sur les marchés. C'est exactement ce que ne pouvaient pas lui pardonner ses ennemis.
Lorsque l'intervention américaine renversa le régime taliban, il y a presque 5 ans, l'émancipation de la femme afghane fut considérée comme l'une des conséquences positives les plus visibles de cette guerre. Aujourd'hui les écoles ferment les unes après les autres, le nombre de suicides des femmes est en augmentation brutale. Les burquas sont de retour partout et l'on considère que plus de 60% des mariages sont des unions forcées.
La terreur talibane porte ses fruits: Ils placent parfois des bombes sous les cartables des écolières pour dissuader leurs parents de les envoyer à l'école: "
Laissez ces traditions aux chrétiens et aux juifs, et soyez de bons musulmans!" peut-on lire sur un de leur tract.
Entre-temps, les Américains ont décidé que leur mission en Afghanistan était terminée et ont envahi l'Irak.
Pourtant, à Kandahar, à quelques kilomètres de l'endroit ou Mme Amajan a été tuée, quelques centaines de casques bleus de l'ONU, parmi lesquels se trouvent quelques dizaines de soldats des forces spéciales françaises se battent toujours férocement contre les Talibans.
Mais voici le meilleur: Safia Amajan, qui savait qu'elle était une cible, avait demandé à bénéficier d'une protection militaire rapprochée. Refusé. Cela n'a pas empêché des dizaines d'officiels, dont le président Karzaï de venir prononcer des discours émus sur son cercueil. "
Nous avons des millions d'Amajan!" s'est enflammé le président à l'adresse des "ennemis de l'Afghanistan." Mais il y a deux ans, le gouverneur de la province de Kandahar, où l'autorité de celui que l'on appelle avec commisération "le maire de Kaboul" ne parvenait déjà pas avait répondu ceci à un responsable d'une organisation humanitaire:
"
Nous avons plus urgent que de nous soucier de la condition des femmes. C'est une question de priorité."
Aujourd'hui, M. Karzaï était invité à diner à la Maison Blanche, avec son homologue Pakistanais. Il paraît que George Bush voulait réconcilier ses deux alliés. Mais au Pakistan, il faut toujours qu'une femme violée produise quatre témoins pour échapper à une accusation d'adultère qui peut lui valoir la mort.
La Maison Blanche porte une responsabilité dans l'abandon des femmes afghanes. Cette impuissance, cette résignation au "choc des civilisations" c'est le signe que "la guerre contre le terrorisme" est bel est bien en train d'être perdue.

26 septembre 2006

Une télé d'information internationale française?

Depuis le début du mois, mes journées sont consacrées à l'élaboration collective de la ligne éditoriale de la future "France 24". Un exercice enrichissant, car on a que rarement l'occasion dans ce métier de réfléchir au sens de ce métier.
Cette chaîne affirme qu'elle portera un regard français sur l'actualité. Mais c'est quoi au juste? Qu'en attendent les téléspectateurs au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe orientale, et ...en France ou elle sera disponible, gratuitement, sur le câble et le satellite, fin novembre? Comment une TV comme celle-là doit-elle traiter l'actualité française. Qu'est-ce-qui doit retenir son attention, ou contraire être laissé aux chaînes "franco-françaises"? Autant de questions qui comportent de multiples réponses. J'ai donc décidé de vous mettre à contribution. Exprimez-vous!...

20 septembre 2006

Immigration piège à ...éléction

Voyons les choses telles qu'elles sont: l'immigration est la bombe à mèche lente de l'élection de 2007. Sarkozy l'a bien compris, mais sa gestion de l'affaire des sans papiers est à la foi électoraliste, irréaliste, et contre-productive. Electoraliste, chacun le sent,car il ne vise qu'à contenir l'ogre Le Pen sur son terrain favori (Le Pen à Valmy aujourd'hui!). Irréaliste, car on voit mal comment la France pourrait en tout état de cause renvoyer dans leurs pays d'origine environ 20000 déboutés. Tout au plus y aura-t-il quelques "reconduites" opportunément médiatisées. Contre-productive, enfin, car dans la majorité des cas les immigrés qui ne remplissent pas les critères exigés par la "circulaire" ont du travail et souvent des enfants nés en France et prennent une part active à l'économie du pays. Les régulariser pour qu'ils reviennent dans le circuit de l'économie légale n'est pas idiot. Enfin, et surtout, on sait bien que seule une politique européenne de contrôle des frontières, assortie d'une réelle politique de coopération avec les pays d'origine peut apporter un début de solution au casse-tête numéro un des dirigeants des pays développés dans les années à venir. L'immigration massive (l'Espagne, pays de la zone Schenghen, a enregistré au mois d'Aout un afflux de clandestins venant du Sénégal supérieur à celui de toute l'année 2005!) menace nos équilibres économiques, démographiques et politiques. Elle est aussi indispensable pour faire tourner des secteurs entiers de nos économies. Il y a évidément une population immigrée qui vient chez nous parce qu'elle pense, à juste titre, y vivre mieux d'expédients ou de l'assistance que dans son pays. Faut-il préciser que ne trouve guère d'immigrés de ce type parmi ceux qui ont fait des demandes de régularisation?
Pour autant, "l'immigration choisie" est un concept creux et incantatoire. La mondialisation s'est accompagnée d'une ouverture des frontières bienvenue, mais qui rend le "tri" plus qu' illusoire.
Dans des Etats comme la Floride, le Texas et la Californie la population "latino" a dépassé ou en voie de dépasser en nombre celle des Américains d'origine européenne. Il faut la puissance intégratrice des Etats-Unis pour qu'ils restent une nation.
Il est inévitable que nous vivions un phénomène semblable, ici, avec une immigration musulmane et africaine. Selon une étude du gouvernement des Pays-Bas, la population des 4 principales villes, Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht sera à majorité musulmane en 2010. Saurons-nous, face à cet événement aussi inéluctable qu'à certains égards nécessaire (le vieillissement de la population européenne met en danger le financement de nos systèmes sociaux), préserver notre modèle de société? La certitude de l'adhésion, sans ambiguïté, des dizaines de millions de citoyens musulmans européens à un modèle de coexistence excluant la violence comme mode de gestion des conflits tant dans la sphère publique que privée, et privilégiant la raison à la croyance (cf Benoit XVI) n'est-il pas un préalable absolument nécessaire? L'Islam a montré dans le passé (son âge d'or) qu'il peut produire des merveilles dans ce cadre là, mais une clarification est plus que jamais necessaire. J'attends de savoir ce qu'en pensent Sarko et la demi douzaine de candidats socialistes...

11 septembre 2006

de Ground Zéro à Karl Zéro

Cinq ans après nous nous souvenons de l'évènement inconcevable. "C'était comme une attaque de martiens" dit le sociologue Pierre Lagrange dans le podcast réalisé par Natacha et Sasha sur mémoire vive. En effet cela explique que cinq ans après les conspirationnistes recrutent à tour de bras. Des milliers, des millions même d'émules de Thierry Meyssan pullulent sur le web entretenant une véritable névrose paranoïaque. Dernière recrue, Karl Zéro qui a décidé de mettre sa notoriété, son talent, au service de la grande foutaise. Il a choisi cet anniversaire pour lancer son nouveau site web, le web2zero. Encore que celui-ci semble avoir quelque petit retard à l'allumage. Ce matin, toujours le même bandit manchot en guise "d'interlude". Il faut donc se reporter au texte adressé par l'ex ludion de Canal+, préretraité involontaire du PAF, à une certain nombre de blogeurs:

Paris, le 7 septembre 2006

Le 11 Septembre, on vous propose de revenir sur ce qui s'est passé
entre les deux tours...

Le 11 septembre, Karl Zéro lance leweb2zero.tv
Le principe ? Montrer ce qu'on ne voit nulle part dans les médias
traditionnels, et pouvoir en débattre librement.

De plus en plus, l'info est centralisée, orientée et n'offre plus la
multiplicité des points de vue qu'on serait en droit d'attendre de par
la multiplicité des médias. A une exception prêt : internet.

On a beaucoup parlé lors du "non" au référendum de 2005 du rôle
qu'avait joué le net dans la campagne. Et on espère aujourd'hui un
rôle aussi important du web pour la présidentielle, afin d'éviter deux
nouveaux tours surprenants. Mais pourquoi les médias n'ont-ils pas
retenu la leçon ? Pourquoi n'invitent-ils jamais blogueurs,
associations, petits partis, voire même simples citoyens à s'exprimer
?

On parle également beaucoup, anniversaire oblige, du 11 septembre
2001. Comment justifier que les théories remettant en cause la version
officielle soient totalement absentes des médias traditionnels et
qu'elles se retrouvent sous des centaines de formes différentes sur
internet ? On peut ne pas être d'accord avec, mais pourquoi les nier ?
Pourquoi Claire Chazal n'en parlerait-elle pas ?

Voila donc la raison de la naissance de ce site. Faire cohabiter dans
un même espace différentes tendances, opinions, idées, parfois pour
apporter des solutions concrètes à des problèmes d'aujourd'hui,
parfois pour rechercher ensemble des réponses, parfois simplement pour
le plaisir d'échanger, de débattre, de montrer ce que l'on est capable
de faire dans l'intérêt de tous.

Astiquez donc vos caméras, sortez vos téléphones portables, faites
tourner vos camescopes. Nous allons faire de même, et rendez-vous donc
à partir du 11 septembre sur
www.leweb2zero.tv


Vous l'avez compris, dans cette vulgate de la théorie du complot ce sont les media "officiels", dans lesquels K0 émargeait il y a encore peu de temps, qui tiennent le rôle des méchants.
Certes, si nous écrivons sur nos blogs, y sacrifiant notre sommeil et aussi notre vie privée, c'est que nous sommes bien conscient qu'il y a quelque chose de pourri dans le monde médiatique français. Dans l'interview déjà citée, Pierre Lagrange a raison de souligner que sous l'appellation "sens critique" on peut tout justifier y compris le révisionnisme. Quand nous, journalistes, défendons notre profession, y compris devant des imposteurs de talent comme Karl Zero, ce n'est pas par corporatisme. N'importe qui peut se dire journaliste, c'est la beauté de ce métier, mais cela suppose d'en accepter les règles. Tout ce qui n'est pas dit n'est pas forcément caché et n'en devient pas de facto vérité à révéler.

La deuxième remarque que je voudrais faire aujourd'hui est celle-ci: De quoi nous rappelons nous, au delà du buzz mediatique qui alimente les canards? Ce ne sont pas seulement les quelques 2800 morts de cette attaque terroriste. Les guerres au Darfour ou en Irak ont fait davantage de morts, et continuent à en faire. Non. C'est bien, il serait temps de l'admettre, le jour ou le grand rêve s'est fracassé. Le jour ou nous avons découvert, alors ou nous nous insurgions contre la théorie du choc des civilisations, que celle-ci avait des adeptes déterminés et qu'il nous était imposé, que nous le voulions ou non. Non, tous les musulmans ne sont pas des terroristes, et au sein même de notre société des tas de non-musulmans sont fascinés par ce défi lancé à ceux qu'ils soupçonnent d'orchestrer dans l'ombre toutes leurs frustrations. Mais l'Islam pose un problème à nos valeurs démocratiques, comme nous l'avons encore observé dans l'affaire des caricatures. Nous avons raison de vouloir continuer à blasphémer, mais aussi à voyager en avion avec du shampooing, une fiole de Whisky, un i-pod ou un ordinateur portable, bref à défendre notre mode de vie, sans que cela fasse de nous des suppôts de George Bush. Bref nous célébrons le jour ou nous nous sommes dit que nous avions un peu vite oublié le Mal.

08 septembre 2006

Les journalistes à la botte de Sarkozy?

François Bayrou, après tout, n'est pas tout à fait inutile. Depuis qu' il s'est fait chiper par Ségolène Royal le titre de "Tony Blair français" que je lui avait décerné un peu rapidement, on pouvait en effet se poser la question. Son algarade contre les liaisons incestueuses de Sarkozy avec un certain nombre de patrons de presse et, plus généralement sur la soumission de plus en plus importante de la presse (radios et Télé compris) au milieux d'affaires est fort bien venue, même si elle n'est évidement pas désintéressée.
Il faut en réalité distinguer plusieurs choses:
La connivence journalistique, véritable maladie française, est à mon avis le facteur le plus grave. On dirait un vrai fait culturel si l'on en juge par la rapidité avec laquelle un certains nombre de blogueurs, nouveau venus dans la sphère médiatique et de ce fait censés être disposés à rompre avec les pratiques de la classe journalistique "installée", se vautrent dans ce travers insupportable, pour un plat de lentille. Comme le relève fort justement Daniel Schneidermann dans sa chronique du jour (que je ne trouve plus le jour-même sur le site de Libé, décidément rien ne va plus là bas!), Il a suffit que Sarko les invite à Marseille, comme des "vrais" journalistes, et vienne tailler une bavette 5 minutes avec eux pour qu'ils perdent aussitôt leur peu de sens critique et appliquent admirablement cette règle du "off", fort utile en réalité à condition qu'elle ne devienne pas synonyme d'autorisation préalable avant publication, du style: "Oh, m'sieur Sarkozy, la grosse bêtise que vous venez de dire là, c'était "off" ou bien je peux vous citer?"
A mes yeux, avant de dénoncer le comportement de tel ou tel patron, il est bon de savoir qu'à la base même l'indépendance est un combat dont les journalistes ne sortiront vainqueurs qu'en manifestant un peu plus de solidarité confraternelle. Je ne suis pas naïf, je dis seulement ce qui est: Tant que les fayots pourront se prévaloir aux yeux de leur hiérarchie de quelques infos, même sans intérêt, le journaliste qui, lui ne mange pas de ce pain là, et se voit privé de matière aura toujours tort.
Il y a ensuite, la difficulté de plus en plus grande qu'éprouvent un certain nombre de de patron et/ou actionnaires de presse (parmi lesquels on trouve aussi des journalistes) à dissimuler à quel point ils sont impatients de voir Sarkozy élu président. Sur le fond, on peut les comprendre, car non seulement Sarko défend leurs intérêts, mais en plus il se montre souvent amical envers eux et représente un espoir de renouvellement politique dans leur famille politique naturelle. Mais, je serais Sarkozy, je leur demanderais de montrer un moins de zèle (l'affaire Paris Match, et plus récemment celle du sondage de la Tribune etc.). En effet, depuis Giscard qui avait presque tous les media avec lui en 81, jusqu'à la victoire du "non", les cas où l'opinion a fait son choix à l'inverse de celui des media dominants ne manquent pas. Ce phénomène aura tendance à s'amplifier, à mon avis pour une raison très simple qui est le discrédit de plus en plus grand des journalistes, leur manque de fiabilité, et le sentiment de beaucoup de Français qu'ils sont trop proches de la "France d'en haut". Rares sont en effet ceux dont l'avis pourrait peser réellement sur leur choix. Celui qui deviendrait, qu'il le souhaite ou non le candidat "officiel" des media, risque de s'en mordre les doigts en 2007.
Enfin, dernier point qui n'est pas moins inquiétant, la situation économiquement catastrophique de la presse écrite, et la paupérisation du métier de journaliste. De ce point de vue les derniers événements à Libération démontrent que les journaux dans lesquels les journalistes exerçaient encore le contrôle sur la ligne rédactionnelle vont disparaître les uns après les autres parce qu'ils n'ont pas pu ou su conserver la seule garantie de leur indépendance: leurs lecteurs.

04 septembre 2006

Je reviens!

Non je ne vous ai pas abandonnés! J'ai seulement profité de ces vacances pour m'occuper d'autres choses. En premier lieu de ma petite famille. Elle en avait besoin, et moi aussi. Du travail aussi et je peux donner l'exclusivité aux lecteurs de ce blog, ce qui est bien normal: Je ferai partie de l'équipe de "France 24", la "chaine d'info internationale" qui émettra fin novembre sur câble et satellite et je serais, en principe à l'antenne tous les soirs. N'en déplaise aux sceptiques et autres pisses-froid, cette chaîne deviendra vite, j'en suis convaincu, indispensable. On se demandera pourquoi un grand pays comme le nôtre a mis si longtemps avant de défier les Anglosaxons sur le terrain ô combien stratégique de l'information, mais aussi désormais les Arabes, puisque Al Jaziraa lancera bientôt son canal en Anglais. Et si l'on se dit que l'audiovisuel public coûte fort cher (ce dont je suis convaincu), on se rendra compte que les économies sont à faire ailleurs...
En attendant, c'est vrai, je me suis posé beaucoup de question sur le blog. Une petite crise de doute si vous voulez. Est-ce si utile? N'y a-t-il pas des choses plus importantes à faire que de passer des heures derrière son écran: lire, sortir au théâtre, aimer ou tout simplement...dormir! Je lisais les autres, constatant l'incroyable prolixité de certains, Birenbaum, Daniel. Chapeau! Moi l'actualité me déprimait. Cette guerre lamentable au Liban. La mort du fils de David Grossman m'a brisé. Mais aussi- BHL a dit des choses très justes là dessus- une certaine "hezbollisation des esprits".Le duel Sarko-Ségo, le retour du grand macho Lionel. Je ne sentais rien d'important ou de réellement original à dire sur tout ça, qui ne l'ai été ailleurs.
Finalement je reviens sans trop savoir ce que je peux apporter au "débat", si ces conversations sans fin ne sont pas tout simplement stériles. Allez, ça me passera sans doute.

31 juillet 2006

Israël dans le piège iranien

Voici un article d'Haaretz qui, me semble-t-il en dit plus long que n'importe quel commentaire sur ce qui se joue actuellement au Moyen-Orient et dépasse de loin la simple confrontation entre Israël et le Hezbollah. Il s'agit d'une interview d'Igal Carmon, directeur du Memri, centre de "monitoring" des medias arabes et iraniens qui indique comment le monde entier a fait preuve d'un grave défaut de jugement sur les intentions iraniennes. (merci à Gerard de "la paix maintenant" pour la traduction).

Ha’aretz, 26 juillet 2006

Comment nous sommes tombés dans le piège iranien
par Akiva Eldar




L’article qui suit est un florilège de signes avant-coureurs qui signalaient
la manœuvre exécutée par le Hamas et le Hezbollah pour rallumer le théâtre
israélo-arabe. Tous les signes convergent sur un événement et une date : la
réunion du G8. Difficile de dire ce qui est le plus grave : soit les
politiques et les militaires ont perçu ces signes et n’en ont pas tenu
compte, soit ils ne les ont pas vus.

Le 21 juillet, au matin de l’attaque contre le nord d’Israël, le journal
conservateur iranien Jomhuri Islami choisit de publier un discours prononcé
par Hassan Nasrallah le 23 mai. Le secrétaire général du Hezbollah y
déclarait : "Nous avons aujourd’hui en notre possession plus d’armes qu’il
n’en faut, quantitativement et qualitativement… Plus de 2 millions de Juifs
vivent dans le nord d’Israël, où se trouvent des centres de tourisme et de
loisirs, des usines, de l’agriculture ety d’importantes bases militaires…
Notre présence au sud Liban, voisin de la partie nord de la Palestine
occupée, constitue notre atout le plus important."

Le 11 juillet, après une rencontre avec Javier Solana, Ali Larijani, chargé
des affaires nucléaires au gouvernement iranien, s’envole pour une visite
surprise à Damas. Suite à cette visite, le vice-président syrien Farouk
a-Shara annonce que "les mouvements de résistance au Liban et en Palestine
[en clair : le Hezbollah et le Hamas] vont prendre les décisions qui les
concernent."

Le même jour, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad menace les Etats
occidentaux à la télévision, et les avertit de ne pas soutenir Israël, car
"la rage des peuples musulmans ne se limité pas aux frontières de la région…
les ondes de l’explosion … atteindront les forces corrompues [les Etats
occidentaux] qui soutiennent ce régime fantoche."

Le 3 juillet, Hossein Shariatmadari, rédacteur en chef du journal Kayhan et
très proche du dirigeant iranien Ali Khamenei, écrit : "Nous ne pouvons pas
ne réagir aux crimes perpétrés à Israël qu’à Gaza, seulement dans les terres
occupées. Pourquoi les sionistes devraient-ils se sentir en sécurité alors
que des musulmans n’ont aucune sécurité ?" Dans une interview à l’agence de
presse iranienne Mehr, Shariatmadari dit que le monde musulman ne doit pas
restreindre sa réaction aux attaques sionistes à la seule bande de Gaza,
mais qu’il doit créer une situation où "aucun sioniste ne se sentira en
sécurité, où que ce soit dans le monde". (…)

Le 16 juin, le journal Asharq Al Awsat rapporte la signature d’un accord de
coopération militaire entre la Syrie et l’Iran "pour repousser les menaces
[des Etats-Unis et d’Israël]. Le journal souligne qu’entre autres sujets, il
a été question, lors de conversations entre le ministre syrien de la défense
Hassan Turkmani et son collègue iranien Mustafa Mohammed Naijar, de la
situation au Liban et en Palestine et de l’aide à apporter au Hamas et au
Jihad islamique dans leur affrontement avec le Fatah. Le ministre syrien
déclare officiellement "un front commun contre les menaces israéliennes…
L’Iran considère la sécurité de la Syrie comme la sienne propre."

Asharq Al Awsat rapporte aussi que ce même ministre s’est rendu à Téhéran à
la tête d’une importante délégation accompagné d’officiers militaires et de
renseignement, et y avait rencontré des dirigeants politiques et militaires.
Le journal rapporte que l’Iran accepté de se porter garant d’un achat par la
Syrie de matériel militaire lourd auprès de la Russie, de la Chine et de
l’Ukraine, et d’équiper l’armée syrienne d’artillerie, de munitions, de
véhicules militaires et de missiles de fabrication iranienne. Iran allait
également contribuer à l’entraînement de forces navales syriennes.


Ecrit noir sur blanc

La Syrie annonce publiquement qu’elle a étendu ses précédents accords aves
l’Iran à la facilitation du passage de camions transportant des armes au
Liban. C’était là, noir sur blanc.

Tous ces signes ont été compilés dans les bureaux de MEMRI (Middle East
Media Research Institute), à Jérusalem. Igal Carmon, fondateur et directeur
de l’institut, qui a travaillé de nombreuses années au sein de
l’establishment militaire, a téléphoné à un ministre de ses connaissances
peu après l’attaque du Hamas contre la base militaire de Kerem Shalom. Il
proposait au ministre l’hypothèse selon laquelle la déviation du Hamas par
rapport à sa politique de cessez-le-feu (exprimée à l’époque par son
acceptation du document des prisonniers) était liée à la pression exercée
sur l’Iran pour son programme nucléaire.

Carmon dit au ministre et ami qu’il percevait une escalade dans les menaces
exprimées par l’Iran, qui augmentaient à mesure que se rapprochait la date
de la réponse que devait apporter l’Iran au G8 sur son programme nucléaire.
Il a imploré le ministre de parler à ses collègues du gouvernement, en leur
demandant de tenir leur langue jusqu’à la rencontre à Bruxelles entre le
coordinateur de l’Union européenne, Javier Solana, et le secrétaire du
Conseil national de la sécurité de l’Iran, Ali Lanjani.

"Je lui ai dit qu’il était important que les Européens comprennent que les
Iraniens n’avaient aucune intention de répondre favorablement à la
proposition de compromis américaine", se souvient Carmon. "Je lui ai dit
qu’à mon avis, s’il existait un plan iranien destiné à repousser les
pressions internationales, il faudrait alors s’attendre à une menace sur
notre frontière nord."

le lendemain, le Hezbollah attaquait le long de la frontière libanaise, et
une fois de plus, Carmon demandait de la retenue. Carmon a également jugé
que les actes terroristes en Irak, dirigés par les alliés chiites de l’Iran
emmenés par Mustafa Sadr, étaient également liés à la question nucléaire. Il
prédit qu’avant peu, les Iraniens déchaîneront des attentats terroristes
contre des cibles juives et israéliennes partout dans le monde.
"Nous assistons à un échec très grave de nos dirigeants. Ils ont laissé
l’Etat d’Israël tomber dans le piège iranien en répondant à la provocation
iranienne. ¨rovocation destinée à perturber les discussions du G8 qui était
censé parvenir à former un consensus international contre le programme
nucléaire iranien. Un dirigeant responsable aurait retardé sa réaction de
plusieurs semaines, et n’aurait pas fait le jeu de l’Iran."

"Nous avons manqué une chance de montrer au monde entier les provocations
iraniennes avant le G8. Nous avions la latitude de lancer des attaques
contre le Liban plus tard. Il aurait été possible de fixer un ultimatum
selon lequel, si les soldats n’étaient pas libérés dans un court délai, nous
utiliserions alors tous les moyens nécessaires pour les ramener à la maison.
Et entre temps, nous aurions pu prendre des mesures sur le front intérieur,
qui a été pris par surprise, et déployer trois divisions sur la frontière
syrienne."

"L’opinion n’est pas stupide. Elle aurait compris qu’une menace contre
quatre millions de personnes due au programme nucléaire iranien est bien
plus grave que la mort et l’enlèvement de soldats au nord."

L’explication à l’insistance têtue des Iraniens à retarder leur réponse à la
proposition américaine jusqu’au 22 août peut être trouvée dans les médias
iraniens. Il y a quelques semaines, des informations ont été publiées sur
une déclaration imminente d’Ahmadinejad à propos d’un "développement
important dans la capacité nucléaire de l’Iran."

Carmon estime qu’ils pourraient avoir besoin de quelques semaines
supplémentaires pour finaliser leur capacité d’enrichissement total ou
partielle d’uranium, sans dépendre d’aucun autre pays. Ce développement
pourrait aussi avoir à voir avec le développement de missiles avancés.


Peur ou colère

En entendant Olmert dire mardi que la crise au nord était une "tricherie
iranienne", Carmon n’a pas su s’il devait trembler de peur ou exploser de
colère. Furieux après Olmert, il dit : "ce n’est pas une tricherie comme au
football. Cela m’inquiète que même le président américain ne comprenne pas
qu’il ne s’agit pas ici de la ‘merde’ du Hezbollah, ou de tensions
régionales, mais bien d’une crise de dimension globale." MEMri parle du
danger que courent les alliés traditionnels des Etats-Unis, comme l’Arabie
saoudite et l’Egypte, qui sont en train de perdre leur statut régional au
profit de l’Iran, qui se trouve, lui, en train d’acquérir une capacité
nucléaire.

En même temps, la Russie, considérée comme un allié de l’Iran, prend de
nouveau position contre les Etats-Unis, en tant que puissance mondiale qui
exerce son influence au Moyen-Orient, dont elle est le principal fournisseur
en pétrole et en gaz.

Ainsi, la structure de deux super-puissances est en train de renaître, avec
la rivalité entre les blocs Est et Ouest au Moyen-Orient, comme au temps de
la guerre froide.

Le fait de ne pas tenir compte de cette menace inquiète particulièrement
Carmon, car toutes ces informations étaient disponibles, y compris le chemin
que prenaient les armes livrées par la Syrie au Liban, soudainement
"découverts" par les généraux israéliens qui l’appellent une "route de
contrebande ".

Pour Carmon, si tous les décisionnaires au sein du gouvernement et de
l’armée avaient tenu compte de l’implication de l’Iran, ils auraient compris
que tous les missiles, y compris le C-802 qui a frappé le navire israélien,
seraient en possession du Hezbollah.

"Il ne s’agit pas de tricheries", raille-t-il. "Il faut intégrer le fait que
Tsahal combat une milice iranienne, qui a le soutien logistique de l’Iran.
Les Etats-Unis doivent comprendre que Poutine est en train d’édifier un
centre d’enrichissement d’uranium en Sibérie, et que la Russie est le
principal soutien de l’Iran. La Russie y a 6.000 experts, et elle sait
comment garder cet allié, situé dans un endroit sensible. Ils sont certains
que nous serions incapables d’endurer une guerre sur le front intérieur,
comme l’ont fait les Arabes. Dans la guerre Iran-Irak, plus de deux millions
de musulmans sont morts."

Carmon s’inquiète de la possibilité que, dans quelques jours, après avoir
usé notre armée de l’air, l’Iran, de mèche avec la Russie, se porte
"volontaire" pour régler la crise entre Israël et le Hezbollah, et en
échange de cette bimbeloterie, ne gagne le véritable diamant : faire avancer
son programme nucléaire.

/…

Je suis en vacances, doté d'une pauvre connexion 56k, et ne peut donc pas aussi souvent que d'habitude valider vos commentaires.

14 juillet 2006

Zidane: une explication pour rien.

D'accord, d'accord, Zizou est un champion extraordinaire et sans lui l'équipe de France n'aurait pas fait le quart de son parcours en coupe du monde. Ok, il aime sa maman, où plutôt, "la" maman ("la" soeur), ce qui est légèrement différent, plus "pétainiste" que "camusien", si vous voyez ce que je veux dire...Mais que ses explications étaient oiseuses! Cette façon de se retrancher derrière la "provocation", pour ne pas regretter son geste! Cela anéantissait aussitôt l'exemple qu'il voulait donner aux gamins. Car les mômes, surtout en banlieue, où il faut se faire respecter tous les jours, auront bien compris que ce genre du coup de boule est à proscrire, sauf si on vous traite de "fils de p..."
Observez d'ailleurs comme la légende de Zidane victime d'insultes racistes s'est répandue sans le moindre indice. Le Mrap et Mme Buffet étaient déjà prêts à mordre! Zidane lui même a enfoncé le clou sur l'inadmissible racisme qui sévit en Italie (les insupportables commentaires du vice président du sénat: "Nous avons battu une équipe de noirs et de terroristes!"). L'ennui c'est que Zidane n'a pas été traité de "terroriste" ou de "porc de musulman", mais seulement l'objet d'une insulte malheureusement banale. On nous explique assez que "nique ta mère" (ou nique les flics) n'est pas à prendre au pied de la lettre!
Surtout, que Zidane propose-t-il? Le supplice de la roue pour injure raciste? Où bien un simple coup de boule? Désolé, Zizou tu t'es encore planté. Il aurait mieux valu te taire.
Enfin, la posture du plus grand footballeur du monde, adulé de tous, se cherchant de mauvaises excuses fait simplement et bassement écho aux justifications de tant de mauvais élèves qui, plutôt que de faire un minimum d'autocritique, sont prompt à dénoncer l'hostilité ou le racisme de la terre entière pour expliquer leurs échecs. Ce qui peut être compris (mais pas encouragé) lorsqu'on est socialement handicapé est inexcusable venant d'un être aussi doué et gâté par la vie que Zidane, et constitue assurément un mauvais exemple.
Deux mots encore: Ségolène Royal a fait une faute en croyant bon de saluer "le respect exemplaire de Zidane pour sa mère".
Ensuite, j'ai croisé hier un ami israélien qui, pour justifier le comportement de l'Etat Hebreu au Liban, s'est rangé derrière Zidane et tous ceux qui, comme Mme Royal, estiment qu'il faut punir les provocateurs plus durement que les fauteurs de violence. Malheureusement ce parallèle n'est pas tenable. D'abord parce que céder à la provocation c'est souvent faire le jeu de ses ennemis. C'est précisément pour ça que sont faites les provocations. Ensuite parce que dans le cas d'Israël, il s'agit peut-être de davantage que d'une simple provocation, la suite le dira.

11 juillet 2006

Saint Zidane, tragedien et martyr



Depuis ce fumeux, et somme toute assez puéril, "coup de boule", il n'est plus question que de ça: Qui donc Materazzi a-t-il bien pu insulter pour que notre Zizou perde ainsi tout contrôle sur lui-même? Sa mère, sa soeur, les deux à la fois? Les musulmans dans leur ensemble? On sent bien le sens de ces spéculations: tenter d'expliquer, voire de comprendre ce geste incroyable, tragique, qui se joue de notre perception du "magicien". Bertrand Delanoë a pu, par exemple, en bon méditerranéen qui se respecte, commencer à émettre l'hypothèse d'une injure visant la génitrice du grand homme, pour aussitôt relativiser la portée de son geste. Quand à Chirac, il lui a déjà accordé le pardon de la Nation, sans autre forme de procès, pour service rendu au moral des Français. Une fois de plus le Président ressemble au reste des élites françaises. Il suffit pour s'en convaincre de voir l'indulgence de la presse française (L'Equipe mise à part ), comparée au jugement très sévère des confrères étrangers (et pas seulement anglo-saxons). Pour le spectateur, amateur, admirateur de base, le malaise est bien réel. Certains éducateurs, par exemple, déploraient déjà hier un début de mouvement d'imitation chez les gamins et estimaient qu'une explication et des regrets seraient bien le minimum.
Le plus désolant est venu du sélectionneur, qui chercha dans les conséquences de l'expulsion de Zidane, la raison de la défaite, manière de ne pas répondre de son coaching minimaliste, pour ne pas dire de son inexistence totale. Oui, Zidane aurait pu marquer le but de la victoire lors du dernier quart d'heure. Il faillit d'ailleurs le faire quelques minutes avant son carton rouge d'un autre coup de tête, qui eut été plus glorieux celui-là. Toutes les insultes de l'Italie (qui en connaît un rayon) n'auraient alors pas suffi à troubler sa félicité, soyons en sûr. A quoi ça se joue...Mais il aurait aussi pu, lui et les autres, ceux qui sont restés frais sur le banc, marquer ce but dès la deuxième mi-temps, lorsqu'il apparut que la "squadra" était à pied, après une première mi-temps de folie. "Saint Zidane, tragédien et martyr", héros scandaleux, mais joueur étonnant, sans qui la finale aurait peut-être été gagnée, mais sans qui il n'y aurait sans doute pas eu de finale. On ne peut pas le juger. D'ailleurs on ne juge personne en France! On ne peut pas, non plus lui pardonner, compte tenu de son statut de mythe auprès des jeunes, du moins avant qu'il ait émis quelques regrets. Tout juste constater que derrière cette sortie funeste se masque une sorte d' acte manqué.

05 juillet 2006

Bravo l'Allemagne!

Pour moi, ce début d'été laisse peu de temps à consacrer à ce blog. Entre un livre en retard et qu'il faut bien terminer et la coupe du monde, cela laisse peu d'heures pour le blog.
Il s'est passé, pendant cette coupe du monde, une chose étrange, une première en ce qui me concerne: J'ai trouvé l'Allemagne sympa! Attachante même, à l'image de l'expressif Klinsmann. Incroyable! Je me suis surpris a souhaiter la victoire de l'Allemagne face à des Italiens dominateurs et qui méritaient pleinement la victoire. Et ce n'est pas seulement parce que j'espèrais, comme beaucoup, une revanche de Seville. Du reste, il ne pourra jamais y avoir de revanche de Seville, tant l'Allemagne, l'équipe comme le pays, sont aujourd'hui à des années lumières de la RFA de 1982. Aujourd'hui, non seulement elle montre sa jeunesse et sa fragilité, autant que son impulsivité, mais-là encore la "Mannshaft" est à l'image du pays-elle s'assume de plus en plus en plus comme un pays de metissage, à l'image d'Odonkor, Podolski et Klose qui sont des "Allemands de fraiche date". Petit à petit l'Allemagne fait son deuil du droit du sang et l'on verra bientôt des joueurs d'origine turc dans l'équipe nationale. Bref, elle commence à nous ressembler et on se prend à rêver à une Europe en train de se faire réellement...
Du coup, moi qui ai toujours eu un faible pour l'Italie (précisément depuis l'Allemagne Italie de 70, j'étais gosse), j'ai éprouvé de la tristesse après l'élimination de l'Allemagne. Je n'en suis pas encore revenu...

30 juin 2006

Légitime défense ou fuite en avant?

Je sens les lecteurs de ce blog impatients de connaître mon point de vue sur l'opération "pluie d'été". Voici quelques remarques générales et je l'espère non définitives:
1/Oui, Israël est en état de légitime défense lorsqu'il intervient pour faire cesser les tirs de roquettes Qassam sur ses agglomération. Mais ces tirs proviennent du nord de la bande de Gaza, et c'est dans ce secteur que son armée a marqué le pas.

2/ Le gouvernement israélien a raison de ne pas faire la différence entre la branche politique du Hamas et la branche militaire. Entre le Hamas de Palestine et sa direction "internationale" située en Syrie et incarnée par Khaled Mechal.

3/Cela dit, les responsables israéliens ne sont pas obligés de tomber dans le premier panneau venu. L'enlèvement du "soldat Gilad" a, aux yeux des israéliens, une valeur émotionnelle insoupçonnée ici. On pourrait disserter sur les mérites ou sur l'aveuglement diplomatique d'un pays, sans doute le seul au monde, capable de risquer une guerre, ou une campagne terroriste pour la vie d'un seul de ses soldats.
-Il est très probable que cet enlèvement a été conçu pour provoquer une riposte israélienne d'envergure et discréditer les voix palestiniennes qui prêchent la retenue ou le compromis. Il en existe au sein même du gouvernement dirigé par le Hamas.
-Faute d'avoir un plan de paix global à proposer, Israël devrait au moins s'employer à préserver la trêve actuelle, même imparfaite. La question des tirs de roquettes Qassam doit être considérée comme un problème de sécurité de "basse intensité". Ses conséquences sont très perturbantes pour les habitants de Sdérot et du sud d'Israël mais ne sont pas devastatrices.
-je ne me fais aucune illusion sur les objectifs à long terme de ces "modérés" du Hamas, mais je ne vois pas l'intérêt, pour Israël de les affaiblir. Même raisonnement pour l'autorité palestinienne qui n'est plus qu'une ombre. Israël a autorisé les élections palestiniennes et laissé les candidats du Hamas se présenter, connaissant parfaitement les termes de leur charte qui exclut toute coexistence avec Israël. Maintenant que le résultat lui déplait, Jérusalem serait bien avancé si les territoires palestiniens sombraient dans le chaos. Israël se retrouverait alors à nouveau responsable de ces territoires, ce qui, il me semble, va à l'encontre de la doctrine Sharon du retrait progressif derrière des frontières définies, cohérentes et sûres.

-Enfin, je me demande si tout cela ne démontre pas la faiblesse du pouvoir politique, du gouvernement "civil" d'Olmert face à l'Etat Major de Tsahal.

29 juin 2006

Jospin, qu'as-tu fait de ta retraite?

Hier soir, Jospin voulait surtout tourner cette page là...

Mais qu'est-ce-qu'ils ont tous, là, entre deux victoires des "bleus", à venir nous expliquer comment va la France, bien ou mal, et surtout combien elle irait mieux (plus mal) avec (sans) eux?
Ils se disent peut-être que les étincelles de Zidane et de ses potes libèrent en nous du temps de cerveau disponible pour leur retape politique?
Dernier en date, Jospin sur TF1, tel une mouche sur la mousse du champagne et coincé entre 12 sujets sur la victoire contre l'Espagne, tout étonné lui-même d'être convié à une fête dans laquelle il n'avait pas spécialement grand chose à faire. Il n'a pas beaucoup changé notre Lionel après ces 5 ans passés à l'île de Ré et dans les librairies à signer son livre sur le Monde tel qu'il le voit. Toujours aussi digne. "A decent man", partisan de l'ordre et de la justice et qui, au moins, ne se rue pas pour récupérer les victoires de l'équipe de France, à la différence de certains. On le sentait prêt à nous reparler de son bilan à Matignon, mais il s'est retenu. Pourtant il ne cache pas qu'il se pense encore comme le meilleur, à gauche en tout cas, pour rassembler et présider. Il n'a jamais manqué de confiance en lui, mais il faudra, au delà des généralités qu'il nous explique enfin pourquoi. Et surtout qu'il soit un peu plus précis sur la manière dont il la dirigerait, la France. Car sinon, au PS, c'est quand même plutôt le trop plein et ça va commencer à devenir problématique. Surtout que le PS n'est pas seul à gauche. En 2002, Jospin n'avait pas pu ou su empêcher les candidatures parasites. Je ne vois pas en quoi il serait plus rassembleur en 2007.
En revanche, je trouve qu'il est déplacé de lui reprocher éternellement ses paroles du 21 avril. D'abord, contrairement à ce que dit PPDA, il n'a jamais dit " je me retire
définitivement". Il s'est retiré ce soir là et 5 ans après il est fatigué de se retirer, voilà. C'est son droit. Ce qu'on ne voit pas, c'est en quoi il a mis à profit ces 5 ans de réflexion. A-t-il parcouru le vaste monde? A-t-il essayé un autre métier, histoire de mieux comprendre la vie des "vrais" gens? A-t-il au moins, comme Juppé ou Seguin, donné des cours dans une université étrangère ou française? Pas le moins du monde. Il a joui de la vie, de Sylviane, de l'île de Ré. Une petite réunion de copains de temps en temps, dans le XVIIIème, et puis c'est tout. Bref un retraité de l'Etat, heureux, assez oisif. Vous me direz qu 'en celà il ressemble de plus en plus à la France qui vieillit (bien) et travaille de moins en moins. Qu'il veuille être utile au pays est à son honneur. Mais il y a sans doute d'autres moyens que de devenir Président. Sans céder au jeunisme, il serait temps que la France laisse ses quinquagénaires prendre les rennes.
Finalement je n'ai pas senti que Jospin comblait un vide. Ou qu'il nous soit revenu avec un talent nouveau. Si, en fait, peut-être celui de commentateur sportif...Très bon.

27 juin 2006

Moretti, Berlusconi, la démocratie, la vie


"Pourquoi donc aucun cinéaste n'a-t-il jamais fait un film sur Berlusconi?" se demande la jeune Térésa dans "Le Caïman", dernier-et magistral-film de Nani Moretti. En effet, il semble que la veine du film politique (assez avec le terme galvaudé de "citoyen"!) qui connu ses heures glorieuse dans les années 70, soit bel et bien épuiée. Ce qui vaut pour l'Italie vaut aussi pour la France, où il fallu attendre Karl zéro pour faire un film (et encore un documentaire) sur Chirac.
A un moment, un nouveau riche polonais, sollicité pour financer ce fameux film sur Berlusconi, ironise sur "l'Italie d'operette": "Vous autres Italiens, on croit toujours que vous avez touchez le fond, mais vous continuez toujours à creuser, à creuser". Nous sommes bien leurs cousins germains...
Là ou le film de Moretti mérite toutes les louanges c'est qu'il s'agit surtout d'un film sur la difficulté de le faire, ce film sur Berlusconi, ce film sur la politique, alors que le public redécouvre avec Tarantino-et les sous-Tarentino-les charmes du film de genre, avec une prédilection particulière pour les héroïnes guerrières, pâle reflet des fantasmes et archétypes sado-maso.
Dans le film, l'acteur sollicité pour jouer Berlusconi (et interprété par Moretti lui-même) fait ainsi part de son sceptiscisme: "A quoi bon faire un film sur Berlusconi, tout le monde sait déjà tout sur le personnage. Il n'ya que les gens de gauche qui veulent qu'on leur parle de ce qu'ils savent déjà". Pourtant, le film, après moult péripéties, se fera bien et avec l'acteur préssenti.
Film triple (au moins), sur l'Italie, sur l'examen de conscience d'un producteur de série B en train de rompre avec sa femme, embarqué par hasard, au milieu d'une bande de gauchiste dans une aventure dans laquelle il trouvera sa planche de salut.

J'ai un peu tardé à voir ce film et je vous en parle un peu tardivement. C'est un film indispensable sur la faiblesse de la démocratie, l' incapacité du peuple à se dresser quand la liberté est instrumentalisée par des démagogue affairistes. Et, finalement, sur la primauté de la sphère privé.
En sortant, je me disais que la démocratie, vue par Moretti, est assez bien résumée par cette maxime populaire: La dictature c'est ferme là, la démocratie, cause toujours...

18 juin 2006

La Sarkophobie peut-elle profiter à Le Pen?



Deux articles du dernier numero du "Point" (malheureusement pas consultable en ligne) suggèrent qu'un certain nombre d'électeurs d'origine maghrébine (je ne me résous pas à dire "musulmans") atteints de "Sarkophobie" pourraient tout simplement accorder leurs faveurs à Le Pen.
Parmi les explications de cetta évolution étonnante il y aurait le souvenir du soutien à Saddam Hussein et l'antiaméricanisme du président du FN, mais aussi le recentrage, l'assouplissement de son discours. A plusieurs reprises il a rendu hommage au travail des immigrés qui se sont crevés à la tâche pour le pays. Il y a aussi le lifting idéologique effectué par Marine Le Pen, dont j'ai eu l'occasion de dire moi aussi à quel point il était spectaculaire.
Cette normalisation de Le Pen chez les "nouveaux Français" est aussi sensible dans une partie de la communauté juive effrayé par l'antisémitisme d'extrême gauche et dont le besoin de sécurité a tendance à bouleverser les repères. Mais il me semble que De Villiers aurait davantage d'atouts pour attirer cet électorat là.
Le point commun est sans doute que ces "déçus du Sarkozysme" ne voient pas la traduction dans les faits des paroles fortes du ministre de l'intérieur qui avait promis de nettoyer la racaille.
Il y a aussi la timidité de Sarko sur le thème de la laïcité. Il me semble en effet que, mis à part les extrémistes religieux, les Français issus de l'immigration et les Juifs sentent que la laïcité est le ciment qui les agrège à une République Française menacée d'éclatement communautariste. Le besoin d'ordre a des traductions multiples et la laïcité réaffirmée sécurise.
Le comble est que Le Pen venu des profondeurs de la France Vichyste et traditionaliste d'extrême droite se soit rallié à cette valeur. Beaucoup, comme Bernard Antony (alias Romain Marie) par exemple, ne l'acceptent pas et, pour cette raison ont largué les amarres.
Décidément, il se passe beaucoup de choses à droite en ce moment, en grande partie sur la jachère idéologique de la gauche. Ségolène Royal mise à part il n'y a plus beaucoup de laboureur d'idées républicaines au Parti Socialiste.
La confiance des responsables de la campagne de Le Pen, assurés que leur patron va encore casser la baraque en 2007 ne paraît pas exagérée.

15 juin 2006

Chirac ne manque pas d'entrain


Sa popularité est en chute libre. L'opinion s'interroge sur sa capacité à conduire la France vers les sommets et à faire gagner son camp. Dans les rangs on entend de plus en plus de critiques sur la tactique. Son leadership est contesté. Mais Chirac vient de lui renouveler toute sa confiance. Malgré tout celà, qu'on se le dise, le président ne changera pas d'équipe au milieu du gué. Il va garder Villepin? Rien n'est moins sûr. Il s'agit pour l'instant de soutenir Domenech, comme l'indique ce communiqué (véridique) repris hier dans une dépêche de l'AFP:

Foot-MOND-2006-GrG-FRA-SUI-sport Mondial-2006 -
Chirac "fermement décidé" à continuer à soutenir les Bleus
PARIS, 14 juin 2006 (AFP) - Jacques Chirac est "fermement décidé" à continuer à soutenir les Bleus, dont le premier match au Mondial-2006, mardi soir, s'est soldé par un nul 0-0 contre la Suisse (groupe G), a indiqué mercredi le porte-parole de la présidence Jérôme Bonnafont. M. Chirac, qui a regardé le match dans son bureau tout en préparant le conseil des ministres, "apporte tout son soutien à l'équipe de France, et il est fermement décidé à continuer à lui apporter son soutien", a indiqué M. Bonnafont à la presse. Alors que le ministre des Sports Jean-François Lamour a indiqué mercredi à la sortie du conseil des ministres qu'il aurait "espéré mieux" qu'un nul face à la Suisse pour débuter le Mondial, le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a fustigé "cette tradition qu'on a tout d'un coup de vouloir commencer à entendre ici ou là des doutes". "On soutient l'équipe et on la soutient vraiment. Si on doit faire des commentaires, on les fera après la Coupe du monde", a souligné M. Copé. La France doit encore affronter la Corée du Sud dimanche et le Togo le 23 juin.
es/ybl AFP

En cas de victoire en Allemagne, Domenech a toutes ses chances pour Matignon...Et Chirac se représente?

14 juin 2006

Place aux vieux!

24 heures à Rouen pour animer le colloque sur le vieillissement de la population, conclu par une intervention de Laurent Fabius. Il est un des rares hommes politiques à se colleter à ce sujet qu'évitent soigneusement les autres: l'inéluctable doublement de la population des plus de 80 ans d'ici 2020, avec les conséquences que cela entraînera en terme de perte d'autonomie. Même si l'on est vieux plus tard, si le pouvoir d'achat des retraités va continuer à croître, la collectivité devra faire face à une demande d'assistance pas toujours solvable. Il y aura quand même de plus en plus de personnes âgées pauvres, et de plus en plus de malades d'Alzheimer. Fabius a du mérite. Souvenez-vous de la canicule de 2003. Avez-vous l'impression que les choses aient changé en quoi que ce soit? Qu'un débat sur un événement aussi prévisible ait été ne serait-ce qu'amorcé? Absolument rien. Evidement, l' image de Fabius reste plombée par le scandale du sang contaminé. C'est sans doute injuste, mais c'est comme ça. Ça lui colle et ça lui collera probablement toujours à la peau. Il n'est donc pas mauvais qu'il montre sa capacité d'empathie, de compassion, sur un tel sujet de société. Il le fait en homme d'Etat, c'est à dire sans se dissimuler qu'il faudra dégager des moyens pour que la collectivité puisse faire face à ses responsabilités. La Cour des comptes estime que les dépenses de prise en charge de la dépendance, de l'ordre de 15 milliards d'euro aujourd'hui, vont doubler en 15 ans. Ce n'est pas, dit-elle, hors de portée pour l'économie française, mais ce n'est pas une paille. Fabius propose une augmentation d'un point de la CSG (selon la Cour, un demi point suffirait, mais il est vrai que les besoins ne vont pas cesser de croître). Franchement, dans la situation actuelle, je ne vois pas comment on pourrait augmenter d'un point les prélèvements obligatoires, alors que nous avons le taux le plus élevé d'Europe et avons tant besoin de relancer la croissance, sans se poser la question de la réduction de certaines dépenses improductives de l'Etat, mais au moins on ne dira pas que c'est démago.
Il y a décidément un paradoxe Fabius. L'homme qui craignait en 2001 que la gauche ne soit battu à cause de la pression fiscale, plaide aujourd'hui pour une hausse des impôts. Il est le seul. Après le Non, voilà qui est de nature à renforcer encore son prestige à la gauche de la gauche. Il reste donc fidèle à sa stratégie. En dépit de sondage catastrophiques (4% souhaitent qu'il soit le candidat socialiste, 5% des sympathisants PS), il poursuit obstinément son chemin, persuadé d'être, sinon le plus aimé, au moins le plus capable. Il tombera peut-être mais il tombera à gauche. Où alors il rassemblera contre le "blairisme" de Ségolène Royal. Une vrai opposition de style. Mais une même volonté, inflexible.

10 juin 2006

Etats d'âme de blogueur


Ouh!... Que ça va être dur!...Que c'est déjà très très dur de bloguer en ce mois de juin avec le beau temps, les souvenirs taurins bien persistants de Nîmes (Belle feria, phénoménal Ponce, épatant Castella, voilà je le glisse en passant), et surtout le mondial qui a (si bien) commencé! J'aurais peut-être quelques coups de foudre, bien sûr, mais je n'ai pas trop envie de faire du reportage de salon. Alors je vous renvoie au petit père asko (Claude Askolovitch), il a fini par s'y mettre au blog! Un blog de coupe du monde qu'il verra des stades lui...Et il y a aussi des photos! Une prière, Claude, fait nous des photos de supporters (et trices évidement). Bon, sur le foot, on peut compter sur lui, il va faire le boulot.
Je m'occupe de la politique pendant ce temps là. les héros de Clearstream étaient fatigués. Il était temps pour eux qu'elle commence cette coupe du monde. D'Huy et Pons aiment-ils le foot. Vont-ils débrayer dans leurs cabinets? Bière et Pizza l'après-midi, ou bien, rien à faire business as usual, on continue le boulot. M. Villepin désolé de vous interrompre en plein match, mais nous avons quelques questions à vous poser. Enorme...
Allez bonne coupe du monde à tous!

01 juin 2006

Et si le Tony Blair Français était UNE Tony Blair?



Elle était tendue, Ségolène Royal, hier soir à Bondy (dans le 9-3). Elle lisait fébrilement des notes manuscrites, prises sur un bloc A4. Ca ne lui ressemblait pas beaucoup.On la sentait grâve, sachant que les belles âmes de la presse bien pensante, promptes à l'encenser pouvait, brutalement retourner leur veste et la lyncher. Puis vinrent les mots. "Centre fermés" "Encadrement militaire", "sérieuse reprise en main", "remise au carré", "école de parents", "mise sous tutelle des allocations." Il fallait oser et les camarades étaient quand même assez soufflés. Indignation des Fabiusiens et strausskhaniens persuadés d'avoir pris leur rivale en flagrant dérapage. Incertain, Jack Lang se rallia (est-ce prémonitoire?) en faisant mine de ne voir là que de la position des tous les socialistes. Franchement embarassé, François Hollande qui ne s'attendait visiblement pas à ça.
Côté Sarko, le flottement était encore plus sensible, jusqu'à ce que Sarkozy en personne, encourage Mme Royal à "persevérer dans ce chemin", avant de la jouer amusé: "je souhaite bon courage à François Hollande". En effet. Remarquez comment Sarkozy estime que dès que l'on évoque de façon un tantinet sévère les questions de sécurité, il estime qu'on le plagie. Comme s'il devait avoir le monopole de ce thème. Cela fait des années que des électeurs de gauche sont tentés par Sarko, parce que la gauche n'est pas à la hauteur suces questions. Sarko le sait qui leur fait régulièrement des avances. Là, on le sent péoccupé par cette concurrence naissante face à laquelle il se devait de faire "buona figura".
Jean-Luc Mélanchon a vu juste, en voyant là du "Tony Blair pur jus". Et oui, et c'est précisément cela qui est révolutionnaire. L'électorat socialiste attend sans doute celà, désespérement . Les adhérents, qui seront maitres du choix du candidat, sont censés, eux, préférer un bon vieux candidat "anti-liberal". C'est sous-estimer leur désir de renouvellement, surtout celui des 60 000 nouveaux adhérents qui payent 20 euros pour participer à cette primaire. Fabius, et aussi DSK, pensent que la question sociale sera prépondérante. Royal parie, elle, que les électeurs de gauche se prononceront avant tout sur les questions culturelles et de société (sécurité, éducation etc...). On peut objecter qu'elle fait, un peu tôt, une campagne de second tour. Mais on ne peut plus dire qu'elle n'a pas d'idée. Et qu'elle ne prend pas de risques.

31 mai 2006

Tout est dans les livres...

Il n'ya plus aucun doute, Michel Houellebecq est un authentique génie visionnaire. Voyez ce que rapporte libé ce matin, la création d'un parti pédophilo-porno aux Pays-Bas.

Ya ka dissoudre la tribu ka



La descente des nazillons noirs de la tribu K, dimanche rue des Rosiers à Paris, est absolument abjecte. Elle m'a fait penser au comportement des SA qui brutalisaient et humiliaient les juifs en Allemagne dans les années 30. Leur programme est clair. Même s'il ne sont pas encore passé aux actes, leur idéologie serait celle d'un KKK noir. Ce sont des "Black supremacists". Leur détestation vise en priorité tout ce qui est juif et/ou blanc (Les Fallashas sont, pour ces malades sectaires, des "faux noirs"). Ils ne sont guère plus qu'une trentaine-selon les RG-mais à l'occasion du meurtre d'Ilan Halimi et du soutien moral qu'il ont apporté à Youssouf Fofana, on a pu constater que leur idéologie pouvait se répandre par capillarité dans une "communauté" (y a-t-il vraiment une communauté noire? Je ne le pense pas mais j'utilise ce terme par commodité) en pleine ébullition. Une chance: tribu K est aussi arabophobe que judéophobe, ce qui limitera considérablement son attractivité dans les banlieues.
Néanmoins, hier sur RTL, j'ai défendu un point de vue opposé à la dissolution de Tribu K et à l'interdiction-préconisée par Nicolas Sarkozy- de son site internet, d'ailleurs bizarrement inaccessible depuis hier. Pourquoi? J'ai beaucoup évolué sur cette question et je pense aujourd'hui que ce n'est pas à la justice mais à la société de stigmatiser ces énergumènes. Empêcher, par une mesure administrative, quelques frappadingues de s'abreuver de leur prose ne changera rien, et pourrait même les renforcer. en donnant seulement l'illusion de l'action cela permettrait aux lâches de détourner les yeux. Dormez tranquille brave gens, pendant que Sarkozy karcherise!
J'ai fini par me rallier à la position de la majorité immense des internautes qui souhaitent que la toile reste un espace de liberté d'expression totale. Chacun doit en effet s'habituer à faire le tri entre les contenus fiables et sérieux et les autres.Vous n'empêcherez jamais les esprits perturbés de croire, par exemple, les théoriciens du complot qui abondent sur internet. Leur faire la chasse serait aussi illusoire que contre-productive. Internet a tout changé et rendu obsolète et inefficace l'arsenal juridique réprimant l'incitation à la haine raciale par exemple. Je me suis d'ailleurs toujours étonné que nous ayons en France à la fois les lois les plus répressives en ce domaine mais aussi une extrême droite révisionniste aussi puissante, des préjugés et des actes anti-arabes et antisémites aussi nombreux. Aux Etats-Unis où la liberté d'expression est totale, l'extrême droite est très faible électoralement. Seuls les menaces physiques, les troubles à l'ordre public, les incitations directes et les actes de violence devraient être sévèrement punis, surtout s'ils sont aggravés par des motivations racistes. De ce point de vue là il y a suffisamment de quoi retrouver les auteurs de la descente de dimanche (des photos ont été prises) et les condamner. Tout, même une peine symbolique, vaut mieux que l'impunité dont bénéficie les petits délinquants. C'est ce qu'on attend d'un pouvoir politique digne de ce nom.
Je prends un autre exemple. Le Pen a été jugé et plusieurs fois condamné pour des déclarations concernant la période de la seconde guerre mondiale et montrant, de sa part, une certaine nostalgie de Vichy et sa mansuétude envers l'occupant. Ça lui a coûté cher et Le Pen n'est pas crésus. Depuis il se méfie et fait attention à ce qu'il dit. Pense-t-il différemment pour autant? Certainement pas. Au contraire, la modération récente de son discours lui permet de passer pour un homme politique respectable. Autrement dit, ces lois donnent seulement l'illusion que l'on s'est débarrassé du problème. Elles sont des révélateurs d'impuissance et, pire, donnent l'impression à beaucoup que si l'on veut faire taire ces gens c'est qu'ils disent la vérité et que l'on n'a plus aucun autre moyen de contrer leur influence qui grandit et devient irrésistible. Le Pen a d'ailleurs compris que plus il se taisait, plus il revenait fortement lors des élections. et quand on lui donne la parole il préfère vociférer contre des médias qu'il accuse de ne pas lui donner suffisament la parole! En privé, il m'a affirmé un jour que la plus grande bêtise qu'avait fait le système contre lui, c'était d'avoir de facto interdit le FN à l'assemblée. "
Quand vous êtes député, vous êtes obligé de prendre position tous les jours sur quantité de sujet. Vous vous faites donc obligatoirement des ennemis." En l'excluant du jeu normal des institutions, de plus en plus de gens se sont abusé à penser qu'il pouvait être la solution à la décrépitude politique. Et le FN, à défaut d'avoir des députés, engraisse. En parvenant au second tour de l'élection de 2002, Le Pen a faussé l'élection et peut-être son résultat. Nous payons tous les jours le prix de ce parasitage. Je préfère qu'il ait des députés, et surtout qu'il dise tout haut ce qu'il rumine, afin que chacun prenne ses responsabilités dans l'isoloir.
Sur fonds de communautarisme les opinions extrêmes se répandent en France. Elles débordent et déborderont de plus en plus sur le terrain électoral. C'est extrêmement inquiétant mais ce n'est pas à la justice de s'en occuper.
PS: Le plus révoltant dans l'affaire de la rue des Rosiers est que la police ait mis une demi heure pour intervenir en nombre pour faire cesser les troubles, sur un lieu aussi sensible et déjà theâtre d'un attentat sanglant. Que font les RG? Que se serait-il passé si, au lieu de bâtons, les assaillants avaient eu des kalashnikov? La réaction de Sarkozy est destinée à masquer l'impuissance de ses services. C'est de la gesticulation.

28 mai 2006

J'adore

Les pieds dans la toile Royal...

La blogophilie ségolenienne est devenue tellement active qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. Yannick Serrano que je mentionnais dans mon post "Les drôles d'admirateurs..." m'envoie un mail incendiaire (que l'on peut lire dans les commentaires) pour me dire qu'il n'a rien à voir avec le site www.segoleneroyal.over-blog.com. Dont acte. mais je n'ai quand même pas rêvé! En me rendant à nouveau sur le site en question, je découvre qu'en effet la mention du sus-nommé à complètement et opportunément disparu...à sa demande, comme le signale Mme Evangelizta, qu'il faut désormais tenir pour responsable...Sauf qu'elle a elle aussi fait disparaître tout lien vers Denis Touret, l'auteur de l'article incriminé sur Laurent Fabius. Vous suivez? Ce n'est pas facile en effet et je ne suis pas sûr de m'y retrouver moi non plus. Je crois que les relais de Ségolène Royal se sont fait sérieusement sonné les cloches par la maison mère après l'article du Canard et quelques posts comme le mien. L'erreur est humaine on peut se laisser abuser et les insultes de M. Serrano me laissent penser qu'il cherche à rattraper une grosse bétise. Bon. Certains d'entre vous me disent que j'aurais dû m'en prendre à Denis Touret et à lui seul dès le départ. Mais il circule toutes sortes d'insanités sur la blogosphère. Je ne vais quand même pas toutes les poursuivre! Ce qui me paraissait grâve c'est qu'elles puissent être reprises sur des blogs d'admirateurs de Ségolène Royal qui utilisent son nom. Le ménage ayant été fait, il n'y a donc plus rien à dire.

27 mai 2006

Bras d'honneur


Guy Drut est un type sympa. Riche et sympa. Il a épousé une femme de bien. Mais cela ne lui suffisait pas et il s'est débrouillé pour, en plus de son traitement de député qui reste assez confortable (aux environs de 10000 euros), se trouver une gâche supplémentaire. Un emploi fictif. Au procès des HLM d'île de France il n'a fait part d'aucun regret et s'est contenté d'expliquer qu'il était resté un grand champion et que les grands champions, que voulez-vous, sont capricieux. Ben voyons...Et voilà le grand Guy Drut qui nous a, moi le premier, fait tant rêvé avec sa médaille de Montréal, blanchi par la volonté d'un souverain qui est lui-même au dessus des lois. Le pire c'est que tous les autres prévenus de cette affaire, eux, n'ont pas eu droit à cette amnistie qui est en fait une grâce.
Entendons nous bien: Guy Drut n'a aucune excuse. Son cas est indéfendable. Ce n'estpas le champion qui est grâcié mais l'homme politique corrompu. Quand à "l'influence de la France au sein du CIO", parlons en. La présence de Drut au CIO alors que Paris voulait les jeux aura été un boulet plutôt qu'autre chose.
Jadis l'amnistie des politiques mouillés dans l'affaire Urba fut considérée comme l'une des explications de la défaite de la gauche en 1993. Aujourd'hui Chirac n'en a plus rien à faire. Il sauve ses petits camarades dans ce qui ressemble à un bras d'honneur à la morale politique pour laquelle il n'a jamais montré que du mépris. C'est un chef de bande qui a un pied dans la tombe et qui ne se soucie même plus de son héritage. De toute façon son pire cauchemar serait de voir Sarkozy lui succéder. Ça tombe bien.
Ecoutez les gens autour de vous. ils ne sont même plus ni indignés, ni même surpris. Toute probité publique ayant disparu depuis déjà longtemps, ils en ont pris leur parti. Ils réagissent comme des gaulois, en ricanant. Puis un jour, en novembre ou en Avril, ils descendent faire la révolution. Ça fait deux fois en un an quand même. Mais jusqu'ici tout va bien . Vivement 2007!

26 mai 2006

Les drôles d'admirateurs de Ségolène Royal

Elle n'y est sans doute pour rien, n'empêche qu'elle a de drôles de soutiens, Mme Royal. Comme quoi malheureusement popularité peux rimer avec populisme, en l'espèce populisme de gauche.
Comme l'a révélé le Canard Enchaîné, son blog, "Désir d'avenir" a été pollué par un admirateur de Gironde qui renvoyait lui-même sur le site d'un universitaire qui décrit Laurent Fabius et Dominique Strauss-Khan comme des "
membres éminents de la communauté juive". Ce n'est pas dit comme ça, au détour d'une phrase, en passant, mais dès la première ligne d'un article sur le parcours de Fabius!
La montée en puissance d'internet dans les campagnes électorales peut être la meilleure comme la pire des choses. Ségolène Royal fait sur internet une campagne dynamique et moderne qui enrichit le débat politique et crédibilise sa candidature. Mais on attendait plutôt ce type de dérapage au FN. Quel barouf ça aurait fait! Le Pen aurait été illico convoqué à la télé pour s'expliquer.
L'admirateur en question, un certain Yannick Serrano, devant le scandale, a aussitôt retiré le lien de son site. Marri, il nous indique, sans doute pour nous rassurer, qu'il ne peut être comparé à l'extrême droite antisémite puisque "sa grand-mère est juive". Ouf. Pour lui, c'est "Ségolène ou l'abstention". Mais il y a pire. M. Serrano qui a juré la perte des deux juifs éminents se débrouille pour nous dire qu'ils ont des "casseroles", même si la justice les a tous les deux innocentés. Bref qu'il n'y a pas de fumée sans feu..
Evidement Ségolène Royal ne peut être tenue pour responsable. rançon de la popularité, aléas du net. On ne choisi pas ses fans et le lien vers le site en question a bien sûr rapidement disparu. Mais Claude Bartolone, le lieutenant de Fabius a raison. Elle doit immédiatement poursuivre son admirateur maladroit car elle a subit un réel préjudice. D'autant plus que son site utilise dans son intitulé le patronyme de Ségolène Royal.

24 mai 2006

Union de la gauche

J'ai accepté de bonne grâce de jouer le vilain libéral hier sur RTL dans "On refait le monde" , face à l'union sacrée du Nouvel Obs (Askolovitch) et de l'Huma (Cabannes). Ça sent l'année électorale, puisque la social démocratie tendance gauche caviar fait mine de penser comme le PC, pardon, dites "la gauche anti-libérale". Sujet: évidement La Sogerma, où l'on vit, à front complètement renversé la gauche unie soutenir l'héroïque Villepin contre le grand capital. Face à eux, ma pomme et Yves Tréard, red chef du Figaro. "De quel droit ces gens (Forgeard) qui n'existe que par l'Etat prétendent obliger les salariés à déménager?" s'indigne Asko. A Bon? Il y a désormais non seulement un droit à l'emploi à vie dans la même entreprise, mais aussi dans la même région, que dis-je, dans la même ville et pourquoi pas sur le même site? Ça a existé, oui, cela s'appelait l'Union Soviétique.
Cabanne, surpris de se trouver débordé sur sa gauche par le social traître Asko, brandit l'Huma du jour (on est à la radio, dommage) où l'on voit les dirigeants d'EADS, maison mère de la Sogerma, lever victorieusement le pouce en signe de satisfaction devant les bons résultats du groupe. "
Quelle honte!" Encore heureux qu'EADS soit florissante, cela lui permet d'assurer le reclassement des 1100 salariés de Mérignac. Mais c'est insuffisant pour la gauche la plus bête du monde. Enfin, jusqu'à ce que le camarade Villepin exige de Forgeard, qui doit effectivement sa place au pouvoir, qu'il maintienne quelques centaines d'emplois sur site. Peu importe qu'EADS y perde en compétitivité, on passera cela par pertes et profit pour ne pas mécontenter un Etat, même dirigé par une équipe à la dérive. En attendant Sarko, qui devrait, c'est mon avis, en faire tout autant.
Voilà encore une fois un dévoiment du rôle, nécessaire, de l'Etat dans la vie économique, d'un calcul à courte vue. Comment peut-on, le lundi prendre 40 mesures pour rendre la France plus attractive pour les entreprises et les investisseurs étrangers et le mardi montrer un interventionnisme aussi autoritaire (pléonasme quand on parle de Villepin, désormais connu pour son doigté en la matière)? Voir à ce sujet le Studio Ouvert que j'ai animé hier sur Public Sénat. Pour les horaires des redif, voir ici
Après quoi, sujet suivant, je m'attendais, en toute logique, à ce que le représentant officiel de la social démocratie, et mon néanmoins ami, assassine DSK. Que nenni! Il prétendit que celui-ci avait beaucoup évolué en s'inspirant des thèses de la CGT! Cabanne en est resté sans voix...

16 mai 2006

Le choix provincial de Domenech

Je reproduis, avec son autorisation, un mail d'un de mes amis qui poste souvent ici sous les initiales JM. Il concerne la non sélection de Nicolas Anelka dont il est un des proches. Il traduit assez fidèlement ce que je pense de l'équipe de Domenech. Nous avons décidé d'être de coeur avec l'Angleterre le Bresil, le Portugal et la Côte d'Ivoire.
Le but est de commencer un débat:

"Ma conclusion à tête reposée :
Domenech me semble être quelqu'un de "tordu" dans sa communication et qui se contredit sans arrêt .
sa sélection est incohérente

Il dit , je ne peux pas prendre un joueur qui ne joue pas dans un grand club ( quand Nico jouait à Manchester city et marquait 25 buts par saison il ne le prenait pas )

mais il prend Chibonda( Wigan) et Ribéry ( Marseille va jouer l'intertoto...)

il dit : " je ne prend pas quelqu'un qui n'est pas titulaire ", il prend Cissé qui cire le banc à Liverpool....mais Giuly , Pires en finale de la Champ league , ça ne le touche pas?

Nico joue dans un club non médiatisé en france , j'espère que le selectioneur. récupère des infos ailleurs que dans téléfoot ou l'Equipe...ou alors il est vraiment payé à rien faire
J'espère qu'il a vu comme moi que Nico a enrhumé un à un tous les défenseurs de Milan AC ( tombeur de Lyon ) , même Cafu s'est retrouvé le cul par terre suite à un de ses crochets

Le Championnat de France est tout petit , Ribéry n'existe que par l'absence de star en france ,
avec Marseille en coupe d'Europe , il n'a rien fait,
et contre Paris en finale , on ne l'a pas vu... c'est un jeune joueur de 23ans , qui a sa place chez les espoirs , et c'est déjà bien , laissez le grandir ...
Au fait sa conversion à l'Islam ne gène personne...pourquoi ? il est blanc , c'est moins grave ?
Domenech dit : je l'ai choisi car s'il ne joue pas beaucoup il ne fera pas la gueule...?...c'est un critère de séléction...?On prend un mec en pensant qu'il ne jouera pas ?..Bizzare , non?


On a les dirigeants qu'on mérite...Chirac / Villepin....Domenech...jamais la FFF ne prendra le risque (depuis Platini) de prendre un selectionneur puissant
Tigana , trop noir
Le Guen , trop intelligent
Laurent Blanc , ou Didier Deschamps , Charisme trop fort et trop indépendants

Domenech comme Houiller , Santini , Jacquet , ou Lemerre fait partie de ce casting étrange .
Jacquet a été sauvé par miracle ( tir de Baggio sur la barre en 1/4 de finale , but en or miraculeux contre le paraguay et Lilian THURAM marque les 2 seuls buts de sa carrière en 1/2 contre la Croatie...)


Les conséquences sont pour moi , que je souhaite avec Force et vigueur , l'élimination de cette petite équipe le plus tôt possible.
Brésil , Portugal , Angleterre , Argentine , Côte d'ivoire....voilà mon programme .

Prendre Nico cet hiver , voir sa valeur sur le terrain et son intégration parfaite dans le groupe pour ensuite l'humilier comme il vient de le faire, c'est vraiment malsain , il n'avait peut être pas le bon signe Astrologique...

Moi, je suis en colère , mais Nico, avec qui j'ai échangé quelque SMS, reste calme. Il ne rendra pas service à ses détracteurs en perdant son sang froid :
"T'inquiète pas pour moi... je devrais même les remercier de m'avoir donné la chance cet hiver de montrer à tous quel est mon vrai niveau ..."

Nico , comme Canto , beau sur le terrain et grand dans la défaite ."

15 mai 2006

Ayaan Hirsi Ali en Amérique

Ayaan Hirsi Ali contrainte de s'exiler en Amérique. J'apprends cette honte par l 'excellent PAF.

Vers le Big Bang

On peut avoir le grade de Général et se comporter en bon petit soldat, comme nous le montre M. Rondot. Les députés de l'UMP ne mettrons donc pas davantage la sincérité au coeur, lorsque demain, ils s'abstiendront en bonne troupe de censurer Villepin. Parmi eux, une bonne centaine de Sarkozystes persuadés que le PM a utilisé l'Etat pour disqualifier son rival, leur héros. Une invraisemblance de plus dans cette Vème République qui est belle et bien morte, comme nous le dit d'ailleurs Marie-France Garaud qui en a été une vestale. Hybride dès le départ, ce système politique ni vraiment présidentiel ni vraiment parlementaire a basculé avec Chirac dans un césarisme autiste. Chirac a juste oublié de supprimer les élections, dans lesquelles le peuple, en désespoir de cause se réfugie à chaque fois un peu plus dans les extrêmes, trotskistes ou lepeniste. Un comble, alors que Chirac a été réélu contre le "danger" de l'extrême droite. Je veux bien croire à la présomption d'innocence- même si en matière politique elle signifie circulez y a rien à voir du côté du pouvoir- mais la liste des soupçons est quand même impressionnante.
Le PR dispose-t-il de fortunes à l'étranger, au bénéfice d'un enfant naturel et caché. A-t-il régulièrement détourné des fonds publics au cours de sa vie, soit à fins personnelles, soit pour financer sa carrière? Comment savoir puisqu'il ne répond pas à la convocation des juges (un tuyau pourri qu'il a sans doute revendu à Rondot?)
Le PM a-t-il, pour compromettre un adversaire politique, utilisé les services de l'Etat, à des fins de basse politique? Au moins, lui, accepte-t-il de répondre aux questions de temps en temps.
Le MAE a-t-il dévasté une chambre d'un palace marocain au cours d'une scène de ménage avec sa compagne, nuisant ainsi gravement au prestige de la France? De Gaulle n'eut sans doute pas toléré de tels comportements.
J'en passe.
On peut croire que les Français passerons bientôt à autre chose, à la faveur de la coupe du Monde. Zidane sauvera-t-il la République? Qu'un changement de PM au début de l'été sera moins coûteux pour Chirac. On peut le croire. On peut redouter le pire aussi, à moins d'un sursaut. A quand le Big Bang?

12 mai 2006

Ahmadinedjad doit-il être interdit de Mondial?

On connait les arguments des partisans de cette mesure: En raison de ses propos révisionnistes répétés, de ses déclarations belliqueuses visant à "rayer Israël de la carte", la présence du president iranien en Allemagne, à Nuremberg berceau des lois raciales d'Adolf Hitler, pour soutenir l'équipe nationale serait une injure insupportable contre laquelle les Allemands devraient réagir sans tarder. Le raisonnement paraît sans faille moralement et il l'est. Au risque de surprendre, je considère que cette mesure serait non seulement impossible (Ahmadinedjad est un chef d'Etat et n'a pas besoin de visa pour se rendre en Allemagne) mais surtout une erreur politique. Certes, pour moins que cela, l'UE a pris des sanctions contre le président de la Belarus ou les dirigeants serbes ayant trempé dans le nettoyage ethnique, par exemple. Mais, jusqu'ici, ce qui est reproché au président iranien relève du délit d'opinion. Annoncer que l'on souhaite la disparition d'un pays est certes insupportable et doit être dénoncé et combattu. Cela ne signifie pourtant pas que l'on s'apprête à prendre les mesures necessaires pour arriver à cette fin, encore moins que l'on en a les moyens. De plus, comme le montrent les récentes déclarations de Shimon Peres ("l'anéantisseur pourrait être anéanti"), Israël dispose des moyens de dissuasion necessaire pour se défendre. Dans certains pays, en France et en Allemagne notamment, les propos révisionnistes sont considérés comme des délits et poursuivis comme tels. Ahmadinedjad, en raison de son immunité, ne pourrait pas être poursuivi s'il professait ses convictions négationnistes sur le sol allemand. Cela provoquerait évidement un malaise diplomatique et reveillerait le débat sur la culpabilité du pays, en pleine coupe du Monde.
Je pense néanmoins qu'Ahmadinedjad se comporte en provocateur et qu'il serait ravi de conforter sa popularité auprès des nationalistes les plus chauvins à Téhéran, s'il lui était impossible d'assister au Mondial. Il n'attend que cela: pouvoir passer pour une victime de la culpabilité allemande, de la même manière qu'il affirme que les Arabes, et les musulmans en seraient victimes depuis la création de l'Etat d'Israël. Ne tombons pas dans ce piège. Reservons au voyage d' Ahmadinedjad en Allemagne le seul traitement qu'il mérite: l'indifférence. Et s'il se livrait, à Nuremberg à une nouvelle provocation, il montrerait alors clairement au monde entier sa filiation avec Adolf Hitler.

PS: Les choses vont bouger entre Israéliens et Palestiniens, si j'en croîs cet article de libé. Il semble qu'un vent de réalisme et de pragmatisme souffle sur la région. Tant mieux

10 mai 2006

Putain 25 ans!

Dire que cela fait un quart de siècle et que je m'en souviens comme d'avant hier. De chaque moment ou presque. De mon bureau de vote, des vêtements que je portais. Du bel après midi, des rumeurs, de l'ambiance autour de la rue de Solférino. Des copains et des copines perdus de vue. De ceux qui ont fait du chemin...De la Bastille, de la pluie...Ce n'est pas que les souvenirs soient intacts qui est surprenant, c'est qu'il semblent si proches. Première constation: On ne s'est pas vu vieillir. Deuxième constation: Si peu de choses ont changé, alors que la gauche voulait "changer la vie". Peu de choses à ceci près: Jusque là l'alternance ne s'était pas produite depuis 25 ans. Dans les 25 années suivantes elle s'est produite à chaque élection. Troisième constation: La déliquescence de cette fin de règne chiraquienne relativise les turpitudes mitterrandiennes.
Hier, au Sénat, les socialistes inauguraient une nouvelle salle de réunion. Elle porte le nom du vainqueur du 10 mai. Une ancienne chapelle, toute en longueur. Au mur du fond, comme sur un autel, un immense portrait en noir et blanc de Mitterrand, une rose au poing. Le banc et l'arrière-banc socialiste étaient là. Mauroy, vieil homme très digne, qui évoqua une rencontre impromptue avec la veuve de Léo Lagrange, ministre de Léon Blum, qui lui demanda de monter chez elle un instant ce soir là: "Viens Pierre, Il faut que je te parle du Front Populaire." Mauroy, dans l'euphorie, s'exécuta, acceptant de perdre un peu de temps précieux alors que Mitterrand, qui venait d'être élu Président et allait le nommer à Matignon, l'attendait impatiement. Il fallait prendre en main la France et, en cet instant historique, Mauroy évoquait les congés payés avec une retraité du Front Populaire! C'était pour lui une façon de faire le lien entre les deux époques. Deux ans plus tard Mauroy prenait sans état d'âme le tournant de la rigueur, en homme d'Etat. Aujourd'hui on sent que tout le monde le respecte au PS. Il est peut-être le seul dont on puisse dire cela. Fabius était là aussi. Beaucoup d'allure, la mine grave. DSK, l'air éternellement en maraude. Hollande toujours souriant et chaleureux. Et puis Lang, Pierre Bergé, Dumas. Il paraissaient tous immaculés. rescapés de l'inventaire. L'étendue de l'affaire Clearstream et ses ramifications les avantagent. Pas si tordus que ça tout compte fait, pouvait on se dire.

Chirac leur a joué un dernier tour en choisissant le 10 mai pour célébrer l'abolition de l'esclavage. Du coup, ils étaient interdits de fête pour cause de banquet à Chateau Chinon. "Pour nous, le 10 mai c'est le 10 mai 81". a dit Mauroy, stoïque.
L'évènement était donc aussi au Sénat aujourd'hui, sous mes fenêtres. Beaucoup de jolies tenues colorées, de visages radieux, sincèrement heureux de voir une injustice réparée. je crains pour eux que la deuxième célébration ne passe beaucoup plus inaperçue en 2007.

04 mai 2006

Clearstream, en français dans le texte

Depuis quelques jours c'est la folie autour de cette affaire Clearstream, courant clair en français. Peut-être une des raisons pour lesquelles j'ai eu un peu moins le temps de bloguer ces jours-ci.
Voici ce que j'aimerais partager avec vous, bien que, je m'empresse de le dire je ne dispose pas de-beaucoup- plus d'infos que vous.
D'abord le matraquage du Monde me gêne énormément. Il ne s'agit pas d'une enquête mais d'un copier-coller de passages du dossier d'instruction. Les passages mis opportunément sous le nez, ou dans la boite aux lettres des journalistes du Monde. Ce n'est pas ma conception du journalisme et pour tout dire ça flaire la manip à plein nez.
Car qui, sinon les parties civiles du dossier, peut avoir communiqué ces pièces? Les Juges? Trop risqué pour leur enquête et on ne voit pas leur intérêt. Et parmi ces parties civiles qui y a le plus à y gagner? Cherchez un peu ça commence par un S...
Il a mis la deuxième balle dans la tête de Villepin (image employée par Jean-Louis Debré), il a donc écarté DDV de la course en 2007 mais il faut maintenant qu'il reste comateux jusque là. C'est pourquoi il calme le jeu.
Il est peut-être victime, probablement victime, mais pour l'instant même si Rondot dit que son nom a été cité par DDV lors de l'entretien au quai d'Orsay avec Gergorin, rien, dans le PV d'audition, n'affirme que DDV a demandé expressément une enquête sur Sarko. Les notes du maître espion le laissent seulement suggérer. DDV s'est réjouit de ce qui arrivait à Sarkozy. Quel était son degré de complicité avec le Corbeau la question reste entière, même si on peut estimer qu'il était élevé. (Oui, ça sous entend qui était le corbeau mais c'est un secret de polichinelle initiée)
Enfin la remarque en forme de question faussement naïve de Daniel Schneidermann me paraît très pertinente et je la reprend à mon compte. D'ailleurs Sarkozy lui-même avait indiqué qu'il revenait à l'intérieur pour pouvoir mieux se défendre contre ce genre de coups tordus.
La presse tire sur l'ambulance Villepin, elle tarde à s'interroger sur l'instrumentalisation de la police qui peut être faite par la victime. Pas très courageux.
Enfin, même si tout cela peut sembler contradictoire, le sens de l'Etat et de l'intérêt de sa famille politique commanderait à n'importe quel premier ministre placé dans pareille situation de démissionner. Que Chirac ne l'y pousse pas montre soit sa démence précoce (je n'y crois pas), soit qu'il a définitivement décidé d'aider la gauche à gagner en 2007. Je suis intimement convaincu qu'il préfère voir un(e) socialiste lui succéder que Sarkozy.
Et la France, est-elle encore gouvernée pendant ce temps-là?

01 mai 2006

Loïc et moi

Ce n'est pas tous les jours qu'on se trouve aux côtés d'une vedette de la blogosphère. C'était à l'occasion du passage, mercredi dernier, d'Alain Lambert à Public Sénat, comme "rédacteur en chef d'un jour". Quand trois blogeurs se rencontrent de quoi parlent-ils? Dans le seul but de me faire mousser je vous propose de voir le pod cast de cet entretien "à trois" avec Loïc Lemeur, milliardaire de la blogosphère. Si vous écoutez jusqu'au bout vous aurez un scoop: Lemeur confie, à demi mots, qu'il songe à une carrière politique. Sous quel étendard à votre avis?